La Presse Pontissalienne 143 - Septembre 2011

La Presse Pontissalienne n° 143 - Septembre 2011 12 PONTARLIER MUNICIPALITÉ GENRE À MI-PARCOURS : QUEL BILAN ? La séance publique organisée au début de l’été sur le sujet avait attiré tout au plus une soixantaine de Pontissaliens. Désaveu, désintérêt ou tout bonnement manque de communication ? La Presse Pontissalienne replace le débat sur le champ politique. Expressions libres du premier magistrat et des groupes d’opposition. Du pragmatisme Patrick Genre : “On a réalisé une bonne partie des engagements” LE MAIRE

Un maire qui a trahi son électorat et qui décide tout, tout seul, voilà le bilan dressé à mi-mandat par Claude Bazile, conseiller d’opposition “indépendant”. E n se présentant sur la liste d’Alain Joyandet aux élec- tions régionales 2010, Patrick Genre a renié la neutra- lité politique qu’il ne manquait pas de mettre en avant aux municipales de 2008. En adoptant cette attitude, il a finalement trompé les Pontissaliens estime Claude Bazile. “Aujourd’hui au Conseil régional, il s’exprime au nom du groupe U.M.P. Cette étiquette ne lui a pas trop porté chance. Sa liste n’avait pas recueilli plus de 38 % des votes exprimés Un constat sévère “Le fait du prince” selon Claude Bazile L’OPPOSITION

Fidèle à la politique budgétaire qu’il applique depuis qu’il a pris les rênes de municipalité, le maire est plutôt satisfait du travail accompli en trois ans. Promesses tenues selon lui.

aux infrastructures communales. L.P.P. : Êtes-vous favorable au rapprochement C.C.L.-Mont d’Or-Deux Lacs ? P.G. : Oui sur le principe, sauf que maintenant on n’a pas tous les éléments. La proposition du préfet mérite qu’on s’y attarde. Ce mouvement est incontournable si l’on veut exister par rap- port aux autres. Il faut donner à la ville la capa- cité d’être la locomotive du Haut-Doubs. L.P.P. : Comment se porte votre équipe municipale ? P.G. : Ça fonctionne plutôt bien. On n’est pas tou- jours d’accord entre nous mais le débat démo- cratique et l’intérêt général priment toujours. L’équipe va bien. Chacun peut s’exprimer. L.P.P. : Pas de regret à signaler depuis trois ans ? P.G. : Qu’on ne puisse pas en faire plus. Des pro- jets, on en a beaucoup. On manque de moyens. Ce serait déraisonnable de trop emprunter. Le seul point négatif concerne la complexité, la lour- deur pour mener à bien un projet. Entre l’idée et sa réalisation, c’est impressionnant le temps qu’il faut. Et ce délai ne pas va aller en s’améliorant. Je peux comprendre les interro- gations de la population devant ces lenteurs. L.P.P. : Des inquiétudes sur l’avenir ? P.G. : On ne voudrait surtout pas avoir à subir un

L a Presse Pontissalienne : Les objectifs que vous vous étiez fixés en 2008 sont-ils tous atteints ? Patrick Genre : On a réalisé une bonne partie des engagements. 70 % des actions fixées sont termi- nées ou en cours. Il reste encore trois ans pour aboutir. L.P.P. : Êtes-vous toujours dans la même logique budgé- taire ? P.G. : On avait prévu d’investir 24 millions d’euros sur 6 ans. Pour l’instant, on tient le rythme mal- gré un environnement plus contraignant. On a aussi baissé l’endettement. La méthode permet à la Ville d’affronter le contexte de façon serei- ne. On devrait pouvoir sortir d’ici 2014 au moins un grand projet, piscine ou médiathèque. L.P.P. : Pas de folie dépensière ? P.G. : Quand l’intérêt général prime, il faut aus- si savoir renoncer. Il y a des choses qu’on ne fera pas dans le cadre communal comme la piscine ou la médiathèque. On devra mutualiser cer- taines charges au niveau intercommunal. Je pen-

nouveau F.C.I. La vraie crainte : que le secteur économique s’affaiblisse. Ce serait dramatique et ça remettrait en cause tout ce que l’on a construit. L.P.P. : La Suisse, c’est une chance pour Pontarlier ? P.G. : Globalement, ça profite à Pontarlier. Mais il faut prendre garde à ne pas être sous totale per- fusion de la Suisse. Je suis attentif vis-à-vis des frontaliers mais la priorité reste le maintien et le développement de l’industrie pontissalienne. L.P.P. : Êtes-vous déjà partant pour un nouveau mandat ? P.G. : À chaque jour suffit sa peine. J’ai la chan- ce d’avoir une très bonne équipe. Tout viendra en son temps. Je suis motivé plus qu’hier et même que demain. L.P.P. : A priori heureux d’être maire ? P.G. : C’est certainement le plus beau des man- dats. Propos recueillis par F.C.

