La Presse Pontissalienne 140 - Juin 2011

La Presse Pontissalienne n° 140 - Juin 2011

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MÉTABIEF L’équipe municipale réduite à onze membres Métabief : quatrième démission Une de plus obligerait les habitants à

luée alors que les projets sont nombreux. “En prenant cette fonc- tion, certains ne sont pas rendus compte des heures de travail qu’il fallait pour diriger la commu- ne” précise un élu qui préfère garder l’anonymat. Dans ce village touristique, les dossiers s’enchaînent au pied du Mont d’Or. Une réunion est orga- nisée tous les lundis soirs avec l’ensemble des conseillers qui ne sont donc plus quinze, mais onze. Les adjoints, eux, se retrouvent parfois deux voire trois fois par semaine pour traiter des dos- siers qui vont de l’assainissement à la voirie en passant par l’urbanisme. Entre la campagne menant à l’élection communale et la vie d’élue, le fossé est souvent lar- ge et se creuse au fil du temps. Soit par lassitude ou par manque de goût pour la vie publique.

retourner aux urnes pour élire un nouveau conseil. Dans cette commune touristique, le travail d’élu se vit à plein-temps.

L e 11 mai, Rémy Chevalet démissionnait de sa fonc- tion de conseiller muni- cipal de Métabief. C’est la qua- trième défection au sein du conseil municipal après celles de Jean-Yves Paulin le 16 septembre 2008, Annette Raimondo le 23 octobre 2008 et Michel Cuby en avril 2010. Les motifs diffè-

rent selon les cas : un déména- gement, une mutation, un emploi du temps trop chargé. Pour Rémy Chevalet, la raison est simple : “Manque de temps” dit-il… À Métabief, les démissions ne sont pas les conséquences de polémiques assure-t-on en inter- ne. La vraie raison serait la char- ge de travail, parfois sous-éva-

ORCHAMPS-VENNES Travail trop prenant Le maire tire sa révérence Dans cette commune du secteur Pierrefontaine-Vercel, le mai- re démissionne de sa fonction qui empiétait trop sur sa vie familiale et professionnelle. Le métier de maire se complique.

J ean-François Pourcelot jette l’éponge. À 41 ans, le maire d’Orchamps-Vennes élu depuis 2001 a démissionné officiel- lement de sa fonction le 2 mai. “Je ne l’ai pas fait sur un coup de tête. J’y pensais depuis le printemps 2010” dit-il, estimant avoir pris le temps demûrir sa décision.Àplusieurs reprises, il avait d’ailleurs fait part de ses intentions à son équipe municipale. C’est parce que la ges- tion des affaires communales empiétait trop sur sa vie familiale et professionnelle qu’il s’est résolu à quitter la tête de lamairie. “Mon temps était minuté. Je ne voulais pas y laisser ma santé.” La démission de Jean-François Pour- celot est l’illustration des difficultés que peu- vent rencontrer les maires des communes de la taille d’Orchamps-Vennes qui avoisine les 2 000 habitants. Dans ces bourgades, les élus ne peuvent compter que sur eux-mêmes. Ils n’ont pas une batterie de services composés de techniciens et de juristes à leur disposition pour les aider àmonter des projets. Lorsqu’un maire veut faire évoluer son village, il n’a pas d’autre choix que celui de se lancer sans rete- nue dans le job. “C’est un temps complet pour être maire. Nous n’avons pas les moyens d’embaucher du personnel.” En dix ans de mandat, l’élu ne s’est pas repo- sé sur ses lauriers. Parmi les grands projets qu’il a conduits, on retiendra la construction d’un nouveau gymnase, la salle des fêtes et la création d’une nouvelle gendarmerie. “Toute

Gérard Dèque et ses adjoints se retrouvent jusqu’à trois fois par semaine pour évoquer les

dossiers municipaux (photo archive L.P.P.).

LES ALLIÉS Quatre démissions Les électeurs repassent aux urnes

la partie administrative est franchement pesan- te. Les procédures sont de plus en plus lourdes. C’est illusoire de penser que l’on peut faire sor- tir de terre un projet en six mois au regard de toutes les démarches qui nous sont demandées” observe-t-il. Jean-François Pourcelot, reste pour l’instant conseiller municipal, le temps d’assurer la transition. Dans les prochains mois, cet agri- culteur de métier devrait se désengager tota- lement de ses responsabilités municipales. T.C. Jean-François Pourcelot a été élu la première fois à Orchamps-Vennes en tant que conseiller municipal à l’âge de 24 ans. (photo archive L.P.P.).

En trois ans, quatre conseillers ont démission- né du conseil municipal pour diverses raisons, dont des difficultés de dialogue avec le maire.

