La Presse Pontissalienne 140 - Juin 2011

PONTARLIER ET ENVIRONS

La Presse Pontissalienne n° 140 - Juin 2011

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DOUBS Une offre complémentaire Immobilier : l’alternative écoquartier La commune de Doubs va confier à Néolia la réalisation d’un nouveau quartier de 4 hectares qui répond aux préconisations du Grenelle II. Finalité : rajeunir la population.

Régis Marceau dans le futur

quartier du Champ-du- Clos idéalement exposé au-dessus de la plaine de l’Arlier.

L’ attractivité a aussi ses revers. Conséquences du marché de l’immobilier florissant à Doubs, les prix du terrain à bâtir s’envolent jusqu’à 180 euros le m 2 . Construire à Doubs devient un luxe réservé aux classes aisées. Le phéno- mène se répercute également sur l’évolution démographique. “Le nombre de foyers augmente mais la population stagne. Comme il y a moins d’enfants, on a fermé deux classes au cours des dernières années” , explique Régis Mar- ceau, le maire, qui voudrait rajeunir la dynamique de sa commune. “La situa- tion actuelle ne permet plus aux jeunes du village de rester à Doubs. Seuls les foyers à gros pouvoir d’achat peuvent accéder à la propriété. Je trouve ça illo- gique que les revenus modestes soient contraints d’aller construire à 25 km.” Ces propos d’unmaire plutôt favorable à la liberté d’entreprendre surprennent. “On ne fait pas du social mais on sou- haite avoir une meilleure diversité et plus de mixité.” Fidèle à ses “valeurs”, l’élu tient àmodi- fier une tendance sans entrer en concur- rence avec les projets immobiliers pri- vés. La démarche de la commune s’inscrit

dans une approche complémentaire aux promoteurs. Doubs a entrepris la révi- sion de son P.L.U. pour libérer du ter- rain constructible dont elle garde la maîtrise. Elle a viabilisé en 2009 le lotis- sement du Champ d’Anis qui comprend 12 parcelles à 130 euros le m 2 . Simple mise en bouche avant l’écoquartier qu’elle prévoit de réaliser sur 4 hectares de terrain situés au-des- sus du Crêt de la Râpe. Du jamais vu à Doubs puisqu’il s’agit tout simple- ment de construire un nouveau quar- tier. Baptisé le Champ-du Clos, il accueillera à terme entre 90 et 120 foyers. Au label B.B.C. toujours oné- reux, lemaire préfère se référer auGre-

vendu, le reste mis en location. Déve- loppement durable oblige, pas question d’aménager un tel programme d’un seul bloc. Le projet s’étale sur 10 ans, en trois tranches, de 2012 jusqu’à l’horizon 2020. “On tient à réguler l’afflux de popu- lation” , poursuit Régis Marceau qui a aussi anticipé ce futur aménagement en redimensionnant les réseaux, la voi- rie, l’assainissement. Il ne restait plus qu’à trouver la socié- té capable de mener à bien un tel pro- jet dans le respect des contraintes tech- niques et financières. “On a choisi de travailler avec Néolia. C’est le parte- naire qui répondait le mieux au cahier des charges. Avec cet organisme collec- teur du 1 % logement et qui n’a pas d’objectif de rentabilité, on pourra pro- poser des coûts d’accession modérés.” La commune du Doubs y trouve aussi son compte avec la vente du terrain et les rentrées fiscales liées à l’arrivée de nouveaux habitants. “On pourra pour- suivre le développement de la commu- ne sans augmenter la pression fiscale” assure le maire. Premiers coups de pioche prévus au printemps 2012. F.C.

GASTRONOMIE Des repas gargantuesques Quand nos aïeuls festoyaient Ils voyageaient peut-être moins loin mais savaient aussi bien, sinon mieux, se remplir la panse jusqu’à plus faim. Des repas de famille, banquets dignes de festins royaux. À table.

nelle II. “Ce cadre me semble plus pertinent. Il prend en compte les aspects énergétiques liés à l’isolation et écologiques en imposant par exemple la récupération des eaux de pluie ou les espaces verts partagés.” Le projet se décline en maisons de ville, petits collectifs et pavillons.Un tiers des habitations sera

Entre 90 et 120 nouveaux foyers.

