La Presse Pontissalienne 140 - Juin 2011

ENVIRONNEMENT

La Presse Pontissalienne n° 140 - Juin 2011

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MÉTÉO

Depuis 50 ans Sécheresse dans le Haut-Doubs : pire qu’en 1976 Les cumuls de pluie depuis le 1er janvier sont deux fois moins importants que la moyenne. Pontarlier et le Haut-Doubs sont même en dessous du seuil de la terrible année 1976.

et par ses températures élevées. Il se situe parmi les plus secs depuis 1959, à l’image des mois d’avril 1984 et 1982. Avec une temperature globale sur la France supérieure de 4 °C a la moyen- ne de référence, il se situe aussi au second rang des mois d’avril les plus chauds depuis le début du XX ème siècle. Et depuis le début du mois de mai, seuls quelques épisodes pluvio-orageux ont concerné le pays. Bien insuffisant pour rassurer les autorités et le monde agri- cole notamment. J.-F.H.

8 % à l’échelle de la France. “Les défi- cits ont souvent dépassé 20 %, notam- ment sur la Franche-Comté.” Selon le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (B.R.G.M.), environ 58 % des réservoirs affichaient au 1 er avril un niveau inférieur à la normale. C’est hélas le cas également à Pontarlier. Après un début de mois de mars rela- tivement normal, les faibles pluies et les températures relativement élevées ont contribué à l’amorce de l’assèchement des sols. Le mois d’avril a été ensuite exceptionnel par sa faible pluviométrie

La qualité de l’eau du Doubs se dégrade avec la chaleur.

2 52 millilitres : c’était, à finmai, l’exceptionnel seuil du cumul de pluie depuis le 1 er janvier dans la capitale du Haut- Doubs. Un seuil historiquement bas, en dessous de toutes les années précé- dentes et même de celle qui est restée dans les mémoires comme la sécheres- se du siècle : 1976. Cette année-là, 275ml de pluie étaient tombés sur Pontarlier entre le début de l’année et la fin du mois de mai. Les autres années réfé- rences plus proches sont également bat- tues : il était tombé 300 ml en 1996 et 290 en 1991. “À cette époque de l’année, on devrait avoir 530 ml de pluie. C’est plus de deux fois moins. Si on considè- re les précipitations depuis le 1 er mars, il est tombé 136 mm contre 318 nor- malement. Le phénomène s’est donc

élevées que cette année : 9,9 °C (moyen- ne jour-nuit), contre 7,5 °C en moyen- ne. “Dans les 50 dernières années, il n’a jamais fait aussi chaud que cette année si on démarre les calculs depuis le 1 er mars” indique Claude Gresset. Le deuxième printemps le plus chaud avait été enregistré en 2003 avec une moyen- ne de 9,3 °C. En cette période, la tem- pérature moyenne est d’à peine 4,7 °C “Pour comparaison, il avait fait seule- ment 3,1 °C de moyenne entre le 1 er mars et le 23 mai.” Cette situation de sécheresse excep- tionnelle puisqu’elle touche plus le Nord que le Sud du pays, est la conséquen- ce de deux composantes bien distinctes : un déficit pluviométrique durant la période de recharge des nappes sou- terraines avec des conséquences sur leur remplissage et un déficit pluvio- métrique exceptionnel ces dernières semaines, accompagné de températures très nettement supérieures aux nor- males. “Ces conditions ont eu pour consé- quence un assèchement extrêmement précoce des sols superficiels” note Météo- France. Les précipitations recueillies entre sep- tembre 2010 et mars 2011, période pro- pice à la recharge des nappes souter- raines, ont été déficitaires de près de

accentué ces dernières semaines” souligne Claude Gresset, cli- matologue à Météo- France Besançon. L’autre aspect impor- tant de ce printemps hors du commun, ce sont les températures relevées à Pontarlier. Depuis le 1 er mars, elles n’ont jamais été aussi

“Un assèchement extrêmement précoce des sols.”

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