La Presse Pontissalienne 139 - Mai 2011

ÉCONOMIE 34

La Presse Pontissalienne n° 139 - Mai 2011

PORTES OUVERTES 14 et 15 MAI 2011 Sam. 10h-17h et Dim. 10h-16h

INTERNET Des plaintes déposées Des entreprises piégées par la méthode Cortix Dans le Haut-Doubs comme un peu partout en France, plusieurs entrepreneurs se sont laissé prendre au jeu du prestataire bordelais qui leur a

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vendu un site Internet. Le résultat coûteux, n’est souvent pas à la hauteur des attentes.

“F ranchement, je n’ai rien vu venir.” Ce jeune profession- nel du bâtiment installé dans le Haut-Doubs estime s’être fait “berner” par Cortix, le prestataire qui lui a vendu un site Internet à plu- sieurs milliers d’euros. Il se retrouve aujourd’hui à payer un loyer mensuel d’environ 150 euros pour un outil qu’il estime de piètre qualité, réalisé sur la base du seul rendez-vous qu’il a eu avec le commercial de la société bordelaise détaché sur le Doubs. “En plus, c’est moi qui ai dû envoyer tous les éléments, y compris les photos pour qu’ils puis- sent faire mon site. Je n’ai pas vu un seul technicien” ajoute-t-il. Le résultat ne correspond pas exac- tement à l’idée qu’il se faisait d’une vitrine sur le web censée lui ramener des clients comme lui avait promis la personne qui l’a démarché. Déçu, amer, affirmant se heurter à unmur à chaque fois qu’il a tenté d’avoir des explica- tions de la part du prestataire ou d’obtenir des modifications, il s’est décidé de porter plainte. “Aujourd’hui, je ne veux plus payer pour ce site” lâche-t-il.

Avocate à Besançon, Maître Sophie Duhoux-Cardot a été saisie à trois reprises par des clients mécontents qui cherchent à se dégager de l’engrenage coûteux dans lequel ils ont mis le doigt. Après être entrée dans le détail de cha- cun de ces dossiers, elle a d’abord obser- vé que la méthode commerciale mise en œuvre par Cortix pour vendre des sites Internet était redoutable. “En général, un commercial se présente dans une petite structure, souvent récente, et propose au responsable de lui créer un site Internet. Son argumentaire est imparable” explique l’avocate. Le pro- cédé utilisé serait souvent le même. Par téléphone, un représentant de Cor-

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Un entrepreneur des travaux publics du Haut-Doubs a décidé de ne plus payer les 200 euros mensuels pour son site Internet. L’organisme de financement l’a assigné en justice.

sa charge l’hébergement du site. L’offre est séduisante et son intérêt se confirme lors du rendez-vous avec le commercial au terme duquel l’entrepreneur embobiné se retrouve à signer plusieurs documents contrac- tuels sans savoir vraiment à quoi ils correspondent. Il y a notamment le bon de commande, un contrat d’exploitation du site Internet, et plus surprenant encore “le procès-verbal de livraison du site” s’étonne Maître Duhoux-Cardot. Dans le jargon commercial, on appelle cela laméthode du one shot , un rendez- vous, une affaire. Le paiement du site se fait sous la forme de loyers mensuels versés pour une durée déterminée à la société de financement Parfip, parte- naire de Cortix, dont le client découvre le plus souvent l’existence au moment d’honorer ses premiers remboursements.

C’est à cet organisme qu’il devra rendre des comptes s’il a l’intention de ne plus payer. C’est précisément ce qui arrive à un entrepreneur des travaux publics du Haut-Doubs. “J’ai suspendu les ver- sements mais la société de financement est en train de m’attaquer. Cortix m’a vendu un site à 4 000 euros à raison d’un loyer de 200 euros par mois. Mais avec les frais de retard, la société de financement me réclame aujourd’hui 12 000 euros !” s’insurge l’entrepreneur qui s’est rapproché d’un avocat pour tenter de s’extirper de cet engrenage. Il propose aujourd’hui de créer un col- lectif qui réunirait tous les clients qui pensent être victimes de ce prestatai- re. Contactée par nos soins, l’entreprise Cortix ne se défausse pas. Cotée en bourse, elle rappelle que sur un volu-

me de 20 000 clients elle enregistre environ 150 plaignants. Elle affirme aussi être attentive à ces réactions dont elle aurait tiré les leçons. “Les pro- blèmes rencontrés proviennent de com- merciaux qui ont voulu faire du zèle” explique-t-on chez Cortix où l’on assu- me pleinement la méthode du one shot . “C’est pour cette raison que nous avons intégré à nos contrats une procédure de rétractation de dix jours qui permet à un client de changer d’avis.” Cortix affirme que cette clause est une pra- tique réservée normalement à des par- ticuliers. “Cette indication est inscri- te dans le contrat depuis fin 2009. Néanmoins avant cette date, le délai était déjà en vigueur sans mention spé- cifique inscrite au contrat” . Il semble- rait donc que des commerciaux aient omis de le préciser à leurs clients.

tix indique à son inter- locuteur qu’il souhai- te rencontrer des professionnels de son secteur d’activité sur la région (peintre en bâtiment par exemple) afin d’en sélectionner un pour développer un site pilote dont la créa- tion serait gratuite. Seul devrait rester à

“Des commerciaux qui font du zèle.”

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