La Presse Pontissalienne 143 - Septembre 2011

PONTARLIER ET ENVIRONS

La Presse Pontissalienne n° 143 - Septembre 2011

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PONTARLIER

Deux auteurs locaux Un nouveau chapitre dans l’histoire napoléonienne Jean-Marie Thiébaud et Gérard Tissot-Robbe publient un volumineux ouvrage consacré aux Corps Francs de 1814 et 1815. Retour sur un oubli de l’Histoire de France.

Q ui connaît Claude-Joseph Jacquin? Rarement men- tionné dans les livres d’histoire locale, ce Pontissalien qui vécu de 1777 à 1859 a tout du héros militaire. Pour s’en convaincre, il suffit de se rendre au cimetière Saint-Roch où se trouve sa pierre tombale en for- me de pyramide tronquée typique de l’Empire. Ledit Jac- quin s’est engagé à 15 ans dans le 6 ème bataillon du Doubs. Il a participé aux campagnes d’Italie, d’Égypte, de Syrie. Ses faits d’arme lui ont valu d’être offi- cier de la légion d’Honneur, dis- tinction dont peu de Pontissa-

interpellés. D’après les archives du service historique de la Défen- se à Vincennes, Claude Jacquin a subi des blessures au combat qui l’ont contraint à prendre sa retraite en 1802. Inapte au com- bat, il sera nommé receveur des douanes à Jougne. Ses états de service ne mentionnent aucun engagement en 1814 et 1815” , souligne Jean-Marie Thiébaud. De cette interrogation, les deux historiens vont reconstituer l’histoire de ces résistants que l’on a appelés les Corps Francs de 1814 et 1815. Presque 7 ans de travaux, de recherches passionnantes et laborieuses. Ils découvrent d’abord que face à l’arrivée des troupes d’invasion autrichiennes et suisses dans le Haut-Doubs, Jacquin s’était porté volontai- re, hors des cadres officiels de l’armée, pour prendre la tête d’un corps franc. En poursui- vant leur investigation, ils constatent que l’exemple de Claude Jacquin n’est pas un cas isolé. “On sait qu’il y a eu des corps francs en 1870. Ceux qui sont entrés en résistance en 1814

et 1815 n’étaient pas du bon côté car Napoléon était sur le point de perdre. Ces soldats de la der- nière chance ont été complète- ment ignorés des historiens mili- taires.” Ce livre préfacé par Jean Tulard constitue une véritable synthèse sur ces corps francs à l’échelle du pays tout entier. “Les Corps Francs de 1814 et 1815. La double agonie de l’Empire” Jean-Marie Thiébaud et Gérard Tissot-Robbe Éditions S.P.M.

À partir d’une interrogation sur la tombe d’un Pontissalien, Jean-Marie Thiébaud et Gérard Tissot-Robbe ont réécrit un épisode de l’histoire de France passé aux oubliettes.

liens peuvent se prévaloir. La pier- re tombale indique aussi qu’il a participé aux campagnes de France en 1814 et 1815. De quoi attirer l’attention de Jean-Marie Thié- baud et de Gérard Tissot-Robbe. “Ce détail nous a

Hors des cadres officiels de l’armée.

COMMUNICATION

Concurrence du portable

La cabine téléphonique décroche, mais… France Télécom a l’obligation de maintenir sur la voie publique un réseau de cabines téléphoniques malgré le fait que ces appareils soient de moins en moins utilisés au profit du portable.

M algré la prolifération specta- culaire du téléphone mobile (91,3 % des Français en possè- dent un), le glas n’a pas sonné pour les cabines téléphoniques, en tout cas pas dans notre pays. Certes l’activité de celles-ci s’érode au profit du portable, mais l’État veille à ce que ce service soit maintenu sur notre territoire. La prestation est assurée par FranceTélé- com Orange, qui a l’obligation d’implanter sur la voie publique une cabine dans chaque commune de Fran- ce et d’en mettre une seconde dans les communes de plus de 1000 habitants. LaFranche-Comté compte 3145 cabines (136724 en France, un chiffre qui évo- lue peu). On dénombre 1 245 publi- phones dans le Doubs, dont 318 ins- tallés dans des lieux privés (commerces, campings, centres de loisirs…). La cabine téléphonique a peut-être un petit côté désuet, mais elle n’est pas totalement boudée.Elle estmême consi- dérée par les usagers comme un outil complémentaire au téléphone mobile. Selon un sondage réalisé par France Télécom auprès des utilisateurs de publiphones, les principaux sont, pour commencer, un moyen de limiter sa facture, notamment celle de sonmobi- le (94 % des clients de publiphones ont unmobile).C’est aussi unmoyenunique de télécommunication pour les non abonnés au téléphone fixe ou mobile (58,7%des clients de publiphones n’ont pas de ligne fixe). La cabine télépho- nique est aussi considérée pour beau- coup comme un deuxième téléphone

par les étudiants, les personnes inac- tives ou en déplacement. L’opérateur précise encore que “de nombreux tou- ristes étrangers ont recours au publi- phone en raison également du prix des communications inférieur à celui des mobiles.” Il apparaît également que les usagers ne s’éternisent pas au télé- phone lorsqu’ils sont dans une cabine. FranceTélécom recense des appels très courts (moins d’uneminute) d’urgence, de dépannage. Les appels plus longs, supérieurs à dix minutes, sont à des- tination de l’international. Enmoyen- ne, les appels durent 3 minutes. Les principales destinations appelées, par ordre décroissant, sont : le local, les mobiles, l’international (Maghreb et Turquie avec l’Europe proche), puis les numéros nationaux. FranceTélécom reconnaît malgré tout que l’activité des publiphones est en baisse puisque le téléphone portable remplit une partie des fonctions qui leur était dévolue. “Mais elles restent utiles et répondent aux exigences du service universel” précise l’opérateur. Le faible trafic conduit parfois France Télécom à supprimer un publiphone dans un lieu privé uniquement. Le plus difficile aujourd’hui pour l’opérateur, c’est d’entretenir le parc de cabines téléphoniques. Combiné arraché, che- wing-gum introduit dans la fente de lecture de la carte, bris de porte, Fran- ce Télécom affirme que l’entretien des cabines qui servent aussi de support d’affichage est très coûteux. T.C.

Pontarlier compte encore 52 cabines télé- phoniques. Par comparaison Morteau en possède 14.

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