La Presse Pontissalienne 140 - Juin 2011

La Presse Pontissalienne n° 140 - Juin 2011

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RECRUTEMENT week-ends recrutement Les agences intérim prospectent de plus en plus loin Le recrutement bat son plein sur le marché frontalier. Les entreprises et les agences intérimaires se décarcassent pour trouver la main-d’œuvre qualifiée qui fait tant défaut.

Mickaël Simon agence inté-

rim ejob : “Actuelle- ment, la part des frontaliers

étrangers à la Franche- Comté avoisinerait 20 %”, estime

S igne des temps, les lec- teurs de la Voix du Nord à Lille ont aussi droit à des offres d’emploi en uisse publiées par les entre- prises ou les agences d’intérim. Les professionnels du recrute- ment utilisent tous les supports de communication : quotidiens,

journaux professionnels sans oublier les annonces en lignes et les sites spécialisés. La séche- resse n’affecte pas seulement les ressources en eau. Les gisements de main-d’œuvre qualifiée en micromécanique, agroalimen- taire et bâtiment sont presque taris dans le Haut-Doubs et en

Franche-Comté. “On pourrait aussi ajouter le problème des chômeurs frontaliers qui pren- nent du bon temps en touchant de belles indemnités. Quand on les sollicite, ils ne viennent pas forcément en courant” , observe Mickaël Simon. Le directeur d’e- job.com l’agence de travail tem- poraire et fixe dont le siège est basé au Locle pointe du doigt les failles d’un système d’indemnisation où se complai- sent quelques tire-au-flancs. Certains débordent d’imagination à l’exemple de cet ouvrier qualifié en mécanique inscrit au chômage comme dres- seur de chevaux de cirque. Pas question de généraliser ce type de comportement à l’ensemble des frontaliers au chômage. Le rayon d’action de ces agences de placement s’élargit. Les méthodes de recrutement sont aussi plus ciblées. “On organi- se des week-ends recrutement à l’extérieur de la bande fronta- lière sur le pays de Montbéliard, enHaute-Saône dans lesVosges” , poursuit Mickaël Simon. Le

Mickaël Simon le directeur de l’agence suisse e-job.com.

directeur reconnaît que l’efficacité de ces opérations com- mando est très variable. Avec les frais induits en annonces et en personnel mobilisé, difficile d’envisager le retour sur inves- tissement. La méthode réserve parfois de belles surprises. À Nevers, l’équipe d’e-job.comavait réussi par exemple à recruter une dizaine de régleurs-méca- niciens. “Là, on a fait un beau mandat. Précisons qu’il s’agissait de chômeurs. Quand on leur annonce les salaires auxquels ils peuvent prétendre en Suisse, ça fait tilt dans leur regard.” L’origine des candidats dépend des campagnes de prospection. Actuellement beaucoup de can-

didats frontaliers proviendraient du Nord et de la Côte-d’Or. “Auparavant, ils venaient plu- tôt de Meuse et de Moselle.” Impossible de savoir avec pré- cision l’ampleur de ces vagues qui n’apparaissent dans aucu- ne source statistique. Il reste encore une belle marge de manœuvre sur le marché du recrutement frontalier. Mickaël Simon estime que “30 % des offres au minimum sont insa- tisfaites.” La part des frontaliers étran- gers à la Franche-Comté avoi- sinerait selon lui 20 %. Si quelques-uns retournent dans leur région, beaucoup s’installent assez durablement. Tout com-

me l’outil de formation suisse ne peut pas suivre le mouve- ment, le marché immobilier côté France peine à répondre à cet afflux. Les cours s’envolent. “Cet- te pression immobilière incite aussi les ménages du Haut- Doubs à aller travailler en Suis- se. On voit des fonctionnaires qui n’hésitent pas à démission- ner. C’est parfois la seule alter- native à l’accession à la pro- priété.” Faute de trouver son bonheur dans l’hexagone fran- çais, e-job.com se positionne à l’international. L’agence com- munique en Italie et en Alle- magne. Tous les pays frontaliers sont invités au festin suisse. F.C.

Les agences d’intérim organisent des week-ends recrutement partout en France pour toucher le plus de candidats possibles.

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