La Presse Pontissalienne 139 - Mai 2011

AGRICULTURE

La Presse Pontissalienne n° 139 - Mai 2011

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PONTARLIER-LARMONT Une valorisation directe Ferme de Simon Pion : après l’agneau, le cochon bio Soucieux de se diversifier sans pour autant négliger sa qualité de vie, Maurice Tissot se lance dans l’élevage de porcs bio. Il en profite également pour s’associer avec un jeune.

L a réussite du Haut-Doubs agricole n’est pas seulement l’apanage du comté et de la saucisse de Morteau. C’est plutôt rassurant dans le sens où cela laisse encore de la place aux initiatives qui s’écartent des filières traditionnelles. L’engagement n’est pas le même et le candidat sait qu’il devra s’en sortir par lui-même, fau- te de pouvoir compter sur une inter- profession forte et fédératrice.

Maurice Tissot est bien placé pour en parler. Il s’est lancé en 1991 dans la production de viande de mouton bio en gérant lui-même la com- mercialisation. L’expérience s’avère satisfaisante tant sur le plan éco- nomique que personnel. Car le mou- tonnier privilégie tout autant son cadre de vie que l’enrichissement pécuniaire. Le développement qu’il vient de donner à son exploitation relève

davantage des circons- tances de la vie que d’une stratégie dûment plani- fiée. “J’avais envie de m’associer pour mutua- liser le travail et déga- ger du temps libre.” Com- ment et avec qui ? Rien

Les deux associés partagent les valeurs de l’agriculture biologique basée sur une juste exploitation.

en caissettes de 6 à 8 kg. La ferme de Simon Pion alimente une clientèle de particuliers. “On a envie de travailler avec les A.M.A.P., les cantines de collecti- vités voire d’établissements sco- laires.” En projet figure aussi l’agrandissement du laboratoire avec la création d’un fumoir et d’une salle chaude nécessaire à la fabri- cation de produits transformés. Les ventes se font sur réservation avec possibilité de retirer les commandes le vendredi de 17 heures à 19 heures et le samedi matin de 10 heures à 12 heures Il faudra attendre l’automne pour s’approvisionner en viande porcine à Simon Pion. Laissons-leur le temps de grossir au grand air du Larmont.

n’était vraiment défini. Signe du destin ou non, son associé Laurent Barthet était déjà venu effectuer un stage agricole à Simon Pion en 2001. Après avoir travaillé dans le milieu bancaire et dans les Tra- vaux Publics, le souvenir du séjour à la ferme Tissot a ressurgi du pas- sé. S’imposant comme une éviden- ce. “J’ai réalisé que j’avais envie de vivre de l’agriculture et pas forcé- ment en m’installant dans le lait” , explique le jeune agriculteur de 26 ans qui tenait par contre à s’engager dans le bio. Cette simple conviction a suffi à sceller l’entente entre Maurice et Laurent. De cette union est né le G.A.E.C. du Haut Pâturage offi- cialisé depuis le 1 er mai. “À partir de là, on a cherché une autre natu- re de production conforme à nos besoins et aux potentialités. Nos ter- rains caillouteux se prêtaient assez

bien à une diversification dans le porc bio. On a dû retrouver 13 hec- tares de terrain sur la commune de La Cluse. C’est surtout pour confor- ter le stock fourrager.” Cet élevage de plein air, sans lisier s’organise sur la base de pâturages tournants. “On prévoit d’engraisser environ 80 porcs par an en bandes

Le G.A.E.C. du Haut- Pâturage engraisse des porcelets bio qui arri- vent à l’âge de 40 jours en prove- nance d’un élevage bourgui- gnon.

de 15 à 20. Les por- celets bio arrivent d’un élevage bour- guignon. Ils ont 40 jours et pèsent envi- ron 11 kg” , souligne Laurent. La valori- sation suit le même schéma que celui des agneaux. Abattage des porcs à Pontar- lier puis transfor- mation à la ferme avec conditionnement de la viande fraîche

80 porcs par an en bandes de 15 à 20.

Renseignements au 03 81 69 44 01 ou 06 30 31 30 70

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