La Presse Pontissalienne 141 - Juillet 2011

16 DOSSIER I

La Presse Pontissalienne n° 141 - Juillet 2011

PONTARLIER Une alternative aux visites guidées Le musée se met aux podcasts L’actualité du musée de Pontarlier et une partie des expositions sont téléchargeables sur Internet depuis quelques semaines. Une autre manière d’optimiser à moindre coût l’attractivité des lieux.

VAUX-ET-CHANTEGRUE Boîtes et sangles à mont d’or La carte des spécialités forestières L’entreprise Patrick Salvi a développé un produit touristique autour des sangles et boîtes à mont d’or. Ouverture vers le tourisme artisanal.

L e mont d’or exploite les ressources natu- relles et humaines locales. Ce fromage d’excellence est élaboré avec du lait de montbéliardes. La sangle et la boîte sont fabriquées à partir d’épicéas de nos forêts. Du moins en partie pour ce qui concerne les sangles importées aussi d’Europe de l’Est. Autant de savoir-faire spécifiques qui existent encore dans le Haut-Doubs. À Vaux-et-Chante- grue par exemple où Patrick Salvi et son épou- se Annabelle entretiennent la tradition. “On a toujours fabriqué des boîtes à mont d’or. Com- me il s’agit d’une activité saisonnière, on s’est diversifié vers la boîte sèche qui peut contenir toutes sortes de produits alimentaires ou non. Cela permet d’étaler la production” , explique Annabelle qui s’occupe plus spécifiquement des boîtes. Patrick Salvi intervient en forêt. Il écorce les grumes avec sa plumette et lève les sangles à

P remier résultat consta- té avec ces podcasts : le nombre de visites a triplé sur le site Inter- net du musée. “C’est encore trop tôt pour que les gens vien- nent par ce biais” , observe Sarah Betite, la directrice du musée. Le choix du podcas- ting vise d’abord àunemeilleu- re diffusion de l’actualité et des collections dumusée. Cet- te ambition qualitative confor- te généralement la fréquen- tation. Ce n’est pas non plus la finalité dans ce musée qui cherche aussi à développer des actions pédagogiques depuis l’arrivée de Sarah Betite.

L’intérêt des podcasts est mul- tiple. “Ces fichiers téléchar- geables offrent un service sup- plémentaire lors de la visite. Ces séquences répondre au besoin d’accompagnement. Elles se substituent aussi au manque de personnel dédié aux visites guidées. On pro- pose systématiquement des audioguides aux visiteurs.Un sur dix l’accepte.” Peut-être moins vivant qu’un échange humainmais utile et surtout économique. Les podcasts dumusée ont été réalisés en interne. L’équipe a écrit une vingtaine d’explications sur les œuvres,

les thèmes exposés. Ces expli- cations ont fait l’objet d’enregistrements vidéo dis- ponibles sur le site du musée et sur des plate-formes de télé- chargement comme I-Tunes. “C’est une manière d’élargir la présence dumusée sur tous les types de supports existants. Les séquences durent 2 à 3 minutes. On présente aussi l’actualité du musée.” On trouve même un podcast sur lemontage de l’exposition “1880-1910 Trente ans d’élégance au temps de l’absinthe” qui remporte d’ailleurs un beau succès. Il est prévu de traduire àmoyen terme une partie des podcasts en anglais, allemand, espa- gnol. La fréquentation annuel- le du musée avoisine 10 000 visiteurs, dont 4 000 unique- ment en juillet-août. La gra- tuité d’accès au site pendant les vacances d’été a permis de conforter ce pic estival. “Pour attirer les familles, on a déve- loppé une série de petits livrets ludiques sous forme de jeux découvertes.” Comme quoi, le secret de l’attractivité touris- tique, c’est aussi affaire d’imagination et de renou- vellement.

deVaux-et-Chantegrue.Annabelle prend le relais et présente les opérations de montage et de séri- graphie. “On accueille parfois un car entier. Les gens semblent apprécier ces visites. Le côté fami- lial et artisanal plaît beaucoup.” Vaux-et-Chantegrue 19 juillet à 14 heures chez Patrick Salvi (14, rue Chargebin) Découverte du métier de sanglier : démonstration en forêt du métier de san- glier, suivie de la visite des ateliers de fabrication de boîtes à Mont d’Or. Inscrip- tion au Point Info Tourisme de Frasne ou à l’Office de Tourisme de Pontarlier. Patrick Salvi, à gauche, présente les diffé- rentes facettes de son métier de sanglier.

l’aide du boutoir ou cuillère. “Avant, on employait plusieurs personnes. Puis on a réduit l’activité en recru- tant seulement une personne en ren- fort pendant la saison hivernale.” Le couple a aussi décidé de se posi- tionner sur le créneau découverte du métier de sanglier et de la fabri- cation des boîtes. En partenariat avec l’office du tourisme de Pon- tarlier, il propose aux vacanciers de participer à des visites en forêt. Le temps d’une immersion dans l’ambiance forestière du Haut- Doubs. Quelques sangles plus tard, l’animation se poursuit à l’atelier

Quelques sangles plus tard…

Les séquences “podcas- tées” sont aussi disponibles sur les audioguides mis à disposition des visiteurs.

FRASNE Des séjours thématiques Cette filière bois qui a tout pour plaire Le potentiel touristique lié à la filière bois reste largement sous- exploité. La volonté de structurer des actions, des produits, des visites se précise au sein de l’Espace Bois Jura Doubs. Quelques scieries

organisent des visites de façon très ponctuelle.

O n voit mal le vacancier repartir avec sa poutre sous le bras en sortant d’une scierie. C’est probablement plus ren- table pour une fromagerie d’organiser des visites d’atelier. Certaines fruitières du Haut- Doubs tirent de confortables revenus du tou- risme. Elles ont aussi investi dans ce sens. Quel intérêt de faire des démonstrations de savoir-faire en bûcheronnage ou en sciage ? Sans compter les contraintes sécuritaires. Le diagnostic des forces et faiblesses de la filière bois établi sur le territoire de l’Espace Bois Jura Doubs démontre qu’il y a au contrai- re une forte demande pour des activités de découverte économique dans ce domaine. “On s’en est rendu compte en mai dernier quand on a proposé dans le cadre de la semai-

ne du bois des visites d’entreprises associées à des circuits de randonnée. Les gens étaient ravis de découvrir l’envers du décor” , consta- te Laëtitia Fournier, chargée de projet. Un groupe de travail sur le tourisme indus- triel vient de se constituer au sein de l’Espace Bois Jura Doubs. Quelques pistes se préci- sent autour, par exemple, de la revalorisa- tion touristique de la route des Sapins ou de l’organisation d’un programme de visites et de démonstrations en période estivale. “On envisage aussi en partenariat avec le C.D.T. d’élaborer des séjours thématiques associant balades en forêt, visites d’entreprise de première et seconde transformation du bois. L’idéal serait de proposer quelques pro- duits en 2012” , conclut Laëtitia Fournier.

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