se que le chantier de la médiathèque pourra débuter avant la fin du mandat. Idem pour la piscine. Le dossier progresse. On réunira le tour de table financier pour la piscine et la gare mul- timodale d’ici la fin de l’année. L.P.P. : Qu’en est-il des objectifs à caractère économique ? P.G. : On dispose de trois leviers : la fiscalité, les zones d’activités et l’hôtel d’entreprise. La zone des Gravilliers, ça se fera. De nombreux hectares ont été aménagés pour les activités économiques. L.P.P. : Où en est le lancement des études sur la R.N. 57 ? P.G. : On interpelle le gouvernement sur la ques- tion. L.P.P. : Le pôle ludique de la plaine Pourny, ça avance ? P.G. : Le dossier est officiellement ouvert avec l’objectif de faire un avant-projet. Il y aura peut- être des réalisations en 2012. L.P.P. : Quelle est votre priorité pour les trois ans à venir ? P.G. : Poursuivre l’équipement de Pontarlier, sans oublier l’existant et pas seulement en pensant

OPPOSITION P.S. Reproche : l’attentisme “Il n’est pas un bâtisseur d’avenir” L a gauche municipale se rejoint sur l’évolution du positionnement politique du maire au cours de ce services et du secrétaire général. Le maire devrait s’occuper de prospective. Il n’est pas un bâtis- seur d’avenir.” La politique enmatière d’habitat laisse apparaître de sérieuses carences. Des classes et des écoles ferment malgré la création du quartier des Épinettes” énumè- re Karine Grosjean. beaucoup de voyages sur Paris et le dossier est toujours au point mort. Il est trop attentiste.” Les conseillers socialistes dénoncent une gestion trop figée des affaires municipales et les difficultés à faire avancer les grands dossiers structurants.

Dossier cher aux élus P.S., la réhabilitation du quartier Ber- lioz. “On nous traitait de “déma- gos” quand on prônait la démo- lition-reconstruction. Et maintenant on attend la démo- lition des autres tours, ce qui ne se fera pas de sitôt.” Les deux conseillers en profitent pour fai- re leur propre bilan. “On a su faire preuve de pugnacité. On remplit notre rôle d’opposition constructive et mobilisée. On est souvent plus nombreux que la majorité dans les commissions.”

mandat. “On a unmaire de droi- te qui mène une politique de droi- te, alors qu’il se vantait d’être apolitique. Sur ce plan, il a un peu grugé les citoyens. Cette cla- rification politique nous convient même si sa majorité a été reje- tée aux régionales comme aux cantonales” , analyse Jean-Yves Bouveret. Le leader du groupe P.S. ne nie pas les qualités de gestionnaire de Patrick Genre, lequel se contente selon lui d’une simple gestion au quotidien. “Normalement, c’est le rôle des

Le conseiller socialiste critique le plan d’aménagement du centre-ville qui n’intègre même pas une piste cyclable dans la rue de la République.Même son de cloche au sujet duP.L.U.réduit à l’état de mesurettes avec de grands trous. “On n’a pas vu un schéma clair sur l’avenir du quar- tier des abattoirs.Au niveau éco- nomique, la ville peut jouer un rôle de levier dans la manière d’appréhender le foncier. Il serait opportun de réfléchir à la réha- bilitation des friches industrielles.

Certaines réalisations comme le Conservatoire relève plus du concours de circonstances que de l’initiative de l’équipe majo- ritaire au conseil. D’autres pro- jets peinent à aboutir. Rien de neuf à la Maison Chevalier depuis 7 ans. Centre aquatique : il ne se passe rien. Autant de critiques formulées par les conseillers P.S. “Le maire était fier d’annoncer le déblocage des études sur la R.N. 57. Il a fait

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