La Presse Pontissalienne 137 - Mars 2011

La Presse Pontissalienne n° 137 - Mars 2011

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QUALITÉ

3 millions de m 3 d’eau produits par la C.C.L.

Plaine de l’Arlier : “Pas plus de traitements qu’avant” La nappe de l’Arlier est moins menacée par les pollutions que par la sécheresse. Elle produit la consommation en eau potable de 30 000 habitants.

L a Presse Pontissalienne : La communauté de com- munes du Larmont (C.C.L.) produit de l’eau potable qu’elle revend ensuite aux distributeurs. Quelle est sa qualité, son prix ? Jean-Luc Cordereix (directeur des services techniques de la communauté de communes du Larmont) : L’eau est potable, en tout cas largement en dessous des normes en vigueur. En 2010, toutes les analyses d’eau menées par l’agence régionale de santé ont été conformes pour les quatre réalisées au puits de Dommartin, les trois du puits des Granges, les six à Vuillecin et les deux analysés au puits de Doubs. En plus de cela, nous faisons des contrôles en interne chaque mois nous permettant de réa- liser un suivi. Cette eau, nous la vendons 0,18 euro du m 3 , en produisant 3 millions de m 3 par an. Pour exemple, Pontarlier en consomme 5 000 m 3 par jour. Nous sommes favorisés car sommes en tête de bassin.

sous des normes, même si celles-ci se resserrent. Nous faisons beaucoup de travail de sensibilisa- tion auprès des entreprises, des usagers… Les communes mettent en place des plans de désher- bage qui portent leurs fruits (voir graphique ci- joint). Grâce au chlore, on trouve des rémanences jusqu’au bout du robinet. On est sûr au moins que le chlore arrive jusqu’au bout du réseau. L.P.P. : La nappe de l’Arlier peut-elle supporter une consom- mation d’eau toujours plus importante ? J.-L.C. : Avec une grande période de sécheresse, cela peut devenir inquiétant. La consommation d’eau a tendance à baisser. Aujourd’hui, nous sommes vigilants car si la nappe était haute fin novembre, elle a baissé depuis. Tous les puits ne sont pas logés à la même enseigne : celui de Dom- martin ne baisse pas tout comme Vuillecin. C’est plus inquiétant pour les puits à Pontarlier (Cham- pagne) qui baissent vite. L.P.P. : Peut-on imaginer des coupures d’eau à l’avenir ? J.-L.C. : Non, mais il faut être vigilant. Lorsqu’on s’aperçoit que les niveaux baissent, on peut pro- grammer des restrictions d’eau comme nous l’avons fait l’année dernière. L.P.P. : Des nouveaux puits vont être exploités et d’autres fermés. Dites-nous en plus. J.-L.C. : Nous devons nous séparer de puits trop proches de lieux d’habitation ou de routes. L’investissement approche les 3 millions d’euros. L.P.P. : Le prix de l’eau augmentera-t-il ? J.-L.C. : Pas pour le moment. Ces travaux font par- tie des investissements. Propos recueillis par E.Ch.

MÉTABIEF Problématique pêche Le Bief Rouge retrouve de la couleur Selon une étude, on retrouve jusqu’à 670 kg de truites à l’hectare dans le Bief Rouge, ruisseau de Métabief. Quasiment un record, fruit d’un long travail… à poursuivre en aval.

“C’est plus inquiétant

D ans le ruisseau du Bief Rouge, les truites voient - de nouveau - la vie en rose. Et cela n’a rien du jeu de mot. Grâce à une étude piscicole menée par la fédération de pêche duDoubs et l’Université de Franche-Comté, on apprend que ce ruisseau de première catégorie long de 7 km traversant Métabief retrouve une faune piscicole d’envergure “comparable à ce que l’on voyait 40 ans aupa- ravant” juge Alain Taurines, le président de la société de pêche, lui-même “surpris” par ce résultat. La pêche électrique menée l’année dernière par les spé- cialistes a en effet comptabi- lisé jusqu’à 670 kg de truites à l’hectare à Métabief au niveau de la discothèque, dans la partie amont du ruisseau. Quasiment un record dépar- temental. Aucune rivière dans le Doubs ne voit ses popula- tions de salmonidés aug- menter sans un recours mas- sif à l’alevinage. Seul bémol, ce chiffre tombe à 30 kg à l’hectare en aval de la station d’épuration deMétabief, preu- ve que là, l’eau est mauvai- se, très mauvaise. Mais elle remonte ensuite à 300 kg vers la confluence avec le Doubs au niveau de Rochejean. Si les truites ne mordent pas toujours à l’hameçon, elles

L.P.P. : Sur nos sols karstiques, les pol- luants filent rapidement vers la nappe. Les producteurs d’eau doivent-ils aujour- d’hui utiliser davantage de traitements pour rendre l’eau potable que par le pas- sé ? J.-L.C. : Non, nous n’avons pas besoin de traiter plus. C’est un traitement au chlore gazeux qui est une désinfection. Les traite- ments ne vont pas au-delà contrai- rement à des grandes stations à l’image de Paris. Cela ne veut pourtant pas dire que la nappe est exempte de polluants : il y a des traces d’herbicides, de pesti- cides…mais nous sommes en des-

pour les puits à Pontarlier.”

