La Presse Pontissalienne 143 - Septembre 2011

LA PAGE DU FRONTALIER

LPP n° 143 - Septembre 2011

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EMPLOI

Les entreprises suisses communiquent

Dans le Haut-Doubs, des entreprises suisses de services communiquent directement sur le salaire qu’elles proposent pour recruter de la main-d’œuvre frontalière. Des pubs aguicheuses pour attirer les actifs français

C e n’est un secret pour per- sonne. Le taux de change avantageux est un des élé- ments qui incite les actifs français à travailler en Suisse. Un argument qui n’a pas échappé non plus aux entreprises helvétiques qui recrutent la main-d’œuvre sur le Haut-Doubs via des campagnes

avant le poste à pourvoir, d’autres communiquent maintenant sur le salaire en euros. C’est le cas par exemple de deux entreprises de services helvétiques qui recrutent des téléconseillers. L’une d’elle basée dans le canton de Vaud annonce clairement la couleur : “Devenez téléconseillers (ères) dès 2 000 euros par mois + primes.” Le message est accompagné de la men- tion, écrite en plus petit : “C.D.I., avec ou sans expérience, formation assurée.” Contactée par nos soins, l’entreprise en question n’a pas sou- haité répondre en détail à nos ques- tions. Elle précise simplement qu’à ce niveau de salaire, le contrat est d’environ 25 heures hebdomadaires. Impossible de savoir non plus si le salarié frontalier sera rémunéré en euros comme le laisse entendre

Les publicités paraissent dans la presse voire sur des panneaux 4 x 3 m au bord des routes.

de communication dans la presse ou sur des panneaux d’affichage 4 x 3 m. Jusque-là, rien de très nouveau. En revanche ce qui l’est, c’est le contenu des messages publi- citaires. Si jusqu’à pré- sent les employeurs à la recherche de per- sonnel mettaient en

mois pour 35 heures par semaine. En revanche, chez nos voisins suisses, le salaire minimal n’existe pas. Le service de l’emploi du can- ton de Vaud indique que chaque branche décide ou non de négocier un minimum. L’écart de rémunération entre la France et la Suisse est de taille. Quel que soit le secteur d’activité, les employeurs du Haut-Doubs ne peuvent en aucun cas s’aligner. T.C.

la publicité sur la base d’un taux de change fixe. Quoi qu’il en soit, à poste et à volume d’heures équi- valent, la rémunération est de tou- te façon supérieure à celle propo- sée en France. Une autre entreprise vaudoise de services communique de façon simi- laire. Mais plutôt que de mettre en avant un salaire global, elle insis- te sur la rémunération horaire : “16 euros de l’heure” pour un télé- conseiller. En revanche, le recru-

teur précise dans son annonce que cette rémunération est calculée sur la base d’un taux de change à 1,25. Même si ce dernier n’est pas celui dumoment, là encore le job en Suis- se est mieux rémunéré qu’en Fran- ce où la rémunération horaire bru- te est de 9 euros (donnée au 1 er janvier 2011) soit 7,06 euros nets ! En France, on peut trouver un pos- te de téléconseiller avec un salai- re mensuel de 1 700 euros nets par

“2 000 euros par mois.”

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