La Presse Pontissalienne 143 - Septembre 2011

VALDAHON - VERCEL

La Presse Pontissalienne n° 143 - Septembre 2011

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ROUTE

Chronométrage Valdahon se rapproche de Besançon On a testé pour vous… la voie des Mercureaux. Les 160 millions d’euros investis dans le contournement Ouest de Besançon ont-ils été dépensés à bon escient ? Sans doute, même si le gain de temps est parfois négligeable.

Chronométra- ge depuis le Trou-au-Loup via la voie des Mercureaux.

D eux voitures. Toutes deux se rendent au même point, le haut de la rue deVesoul, depuis le Plateau de Saône. La pre- mière emprunte la “vieille” côte de Morre, traverse le centre-vil- le via l’avenue Édouard-Droz, passe devant la gare et monte la rue de Vesoul, jusqu’au rond- point des Portes-de-Vesoul. La circulation est fluide, les feux sont au vert, la vitesse est res- pectée. Résultat : 13’ 40”. L’autre véhicule emprunte la nouvelle voie des Mercureaux qui relie le Trou-au-Loup au rond-point de Micropolis, via le vallon des Mercureaux et Beu- re. Une 2 X 2 voies à la décli- vité assez surprenante (moyen- ne de 5 %) et qui laisse augurer quelques difficultés pour les poids lourds en cas de neige. Limitée à 90 km/h, la vitesse est abaissée à 70 km/h dans les deux tunnels. La circulation est également fluide. L’arrivée au rond-point des Portes-de-Vesoul se fera après 11’ 01”. Soit 2’ 40” de moins. C’est peu, au regard des investissements consentis. Mais d’autres tests effectués par La Presse Pontissalienne

concluront plus favorablement pour la voie des Mercureaux. Des habitants du Plateau peu- vent gagner entre 7 et 10 minutes selon le moment de la journée, heures de pointe ou pas, par rapport au passage par la côte de Morre et Besançon intra-muros . L’enthousiasme des automobilistes, notamment ceux du Plateau et de Valdahon qui rejoignent Châteaufarine et l’Ouest bisontin, sera certai- nement plus modéré lorsque sera installé, “à l’automne” selon les services de l’État, un radar “nouvelle génération”, au bord de la voie des Mercureaux. “C’est ce qu’on appelle aussi un “radar tronçon” : avec lecture de la plaque minéralogique à un point P, et nouvelle lecture de la plaque à un point P1. La machine cal- cule la vitesse moyenne entre les deux points et si cette vitesse est supérieure à celle autorisée, l’automobiliste est automati- quement verbalisé” explique la préfecture du Doubs. La fré- quentation de 14 000 véhicules par jour baissera-t-elle alors au profit de la côte de Morre ? Réponse à l’automne.

ARMÉE

Une plainte d’un militaire du 13 ème R.G. Afghanistan : un adjudant valdahonnais dépose plainte contre sa hiérarchie Victime d’une “névrose de guerre” après la mort d’un camarade démineur en 2008, un sous-officier du 13 ème génie porte plainte.

Selon lui, le commandement a menti sur les circonstances de l’accident.

