La Presse Pontissalienne 144 - Octobre 2011

La Presse Pontissalienne n° 144 - Octobre 2011

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FRANCHE-COMTÉ Ils sont plus vulnérables que les grands “La situation actuelle de l’hôpital de Pontarlier ne m’inquiète pas” Directeur général adjoint de l’Agence Régionale de Santé, Jean-Marc Tourancheau fait le point sur les difficultés financières des hôpitaux de proximité et sur les orientations probables qu’ils devront prendre pour accompagner notamment le vieillissement de la population.

L a Presse Pontissalienne : L’hôpital de Pontarlier est en déficit. C’est un exemple parmi d’autres. La situa- tion financière de nos hôpitaux est à ce point préoccupante ? Jean-Marc Tourancheau : Il est vrai que d’unemanière générale, sur la région comme ailleurs en France, les hôpi- taux sont dans une situation com- pliquée. Mais elle est inégale d’un établissement à l’autre. Ceux qui accusent les déficits sont princi- palement les petits hôpitaux et moins les grands de la taille d’un Centre Hospitalier Universitaire comme celui de Besançon. Ceux-là sont presque à l’équilibre car ils ont un bon niveau d’activité qui leur permet de générer des recettes. Alors que les établissements de la dimension de celui de Champagnole ou de Saint-Claude sont dans une situation financière très difficile car ils ne génèrent pas assez de recettes pour faire tourner lamachi- ne. On sait que ces certains hôpi- taux estiment à 20 % le montant de leur déficit dans leur budget pré- visionnel.

faudra envisager des regroupe- ments de façon à mutualiser un certain nombre de services et à par- tager des postes. Mais il faut que la communauté médicale et les élus l’acceptent. L.P.P. : Pontarlier a-t-il cependant vu trop grand dans son projet ? J.-M.T. : L’investissement à Pontar- lier n’est pas une hérésie. La diffi- culté dans ce genre de grands pro- jets est qu’il y a toujours un décalage entre le moment où la décision de le faire est prise et le moment où il se réalise. Entre les deux, la don- ne économique a changé. La situa- tion actuelle de l’hôpital de Pon- tarlier ne m’inquiète pas. L.P.P. : L’hôpital de Lons-le-Saunier ren- contre lui aussi des difficultés. Pour quelles raisons ? J.-M.T. : Lons-le-Saunier rencontre des difficultés mais elles sont liées à un problème structurel. Cet hôpi- tal a perdu cinqmédecins. Ces gens- là ne produisent plus pour l’hôpital qui est confronté à une baisse d’activité et donc de ses recettes.

L.P.P. : Beaucoup d’hôpitaux locaux inves- tissent. C’est encore le cas de celui de Pontarlier ou de Morteau. Qu’attendez- vous de ces structures à long terme ? J.-M.T. : Un établissement qui n’investit pas se place dans une situation compromettante. Nous avons besoin des hôpitaux de proxi- mité. En revanche, ils devront pro- bablement s’adapter pour répondre à de nouveaux besoins. Ils pour- raient s’orienter vers la gérontolo- gie et la gériatrie afin d’accompagner le vieillissement de la population. Ces hôpitaux locaux ont un avenir, dans le sens où ils pourraient se muer en plateformes locales de pri- se en charge capables de coordon- ner l’E.H.P.A.D. et le S.I.A.D. (soins infirmiers à domicile). Ils propose- ront toujours une offre de soins pour la population, mais ce ne sera plus une offre traditionnelle. De toute manière, il est aberrant de penser que l’on peut développer des ser- vices d’obstétrique ou de chirurgie partout sur le territoire alors que nous n’avons pas le personnel pour les faire fonctionner. Concernant les petits hôpitaux, je pense qu’il

Cet hôpital enregistre un déficit de 5 millions d’euros, alors qu’il n’est pas naturellement en difficulté. L.P.P. : Qu’en est-il du projet de construc- tion d’un établissement de soins à Noze- roy ? J.-M.T. : Le projet de Nozeroy a été réajusté. On construira finalement un E.H.P.A.D., un foyer de vie et une maison de santé. Il y aura ces trois activités alors qu’à la base, il était prévu d’installer dix lits de médecine. L.P.P. : Vous travaillez actuellement sur le projet régional de santé. Quelles en seront les grandes orientations ? J.-M.T. : Je ne suis pas sûr que le sujet soit plus hospitalier que médi- co-social. La question n’est pas de savoir si demain nous bâtirons de nouveaux hôpitaux car nous n’en avons pas les moyens. L’enjeu est de savoir ce que nous serons capables d’offrir comme prise en charge aux malades d’Alzheimer par exemple. Ce sont aussi les ser- vices de soins à domicile et le main-

tien à domicile qu’il faut organiser. À mon sens, s’il y a une question essentielle à laquelle il faut répondre, c’est comment d’accompagner le vieillissement de la population. Il nous faut de vraies filières gériatriques. En Franche- Comté, 300 000 personnes souffrent d’une maladie chronique. Nous n’allons pas envoyer tous ces gens se faire soigner dans des hôpitaux de ville ! La question n’est pas d’agir dans un souci d’économie, mais d’apporter une autre prestation de soin qui réponde mieux aux attentes des gens. Nous n’allons pas fermer des hôpi- taux. En revanche, il faut faire entrer des outils comme la télé- médecine dans les E.H.P.A.D. Pour éviter d’avoir à transporter une per- sonne âgée dans un hôpital si ce n’est pas nécessaire. L’objectif est que les gens ne viennent à l’hôpital que s’ils en ont besoin. Si on peut régler le problème autrement, alors tant mieux.

L’hôpital de Pontarlier a des ressources pour retrouver l’équilibre financier selon l’A.R.S.

Propos recueillis par T.C.

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