Dans sa partie amont, le Bief Rouge à Métabief retrouve des populations de truites “plus atteintes depuis 40 ans” dit Alain Taurines.

lions, dit l’ancien président, mais un bassin de décanta- tion au niveau de la station d’épuration de Métabief pour assurer une meilleure quali- té.” Des questions pour préser- ver ce cheptel demeurent : faut-il passer la taille mini- mum des prises de 25 à 30 cm ? “On espère que les truites colonisent le ruisseau en aval et qu’elles descendent plus bas. C’est un début, mais c’est un bon début” conclut le vice- président des pêcheurs du Doubs qui a délivré “la bon- ne nouvelle” le vendredi 18 février à tous les pêcheurs du Haut-Doubs lors de l’assemblée générale de “La truite pontissalienne”. Après les skieurs, Métabief devien- dra-t-il un jour le paradis des pêcheurs ? À suivre. E.Ch.

ont en tout cas gobé à pleines dents les mesures de protec- tion de l’eau et du milieu menées par la société de pêche locale en relation avec la com- munauté de communes du Mont d’Or-Deux lacs en tête de bassin-versant. La zone de rétention créée en aval des Hôpitaux porte ses fruits. S’il y a bien un pêcheur qui s’est retroussé les bottes : c’est Robert Droz-Bartholet, l’ancien président de l’association de pêche “La trui- te duHaut-Doubs”, qui chaque jour a scruté la rivière mais surtout lâché de l’eau de son étang dès qu’il le fallait, exer- cice permettant d’oxygéner l’eau lorsque les débits n’étaient pas assez impor- tants. “On peut remercier la communauté de communes et l’Agence de l’eau.Aujourd’hui, on ne demande pas des mil-

L’évolution de ce graphique tend à indiquer que les produits phytosanitaires comme l’atrazine - présente dans le désherbant - diminuent dans l’Arlier.

de la Chancenotte, au Pré Bellin ou au Bas duMont. “Je fais de mon mieux pour qu’une coupure ne dure pas trop longtemps” dit le retrai- té actif. En régiemunicipale,Vaux-et-Chan- tegure veut préserver son autono- mie enmatière de distribution “pour garantir notamment le prix” explique lemaireXavierVionnet.Néanmoins, la bourgade se trouve face à un dilemme : trouver un puits de cap- tage en remplacement à la source de “la Clusette”, la seule désormais à alimenter en eau potable les vil- lageois depuis la fermeture de la source de La Planée demandée par l’Agence régionale de santé suite à des pollutions trop importantes et récurrentes. “Si une pollution inter- vient à laClusette et que nous devions

couper l’alimentation,nous n’aurions alors plus d’eau à distribuer. Il faut trouver une solution d’ici la fin d’année” , admet Xavier Vionnet, obligé de trancher avec son conseil municipal. Deux solutions sont avancées : soit un raccordement à une source de Bonnevaux ou au lac Saint-Point. Autre enjeu de taille, la mise en place d’un périmètre de sécurité autour de la Clusette. Par le pas- sé, il est arrivé que le robinet crache une couleur brunâtre, limite purin. La commune engage donc avec ses cinq agriculteurs de la zone des pourparlers afin qu’ils n’épandent plus de lisier liquide dans un péri- mètre de 30 hectares autour du captage. Cela passera forcément par une compensation financière.

“Nous sommes prêts à discuter. Nous aussi nous consommons l’eau, dit Mickaël Paquette, agriculteur avec son frère à Vaux-et-Chante- grue. Ce lisier, nous devrons bien le mettre autre part et je crains que nous ne fassions que déplacer le problème” ajoute l’exploitant, à la tête d’un troupeau de 80 bêtes. Qu’il semble loin le temps où Jean Brocard, alors jeune enfant, récu- pérerait l’eau à la fontaine pour faire cuire les pois ou ramassait des dizaines d’écrevisses dans les ruisseaux de Vaux. Consolation pour les consommateurs, malgré son goût de chlore, la qualité de l’eau à Vaux-et-Chantegrue res- pecte les normes en vigueur. Res- te à trinquer. Santé. E.Ch.

Robert Droz- Bartholet : “On espère que les poissons coloniseront l’aval de la rivière.”

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