A près la démission d’un quatrième conseiller sur les onze qui doivent sié- ger au conseil municipal pour un village de cette taille, les élec- teurs des Alliés ont été appelés aux urnes une première fois le 29 mai. Quatre départs en trois ans tout juste de mandat. Quatre conseillers qui avaient visible- ment tous de bonnes raisons d’abandonner la fonction pour laquelle ils ont été élus. L’un d’eux est parti après avoir démé- nagé. Deux autres encore ont préféré s’en aller au motif qu’ils ne trouvaient pas leur compte dans cette assemblée. C’est le cas de Raphaël Billerey qui a rendu son tablier quelques mois après les élections de 2008. Sa première expérience munici- pale a tourné court. “Je suis par- ti pour deux raisons. Mon tra- vail d’ambulancier ne me permettait pas d’assister à toutes les réunions du conseil. Ensuite, j’ai eu de profonds désaccords avec le maire Christian Granié. C’est malheureux car je voyais cela comme une expérience enri- chissante pour faire évoluer le village. Je me suis rendu comp- te que le dialogue n’était pas ouvert. Le maire décide de tout” regrette-t-il. L’ex-élu ne juge pas le premier magistrat de la com- mune. “Il a été élu démocrati- quement par les habitants des Alliés” rappelle Raphaël Bille-

rey, sous-entendu que s’ils l’avaient souhaité les électeurs pouvaient aussi voter pour quel- qu’un d’autre. Dans les conseils municipaux de cette taille, les conflits ne sont pas rares. Le maire est souvent taxé de jouer les patrons par des conseillers qui ont le sentiment d’être mis sur la touche sans pou- voir peser sur le cours des choses. “Les gens sont libres de leur mou- vement” commente simplement ChristianGranié avant d’ajouter : “C’est dur parfois, mais il faut faire avec. Cela fait trente ans que je suis élu auxAlliés, j’ai don- né beaucoup pendant tout ce temps, je pense que je ne mérite pas les reproches qui me sont faits.” En ce moment, le sujet qui agi- te le village, c’est le projet de construction d’un petit complexe immobilier qui englobe la construction d’une nouvelle mai- rie et la rénovation de l’ancien bâtiment qui abritait le secré- tariat, un gîte et un apparte- ment. Cette réhabilitation consis- te à aménager une salle de convivialité tout en conservant le gîte et l’appartement. Ce qui fait jaser, c’est le coût de l’opération : un peu plus de 600 000 euros T.T.C. “Pour une mairie ouverte un jour par semai- ne, c’est exorbitant. Il y a d’autres priorités que celle-là. Christian Granié peut avoir l’impression

Les Hôpitaux-Neufs Élections complémentaires aux Hôpitaux Les 19 et 26 juin, les électeurs des Hôpitaux-Neufs sont appelés aux urnes. À mi-mandat et après trop de démissions, le seuil de conseillers est devenu trop bas.

Le matin du 29 mai, des banderoles ont été

poussé son collègue Michaël Richard à claquer la porte du conseil une semaine avant. “Nous n’étions pas d’accord sur les priorités de la commune en matière d’investissement com- mente Richard Née. Je ne vou- lais pas cautionner des dépenses qui neme paraissent pas appro- priées car j’estime que ce n’est pas aux contribuables d’endosser certaines sommes d’argent mal utlisées.” D’après ce dernier, “la plupart des démis- sionnaires sont partis parce qu’ils ne se sont pas sentis écoutés.” Comme Richard Née, ils seront peut-être plusieurs de ces démissionnaires à monter une liste concurrente en 2014. Pour montrer que l’avenir de leur commune continue à les inté- resser au premier chef.

que nous sommes contre lui mais c’est ce projet qui nous dérange” estime Raphaël Billerey. Le maire est déterminé. Il a l’intention d’aller au bout de l’opération, ne serait-ce qu’au regard des conditions d’accueil déplorables des personnes dans l’actuel secrétariat tout étriqué qui se situe à l’étage. Il précise encore que le projet sera sub- ventionné à hauteur de 20 % au moins et que la collectivité récu- pérera la T.V.A. sur le montant global. Qu’importe, en signe de contes- tation, une quinzaine d’habitants ont accroché à la façade de leur pavillon des banderoles sur les- quelles on peut lire “Non à la future mairie”. accrochées à des pavillons sur lesquelles on peut lire : “Non à la future mairie”.

F idèle à sa réputation d’homme peu disert, le maire des Hôpitaux-Neufs Florent Paquette, ne s’étend pas sur cette question : “C’est comme ça se contente-t-il de dire. Ce genre de problème est hélas devenu courant. Les gens sont moins impliqués qu’avant, il faut faire avec…” Fataliste le maire. Cette obli- gation d’organiser des élec- tions complémentaires les 19 et 26 juin ne le perturbe pas outre mesure. La règle est simple : dès lors qu’un conseil municipal est amputé d’un tiers de ses membres, il y a obligation d’organiser des élections com- plémentaires. Habituellement,

le conseil des Hôpitaux est com- posé de 15 personnes. Trois conseillers municipaux avaient déjà jeté l’éponge aux Hôpi- taux. Avec les démissions récentes de Michaël Richard et de Richard Née, le nombre de conseillers est descendu à dix, obligeant donc le maire à orga- niser ce scrutin intermédiaire où devront être élus cinq nou- veaux conseillers. RichardsNée, qui a démissionné le 6 mai dernier, est amer. Il ne sera pas allé au bout de son premier mandat d’élu, ne se sentant pas assez écouté. Ce sont les mêmes raisons qui ont

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