“U n homme blessé psychologi- quement qui souhaite la jus- tice.” Voilà comment le colo- nel Jacques Bessy, président de l’Adefdromil (1), présente le sous-offi- cier de Valdahon qui a déposé contre plainte contre X le 11 juillet auprès du procureur du tribunal aux armées de Paris, pour “atteintes involontaires à l’intégrité de la personne.” Malgré notre demande, nous n’avons pu rencontrer ce militaire valdahon- nais, trop faible psychologiquement pour évoquer le drame qu’il a vécu en 2008,moment où il a vu un de ses cama- rades exploser sur une mine. Sa plainte ne vise pas le 13 ème Régiment du Génie mais ses supérieurs qui le commandaient en 2008 en Afghanis- tan. Elle fait office de bombe à retar- dement au sein de l’armée car sa paro- le remet en question la condition dans laquelleundémineur français,l’adjudant Rey, a perdu la vie le 22 novembre 2008 en sautant sur une mine à proximité du camp de Darulaman. Officiellement,la présidence de laRépu- blique parle “de piège meurtrier par engin explosif tendu à une patrouille française.” Le militaire franc-comtois le conteste fortement dans sa plainte, estimant que le drame “ne serait pas lié à des combats en Afghanistan ou à un piège tendu par les insurgés, mais en réalité à de graves manquements commis par l’autorité.” À la justice de trancher. Le 13 ème R.G. que nous avons contacté n’a pas souhaité répondre à nos questions, estimant que cette plain- te ne le concernait pas. Rappel des faits. En juin 2008, le Dou- biste âgé de 37 ans arrive à Darula- man. Entré dans l’armée après une préparation militaire parachutiste, il est volontaire pour unemissionO.M.L.T. (2) de sixmois où il forme le 201 ème corps de l’armée nationale afghane à démi- ner. Seuls les meilleurs militaires sont sélectionnés. Possesseur de la qualifi- cation “Minex 4”, l’adjudant valda- honnais titulaire d’un bac scientifique et d’un D.E.U.G. perçoit de suite des incohérences dans la lutte anti-mines de l’O.M.L.T. Il le dénonce dans un rap- port transmis à sa hiérarchie en octobre, soit un mois avant le drame. Le 22 novembre, sa vie bascule. Cel-

le de son camarade s’éteint. Alors que trois démineurs balisent un terrain devant faire office d’atelier pour for- mer les militaires afghans, ils com- prennent qu’ils ont mis les pieds dans un champ de mines anti-personnelles datant de la présence soviétique en Afghanistan. D’un commun accord, les militaires arrêtent la mission de reconnaissance. Les choses tournent mal. Selon la plainte, “l’adjudant W. se retourne, fait un pas de côté et marche sur une mine anti-personnelle.” Il perd une jambe. Tout proche de l’explosion, “l’adjudant Rey, particulièrement cho- qué et désorienté, s’est alors assis sur une mine antipersonnel non repérée et son corps a été pulvérisé.” La suite est un cauchemar pour l’adjudant franc-comtois : “À son retour dans son régiment, son nom ne figu- re plus dans l’organigramme”, explique le colonel Jacques Bessy qui le sou- tient dans sa démarche judiciaire. Il poursuit : “Désormais, l’adjudant P. est en congé de longue maladie et sa névrose de guerre a été reconnue impu- table au service. Il est devenu agora-

phobe. Même s’il maîtrise mieux ses pulsions, la douleur des souvenirs et la colère encore en lui l’ont déterminé à agir.” Le conflit afghan a - déjà - fait 73morts dans les rangs français, une des der- niers en date étant le caporal-chef Facrou Hasseini (19 ème Régiment de Besançon) tombé le 11 août dans le secteur de Tagab. Un lourd tribut. E.Ch. (1) : Association de défense des droits militaires (2) : Équipe de liaison et de tutorat opérationnel (en Français) Président d’une association de défense des militaires, le colonel Jacques Bessy s’est emparé du dossier.

Arrivée 11’ 01” plus tard.

EN BREF

Horlogerie La Convention patronale de

l’industrie horlogère suisse (C.P.) réalise chaque année des statistiques Santé et Sécurité au travail. En 2010, le nombre d’accidents et maladies professionnels a retrouvé les conditions stables d’avant crise, après une année 2009 marquée par une recrudescence de ces mêmes chiffres. Le taux d’absentéisme accuse une baisse d’environ 10 %. En chiffres absolus, on compte 0,0294 accident par mille heures travaillées (soit 1 cas tous les 20 ans par travailleur), l’un des indices les plus modestes parmi les secteurs économiques en Suisse.

La plainte du militaire du 13 ème R.G. fait l’effet d’une bombe.

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