La Presse Pontissalienne 144 - Octobre 2011

PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n° 144 - Octobre 2011

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EN BREF

SOCIÉTÉ

Appel à la solidarité Les sans-papiers sont-ils les grands oubliés ?

Les Fourgs Dans le cadre de la saison culturelle départementale, la commune des Fourgs présente : “Dehors les clowns, du théâtre clownesque, par la Compagnie de la Lune Bleue. Samedi 8 octobre à 20 h 30 à la salle des associations des Fourgs. Rens. 03 81 49 10 30. Colis À l’occasion des fêtes de fin d’année, le Centre Communal d’Action Sociale de Pontarlier offrira un colis aux personnes retraitées de plus de 60 ans et aux personnes plafonds suivants : 910 euros pour une personne seule ou 1 106 euros pour les personnes vivant en couple. Rens. 03 81 46 51 36. Église L’église Saint-Bénigne de Pontarlier sera fermée jusqu’au dimanche 16 octobre en raison de travaux de désinsectisation sur certaines œuvres en bois. Renseignements au 03 81 38 82 11. handicapées domiciliées à Pontarlier et dont les revenus mensuels ne dépassent pas les

L a sonnette d’alarme est tirée. Pour venir en aide à des familles de sans-papiers domiciliées à Pon- tarlier et Levier, un comité de défense organisait samedi 3 septembre une collecte pour récupérer vivres et vêtements. L’opération a porté ses fruits. Problème, l’urgence est toujours là : tranche de la population “dans le dénuement le plus total.” Cinq familles locales sont - toujours - menacées d’expulsion. Le comité de défense des sans-papiers regrette que les municipalités du Haut- Doubs laissent cette

Gérard Guinot, du comité de défense des sans-papiers du Haut- Doubs.

papiers du Haut-Doubs. Sa lettre d’alerte envoyée au préfet, sous- préfet, conseillers généraux de Pontar- lier et Levier et maires desdites villes, est restée pour l’heure sans réponse. “Je ne l’ai pas reçue”, commente de son côté Nathalie Bertin, en charge du Centre communal d’Action sociale. L’élue pon- tissalienne explique la politique de sa ville pour cette frange de la population : “Il existe un problème législatif, car pour le C.C.A.S., ces personnes n’ont pas d’existence juridique (N.D.L.R. : lors- qu’elles sont visées par une obligation à quitter le territoire mais toujours pré- sentes sur le sol français). Je suis élue de la République : je ne peux pas aider cette population différemment des autres.

sible : “Nous sommes inquiets pour la famille Dibrani basée à Levier” dit-il. Cette dernière, d’origine Rom - compo- sée de 7 sept enfants âgés de 3 à 17 ans - est sous le coup d’une obligation à quit- ter le territoire français (O.Q.T.F.). Levier et Pontarlier abritent quatre autres familles : une venue d’Azerbaïdjan (3 enfants), une du Kosovo (un enfant), une d’Algérie (3 enfants) ainsi qu’un jeu- ne collégien d’origine ukrainienne, lequel demande au préfet une admission excep- tionnelle de séjour. Inquiet pour l’avenir de ces familles, le comité de défense attend un événement : “L’élection pré- sidentielle pour un véritable change- ment.” E.Ch.

Je ne crois que ces populations aient envie de vivre de la charité. Il faut aider, oui, mais avec un projet d’emploi, d’insertion” conclut Nathalie Bertin qui conseille au président Gérard Guinot d’adresser la lettre au député. L’association, avec ses faibles moyens, poursuit son aide sans attendre des miracles des services sociaux. Jusqu’à quand ? “J’ai rencontré des familles dont les enfants n’ont que des guenilles, des chaussures percées, pas de shorts ni de pantalons ou robes, pas d’affaires au minimum, cartables, crayons, trousses…, pas de vélos pour aller au collège Lucie Aubrac…Et qui ont faim” assure Gérard Guinot. À ce constat s’ajoute une expulsion pos-

sociale d’abord, psycho- logique ensuite. “Contrai- rement aux secteurs de Besançon et Montbéliard où les municipalités aident les sans-papiers à survivre, le secteur de Pontarlier laisse cette tranche de population dans le dénuement le plus total, sans nourriture (hormis quelques bons d’achat à Levier), sans vêtements, sans aides financières” lâche Gérard Guinot,membre du comi- té de défense des sans-

“Inquiets pour la famille Dibrani.”