La Presse Pontissalienne 138 - Avril 2011

PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n° 138 - Avril 2011

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SPORT

Reconversion Sandrine Bailly exploite sa notoriété Retirée de la compétition depuis un an, la championne de biathlon qui vit désormais à Pontarlier a choisi de cibler sa reconversion pro- fessionnelle autour du partage d’expérience. Confidences.

Sandrine Bailly a trouvé dans le Haut-Doubs un environnement naturel qui lui rappelle son Bugey natal. “Cette ambiance me plaît”, confie la championne de biathlon.

E n biathlon comme ailleurs, mieux vaut battre le fer quand il est chaud. Et San- drine Bailly l’a bien compris. Avec ses médailles olympiques en relais, son titre de championne du monde et ses 20 victoires en coupe du Monde, elle s’est for- gée un joli palmarès. Si les médailles sont éternelles, la noto- riété l’est beaucoup moins, sur- tout dans une discipline comme le biathlon qui ne bénéficie pas d’une couverture médiatique à

entamé sa reconversion en quit- tant le circuit de haut niveau en avril 2010. “C’était trop complexe de mener les deux choses de front” , confie celle qui avait pas- sé un D.U.T. dans le commerce à l’époque où elle terminait ses études àAnnecy. Elle avait créé sa propre société Sibi (www.sandrinebailly.com) en cours de carrière mais sans vrai- ment s’en occuper. La réactivation fut aussi rapi- de que la vitesse de déplacement de la skieuse sur les circuits. Sandrine a fait ses premiers pas dans l’audiovisuel.Chaque week- end sur Eurosport, elle partici- pe à l’émission “hors-piste” avec deux autres championnes : la slalomeuse Christelle Saioni et la bosseuse Sandra Laoura. “Cela me permet de conserver un pied dans le ski” , explique Sandrine qui a beaucoup appris sur ce pla- teau. D’une nature plutôt réser- vée, la consultante s’améliore

au fur et à mesure. Celle qui a défendu les couleurs de la région Rhônes-Alpes est aussi l’une des ambassadrices de la candida- ture d’Annecy aux J.O. d’hiver en 2018.Cette “mission” implique beaucoup de déplacements. San- drine est plus spécifiquement chargée de la présentation du village olympique. “Après le départ d’Edgar Grospiron, la machine est repartie sous la hou- lette de Charles Beigbeder qui a repris la présidence de la can- didature en janvier.On a la chan- ce d’être bien soutenu par Jean- Claude Killy et Guy Drut. La partie est loin d’être gagnée car la concurrence est rude notam- ment avec les dossiers de Muni- ch et Piong Chang (Corée du Sud).À partir de maintenant, il s’agit d’exporter la candidature d’Annecy.” Chaque ambassadeur, ils sont 9 au total, va prêcher la bonne parole. Sandrine a ainsi tenté

de convaincre, par exemple, le PrinceAlbert de Monaco qui est l’un des membres du C.I.O. “Je pense qu’on a nos chances” , ana- lyse la plus grande champion- ne du biathlète français qui a aussi mis un terme à sa carriè- re militaire. La sergent-chef Bailly a quitté les rangs de l’E.M.H.M. de Chamonix. Pas sûr non plus qu’on la retrouve dans la peau d’un entraîneur.

site. Une formidable école de concentration, de maîtrise de soi, de prise de décision. “J’interviens auprès des entre- prises et des écoles de commer- ce dans le cadre de séminaires” , conclut la championne qui ani- me ses interventions en s’appuyant sur des petits clips thématiques. F.C.

“J’avais vraiment envie de cou- per avec le rythme et l’encadrement liés à la pratique du biathlon de haut niveau.” La Pontissalienne d’adoption venue dans le Haut-Doubs où vit et travaille son compagnon souhaite aussi valoriser ses acquis. En 15 ans de biathlon à haut niveau, elle a beaucoup appris dans la gestion du stress, des conflits, de l’échec, de la réus-

l’égal du foot par exemple.Et ce, même si les bons résultats des skieurs nor- diques aux der- niers J.O. ont conforté l’image sympathique qu’ils dégagent. La biathlète bugiste a véri- tablement

Ambassadrice de la candidature d’Annecy.

FESTIVAL

Les 6 et 7 mai

Lilian Thuram au Festival sans chaînes Symbole local de la fraternité entre les peuples et de la lutte contre l’esclavage, le Festival sans Chaînes prend de l’ampleur. Plusieurs personnalités y sont attendues.

E n 2011, quinze fois plus de per- sonnes sont victimes d’esclavage qu’il y a trois siècles à l’époque de la traite négrière. L’exploitation de l’homme par l’homme n’a pas cessé, au contraire. Elle a le visage de la prostitution, de l’esclavage domes- tique, du travail des enfants. La troi- sième édition du Festival sans Chaînes qui se déroule à Pontarlier les 6 et 7 mai porte à notre connaissance cet- te réalité. Avec une série de concerts et d’animations, elle brise aussi les barrières qui entravent la fraternité entre les peuples. Des invités de marques sont atten- dus à ce rendez-vous et en particulier à la conférence publique qui sera don- née à la salle Jean Renoir, le vendre- di à 17 h 30 sur le thème “Mémoire et nouvelles formes de résistances cul- turelles”. Parmi elles, il y a LilianThu- ram. L’ancien footballeur, à travers sa fondation, mobilise désormais toute son énergie à proposer des outils édu- catifs et pédagogiques pour lutter

contre le racisme. Auteur de “Mes étoiles noires”, il a annoncé qu’il sou- haitait visiter le Château de Joux où a été détenu Toussaint Louverture, un personnage dont il évoque le par- cours dans son livre. Doudou Diene, l’actuel rapporteur à l’Unesco du dialogue interreligieux, est attendu à la table de conférence, en compagnie de Françoise Verges, présidente du centre de mémoire de l’histoire de l’esclavage, et de Sophia Lakhdar présidente du Comité contre l’esclavage moderne. Paul Lumumba a également annoncé sa visite. Il est le fils de Patrice Lumumba, un des principaux artisans de l’indépendance du Congo Belge, assassiné en 1961. Christiane Taubira, pourrait être là également, ainsi que la fille de Mal- colmX qui devrait intervenir par télé- phone dans le débat. Le Festival sans Chaînes prend de l’ampleur. “2011 est exceptionnelle. C’est l’année de l’Outre Mer, et nous fêtons par ailleurs les dix ans de la loi Taubira dans laquelle la France reconnaît l’esclavage comme un crime contre l’humanité. Le Festi- val sans Chaînes est labellisé dans le cadre de ces deux événements, ce qui lui donne une envergure nationale” se féliciteAnne-Lise Ballyet, responsable de la création et coordination du fes- tival. Le samedi, la place d’Arçon sera occupée par un village associatif. À deux pas de là, à la Chapelle desAnnon- ciades, de 14 heures à 18 heures, des films d’animation à destination des enfants seront projetés. Des stages de danse et de percussions sont aussi proposés par les Maison de Quartier de Pontarlier. Le soir à l’Espace Pour- ny, place au concert. Sur scène, entre autre, Ras Amadeüs Bongo, l’excellent Bélo et Moonraisers.

Lilian Thuram a annoncé qu’il souhaitait visiter le Château de Joux.

www.abolitions.org facebook/festivalsanschaines

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