L es collectionneurs sont une mine d’informations. On ne les remerciera jamais assez de ramasser, stoc- ker ce qui nous semble futile de prime abord mais s’avère fort ins- tructif avec le recul du temps. Rares sont ceux qui songeraient aujour- d’hui à garder le menu du maria- ge de la cousine Germaine ou de la communion du petit Jean-Fran- çois. Des archivistes dans l’âme l’ont fait pour nous et savent en faire profiter les autres. C’est le cas de Michel Pugin, ce Pontissa- lien qui a encore dans ses tiroirs les menus dégustés par ses grands- parents dans les années vingt. On mange certainement mieux aujour- d’hui qu’hier. Du moins, quand on veut s’en donner la peine. Les plats ont gagné en légèreté, en variété de fruits et légumes. Pas forcément en saveurs. À force de parler de fondue, roëstis, saucisse de Morteau, on finit par croire que nos aïeuls du Haut-Doubs ne man- geaient que ça. Ils vivaient proba- blement plus chichement que nous. Peut-être étaient-ils aussi moins stressés. Ils devaient avoir l’estomac bien accroché vu le nombre de plats

à ingurgiter au cours d’un même repas. Le potage velouté, velours, mimo- sa ou encore ambassadeur est un incontournable. La soupe, c’est sacré. Puis hors d’œuvres variés accompagnés de truite de la Loue, brochet du lac, turbot. Là-dessus escargots, langue de bœuf, asperges. Respiration. Envoyez la suite: gibe- lotte ou civet de lapin, jambon à l’alsacienne, timbale de morilles, petits pois au naturel ou à la fran- çaise. Respiration. Et une poular- de rôtie agrémentée de quelques

DÉBAT Réunion le 10 juin Arçon va urbaniser La commune est sur le point de réviser son plan local d’urbanisme. Avant la réunion en mairie le 10 juin, un habitant du village s’insurge contre le projet et lance un courrier.

feuilles de salade. Pas- sons aux desserts. Île flottante ou crème à la vanille ou bombe glacée puis pièce mon- tée assortis de petits fours ou gâteau suprê- me. Avant de conclu- re par les vins fins, champagne, café,marc et liqueurs. Avec ça, la question du repas du soir était vite réglée. On ne sait pas si les convives ren- traient à pied ou en voiture.

Avoir l’estomac bien accroché.

“L e développement du béton sur notre commune, une fatalité?” se demande Jean-François Chambelland. Cet habitant d’Arçon ne digère pas la déci- sion des élus municipaux de réviser le plan local d’urbanisme. Objectif de la commune le 10 juin à 20h30: “Présenter aux habi- tants les différentes zones qui seront urbanisées.” À la lecture du dernier numéro du journal munici- pal “Le Cailleux”, le sang de Jean-François Cham- belland n’a fait qu’un tour. Le riverain ne souhaite pas que son village devienne, à l’image de ce qui s’est pas- sé à Doubs, une commune péri-urbaine résidentielle. “En deux mandats, il y a eu deux lotissements. L’objectif quantitatif s’appuie sur une croissance de 8 % d’augmentation de la popu- lation à l’horizon 2020. Dor- mez bien, tout est program-

La commune rurale d’Arçon devrait

ouvrir de nouvelles opportunités pour ceux qui veulent s’y installer.

mé !” ironise Jean-François Chambelland qui continue sur le ton du sarcasme : “Alphonse Allais disait : “Il vaut mieux construire les villes à la campagne.” C’est ce qu’ils ont fait à Doubs, Chaffois, Les Granges…Doit- on être assez idiot pour suivre le mouvement des autres, ne peut-on pas prendre du recul et être maître de notre des- tin ? Je propose un référen-

belland, ne partagent pas le point de vue municipal. “Je n’ai rien à vendre, rien à acheter, ce que je veux, c’est que l’on sache si vous êtes favorables à l’inéluctable arrivée de la cité pavillon- naire pour notre commune. Et si je suis minoritaire, je vous promets qu’à jamais, je ne parlerai publiquement du P.L.U.” termine le citoyen mécontent.

dum sur l’utilité de l’augmentation de la popu- lation dans cette commune” avance ce riverain. La commune organise cet- te réunion publique juste- ment pour débattre. Si la décision de la mairie est pri- se de réviser son P.L.U., sa position sera peut-être inflé- chie par la position d’habitants qui, à l’image de Jean-François Cham-

Les menus d’antan.

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