La Presse Pontissalienne 140 - Juin 2011
PONTARLIER ET ENVIRONS
La Presse Pontissalienne n° 140 - Juin 2011
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LA CLUSE-ET-MIJOUX Un panorama unique Fort Malher, le fruit défendu Fermé à toutes visites, le petit frère de Joux ne manque pourtant pas d’intérêt. Son chemin de ronde dévoile des splendeurs paysagères. Mise en bouche.
L’accès au chemin de
ronde se fait par la secon- de entrée ouverte à l’arrière du fort après la guerre de 1870.
Vue imprenable sur la cluse.
E n 1814, les troupes autrichiennes se posi- tionnent à l’emplacement actuel du fort Mahler et bombardent allègrement le château de Joux qui capitule rapidement. Bis repetita l’année suivante avec les Suisses qui optent pour la même stratégie d’attaque avec la même efficacité. Ces deux déroutes ont justifié la construc- tion d’un fortin baptisé initia- lement Fort Neuf. Le chantier s’est déroulé de 1845 à 1851. Le promontoire rocheux a d’abord été dynamité à l’explosif pour libérer l’espace nécessaire aux fortifications. La première militarisation remon- te à 1852 à l’arrivée au pouvoir de Napoléon III. La fonction du fort est simple :
soutenir et protéger le château de Joux en cas d’attaque enne- mie. La garnisonmilitaire variait de 60 hommes en période de paix à une centaine en temps de guerre. Le gros des troupes, de 400 à 700 soldats, étant au château de Joux. Les conditions de vie étaient particulièrement rudes, provoquant plusieurs décès par pneumonie. Les bat- teries du fort contribuent acti- vement à la protection de la retraite de l’armée de Bourba- ki en 1871. Une explosion acci- dentelle en 1877 provoque de sérieux dégâts qui nécessitent la reconstruction d’une partie des bâtiments. L’édifice est rebap- tisé fort Malher du Larmont Inférieur en 1886. Il est de nou- veau “sollicité” quelques jours pour contrer l’offensive des
troupes hitlériennes. Les com- bats cessent avec l’armistice signé par Pétain le 17 juin 1940. La dernière présence militaire remonte à 1947. L’armée le lègue finalement en 1958 avec le châ- teau de Joux au syndicat d’initiative de Pontarlier. Pas vraiment un cadeau. L’édifice souffre des outrages du temps. Dans son état actuel, toute visi- te est impossible. La C.C.L. pro- priétaire des lieux investit 30 000 euros chaque année dans son entretien. Vu l’ampleur du chantier, c’est très peu. Dom- mage, car le chemin de ronde vaut vraiment le déplacement. Le circuit tout en voûte ména- ge de superbes vues sur le Mont d’Or, la vallée du Doubs, la clu- se et, clou du spectacle, le châ- teau de Joux. F.C.
Les soldats jetaient toujours un œil par l’échauguette
Le Doubs et ses méandres s’offrent aux regards.
Aux premières loges pour admirer le château de Joux. Assez logique quand on est
Confort très spartiate aux latrines des officiers.
son fort d’appui.
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