La Presse Pontissalienne 141 - Juillet 2011

MOUTHE - RÉGION DES LACS

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La Presse Pontissalienne n° 141 - Juillet 2011

ROCHEJEAN

Il claque la porte de l’U.M.P.

“Le F.N. est le parti qui me ressemble le plus” Jérôme Jarny fait partie des déçus de l’U.M.P. qui ont choisi de rendre leur carte. Alors que d’autres glissent vers le centre, lui s’est tourné vers le F.N. À la suite de profonds désaccords avec l’U.M.P. lors des dernières élections cantonales.

L a Presse Pontissalienne : Vous venez de prendre votre carte au Front National alors que d’autres déçus de l’U.M.P. glissent vers le centre. Pourquoi ce choix ? Jérôme Jarny : J’ai failli rejoindre le MoDem, mais je ne suis pas suffisamment proche de ses valeurs. J’ai pris ma carte au Front National car la droite républicaine n’est pas incarnée par Nicolas Sarkozy. Ceci étant, je n’aurais jamais rejoint le F.N. sous la présidence de Jean-Marie

Jérôme Jarny envisage d’être candidat lors des prochaines élections municipales à Rochejean.

J.J. : En réalité, je voulais me présenter, mais on m’a deman- dé de retirer ma candidature. Ce que j’ai fait. Je savais aussi qu’en me présentant contre Jean-Marie Saillard, je m’attaquais à unmonument qui par ailleurs fait du bon travail. En plus, j’étais nouveau dans la région. Je partais perdant. Afin d’éviter de semer la ziza- nie à droite, je me suis retiré. En échange, à l’U.M.P., on m’avait dit que je prendrais des responsabilités en local. Je devais être nommé délégué sur le canton. Ma seule erreur a été peut-être été de communiquer trop tôt sur ce titre et de m’être également positionné contre le Front Républicain. On m’a rap- pelé à l’ordre. J’ai claqué la por- te de l’U.M.P. Je ne le regrette pas. L.P.P. : Vous êtes pour l’instant mili- tant, vous serez sur le pont pour sou- tenir votre candidate pour la prési- dentielle. Mais de votre côté, quel mandat souhaiteriez-vous briguer lors des prochaines échéances électorales locales ? J.J. : J’ai l’intention de me pré- senter au conseil municipal de Rochejean sous l’étiquette divers droite et pas en tant que Front National. On n’applique pas le programme d’un parti à une commune ! Mon souhait est tout simplement dem’impliquer dans la vie de ce village. Je com- mencerai comme cela, bien déci- dé à ne pas griller les étapes. Propos recueillis par TC.

Le Pen. Je ne suis ni raciste, ni xénophobe.Aujourd’hui, le Front National tel qu’il est incarné par Marine Le Pen est le parti qui me ressemble le plus. L.P.P. : Le Front National catalyse aus- si des extrémistes. Ne redoutez-vous pas d’être affublé de cette étiquette ? J.J. : Avant, lorsqu’on disait que l’on était du Front National, on était traité de “facho”. Les choses changent avec Marine Le Pen. Il m’a fallu du temps pour m’apercevoir que ce parti me convenait. Ce que je souhaite aujourd’hui, c’est qu’elle condam- ne les propos pour lesquels son père a été inquiété par la justi- ce. C’est le meilleur moyen pour que le Front National tourne la page sur Jean-Marie Le Pen. L.P.P. : Votre décision est surprenan- te alors que l’U.M.P. semblait vouloir vous confier des responsabilités sur le canton de Mouthe ? J.J. : Quand je suis arrivé ici, ce secteur du Haut-Doubs était une zone morte pour l’U.M.P. Les responsables du Doubs comptaient sur moi pour mobi- liser les gens. Pendant la cam- pagne des cantonales, j’ai pris la liberté de dire que Jean-Marie Saillard n’était pas U.M.P. alors qu’il était soutenu par le parti. Cela n’a pas plus. L.P.P. : La rupture avec l’U.M.P. est donc née de vos diverses prises de position lors des dernières élections cantonales et pour lesquelles vous avez été sanctionné ?

LABERGEMENT-SAINTE-MARIE Trois poussins Le bagage du milan, c’est royal La Ligue de Protection des Oiseaux Franche-Comté pilote depuis 2006 des campagnes de bagages-marquages de jeunes milans royaux. Du sport et de la douceur pour un programme de préservation d’un rapace encore très présent dans le Haut-Doubs. C ette année, quatre aires de nidi- fication ont été identifiées autour de Labergement-Sainte-Marie.

Avec ce printemps précoce, les oisillons ont pris de l’avance. Il est temps d’agir avant l’envol. L’opération implique un grimpeur qui ira récupérer les pous- sins au nid.Au sol, deux bagueurs offi- ciels, dont Christophe Morin. Salarié de la L.P.O., il pilote le plan régional d’actions en faveur du milan royal. “On intervient sur deux sites dans le Doubs, notamment sur l’ensemble val- lée du Drugeon-Remoray. Entre 30 et 40 poussins sont équipés chaque année en Franche-Comté.” La population régionale de milans royaux est évaluée à 500 couples. Damien, le grimpeur, entre en action. D’un geste précis, il envoie la corde qui lui servira à monter puis à redes- cendre en rappel.Arrivé au nid, il trans- vase les trois jeunes rapaces dans son sac à dos. Le chargement descendu au pied de l’arbre, c’est au tour des bagueurs d’agir. Après le pesage et les mesures biométiques, ils posent une bague sur une patte et des marques sur les ailes. Chaque marque porte deux couleurs permettant de repérer d’un côté la région de naissance et de l’autre l’individu. De cette manière, un observateur de n’importe quel pays pourra facilement d’identifier les

Les poussins milans royaux sont très coopérants.

oiseaux avec des jumelles. La pose des marques doit être exécu- tée avec précision et assez rapidement. Les poussins milans royaux sont peu farouches. “On doit percer l’aile. Ce n’est pas plus douloureux que la pose d’une boucle d’oreille” , explique le bagueur de la L.P.O. Le grimpeur ramè- ne ensuite la fratrie au nid alors que les parents tournent déjà dans les airs. Objectif de ces campagnes de bagages- marquages : suivre l’évolution des populations nicheuses. “On a déjà réper- torié 40 contrôles dans le département, essentiellement sur le Drugeon. On sait que la plupart des Milans royaux pas- sent l’hiver en Espagne où ils sont assez souvent victimes d’empoisonnement” , conclut Christophe Morin. F.C.

Les nichées de trois poussins sont assez rares chez ce rapace plutôt charognard.

Sitôt sorti du sac à dos, l’oiseau est pesé et mesu- ré sous tous les angles.

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