La Presse Pontissalienne 143 - Septembre 2011

LA PAGE DU FRONTALIER

La Presse Pontissalienne n° 143 - Septembre 2011

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HORLOGERIE Chiffre d’affaires en hausse 2011, année faste pour le groupe Swatch Le groupe suisse aux 19 marques

lions à 1 milliard de francs de chiffre d’affaires.” Un scénario qui peut être évité si la Confé- dération et la Banque Nationa- le Suisse trouvent des outils effi- caces pour enrayer l’emballement du franc suisse par rapport aux monnaies de référence que sont le dollar et l’euro. Jusqu’à présent, les rapports monétaires n’ont pas freiné le groupe Swatch dans son élan. Comparée au chiffre d’affaires et aux taux de change de 2009, la vente de montres et bijoux progresse de 69,8 %. Le chiffre d’affaires de ce secteur croît de

horlogères s’achemine vers un exercice record en 2011, en dépit de la situation du franc suisse qui inquiète cependant l’industriel.

Le secteur “montres et bijoux” continue de croître pour Swatch.

L es indicateurs sont au vert pour la plupart des entreprises horlogères suisses et en particu- lier pour le groupe Swatch propriétaire de 19 marques horlogères dont cer- taines prestigieuses comme Bre- guet. Selon l’Agence Télégra-

période. Le bénéfice net est lui aussi en progression de 24,5 %. Le vent de la croissance devrait continuer à souffler pour le grou- pe Swatch au moins jusqu’à fin 2011. L’entreprise annonce “des perspectives prometteuses” après un mois juillet qui confirme la tendance enregistrée depuis le début de l’année. Rien ne semble pouvoir gripper le cercle vertueux dans lequel est entrée la société helvétique. Rien, à l’exception peut-être de la situation du franc suisse. L’appréciation de cette monnaie par rapport à l’euro et au dollar ces derniers mois est un facteur qui peut jouer en défaveur des entreprises qui exportent. Nick Hayek,le patron du groupe Swat- ch a indiqué à l’A.T.S. que si le franc restait fort, la société per- drait cette année “de 800 mil-

ge négatifs du moment, le résul- tat du segment “montres et bijoux” du groupe a fait un bond de 11,1 %.

dial de l’horlogerie. L’Agence Télégraphique Suisse précise encore que malgré la hausse des prix des matières premières et les effets de chan-

13,3 %. Cette croissance “extrê- mement réjouissante a été enre- gistrée dans toutes les régions importantes et tous les segments de prix” a indiqué le leader mon-

phique Suisse (A.T.S.) le grou- pe s’achemine en 2011 vers un exercice record. Le chiffre d’affaires brut de la société progresse de 10,9 % (à 3,36 milliards de francs suisses) par comparaison à 2010 à la même

Enrayer l’emballement du franc suisse.

EMPLOI

Réaction du syndicat Unia

“Payer les frontaliers en euros est une aberration” Le syndicat Unia monte au créneau et dénonce les entreprises qui paient aujourd’hui leurs salariés frontaliers en euros en vue de faire des économies.

P lusieurs entreprises sont ten- tées aujourd’hui de rému- nérer les travailleurs fron- taliers en euros. Pour justifier ce choix, elles avancent un franc suisse trop fort, qui freine leur activité à l’export. Or, rémunérer les collaborateurs frontaliers en euros est une source d’économie pour l’entreprise. “C’est elle qui profite de la différence de change et non plus le travailleur frontalier” explique Aldo Ferrari, membre du comité de direction du syndicat Unia. Plusieurs sociétés tentent l’expérience comme Sycrilor à Noirmont, spéciali- sée dans l’horlogerie et les produits de luxe. Elle emploie une majorité de frontaliers qui ont vu leur revenu bais- ser de 30 % depuis le mois d’août, tout simplement parce que le taux de chan- ge, inférieur au cours actuel, appli- qué par la direction de l’entreprise dans le calcul du salaire leur est défa- vorable. Exaspérés, les 72 travailleurs frontaliers de l’entreprise ont débrayé pendant une heure à la fin du mois d’août. Ces pratiques scandalisent le syndi- cat Unia. “Pour nous, c’est une aber- ration qui va créer à terme des ten- sions sociales entre les salariés résidents et leurs collègues frontaliers” observe Aldo Ferrari.

Selon l’Unia, les entreprises qui cèdent à la tenta- tion de payer leurs collaborateurs en euros font fausse route et ont une vision à court ter- me. La méthode de management qui consiste à manipu- ler le salaire des frontaliers comme solution pour faire face à des difficul- tés monétaires qui freine l’activité industrielle “est dis- criminatoire.” C’est une manière de fai- re supporter aux travailleurs fronta-

“Une mesure discriminatoire.”

liers le poids de la crise. “Il y a une inégalité de traitement entre les sala- riés d’une même entreprise. Or, les accords bilatéraux interdisent toute forme de discrimination poursuit Aldo Ferrari. Maintenant, si le droit suis- se n’empêche pas une rémunération des salariés dans une monnaie offi- cielle autre que le franc suisse, nous sommes favorables à ce que les tra- vailleurs qui travaillent en Suisse soient payés en francs suisses.”

Le taux de change profite non pas au salarié mais à

l’entreprise qui paie en euros.

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