La Presse Pontissalienne 137 - Mars 2011

L’ÉVÉNEMENT

La Presse Pontissalienne n° 137 - Mars 2011

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La qualité de l’eau dans le Haut-Doubs a-t-elle du plomb dans l’aile ? Au regard des inquiétudes qui pèsent sur la Loue, le Dessoubre, voire sur le Doubs, on ne peut s’interroger. Quand la population des poissons de nos rivières est décimée, il y a de quoi être inquiet. Car c’est cette même eau pompée dans les puits de captage qui alimente les réseaux collectifs. À force de traitement, elle est débarrassée de ses impuretés pour la rendre propre à la consommation. D’ailleurs, si elles laissent apparaître parfois des anomalies, les analyses régulières de l’eau du robinet concluent qu’elle est, globalement, de bonne qualité. L’EAU DU HAUT-DOUBS EST-ELLE IMPROPRE ?

ENVIRONNEMENT Analyses régulières de l’eau Ne vous fiez pas aux apparences…

L’eau du robinet de toutes les communes du Doubs est régulièrement analysée par les services de la D.D.A.S.S. Si parfois leurs conclusions sont inquié- tantes, l’eau n’est pas impropre à la consommation.

vier que “l’eau distribuée ne satisfait pas aux références de qualité d’une eau destinée à la consommation humaine en raison d’une teneur importante en carbone organique qui peut nuire au traitement de désinfection et renforcer les risques de contamination micro- biologique.” Telles qu’elles sont formulées, ces conclu- sions ont de quoi effrayer les consom- mateurs. Pas de panique ! Les services de la D.D.A.S.S. sont rassurants. Ces commentaires ne sont pas des inter- dictions à boire l’eau du robinet. “Il faut comprendre qu’il y a des amélio- rations à apporter mais que nous ne sommes pas en présence d’une eau non conforme. Il n’y a plus de commune où l’eau est non conforme. Il faut être pru- dent par rapport à l’interprétation de ces bulletins ponctuels” rassure la direc- tion des affaires sanitaires et sociale du Doubs. D’ailleurs, si l’on fouille dans l’historique des analyses des communes, on remarque qu’il y a souvent une alter- nance entre les résultats qui ne pré- sentent pas d’anomalie et ceux qui en présentent. En cas de non-conformi- té, des mesures seraient prises immé- diatement pour interdire la consom- mation de l’eau. Selon la D.D.A.S.S., la qualité de l’eau distribuée a plutôt tendance à

C hacun d’entre nous peut connaître la qualité de l’eau qui coule au robinet. Pour cela, il suffit de consulter le site Internet du ministère de la Santé qui met en ligne les résultats des analyses menées régulièrement dans toutes les communes de France par les services des directions départementales des affaires sanitaires et sociales. Par exemple, pour Pontarlier, on peut lire que le dernier prélèvement en date du 18 janvier ne présente pas d’anomalie. “L’eau d’alimentation est conforme aux exigences de qualité en vigueur pour l’ensemble des paramètres mesurés.” Même bilan pour La Rivière-Drugeon, Jougne ou Labergement-Sainte-Marie. En revanche, dans d’autres communes, l’eau présente quelques anomalies qui ne signifient pas cependant qu’elle est impropre à la consommation. À Doubs par exemple, la conclusion sanitaire du prélèvement du 17 janvier dernier indique que l’eau est “non satisfai-

indique la D.D.A.S.S. En revanche, notre territoire est plus sujet à des pro- blèmes de bactériologie liés à la natu- re du terrain karstique qui favorise des circulations d’eau rapide.” T.C.

s’améliorer. Dans un rapport de 2009, elle indiquait même que 93 % de la population du Doubs est alimentée par une eau de bonne qualité ou de quali- té satisfaisante sur un plan bactério- logique. La qualité de l’eau n’est pas homogè- ne à l’échelle du territoire national. “Il a des régions agricoles où il y a des problèmes de nitrate plus grand. Ce n’est pas le cas de la Franche-Comté

sante”. Elle contient “des califormes totaux indicateurs d’une contamina- tion microbiologique. Aussi cette eau peut être à l’origine chez des personnes particulièrement sensibles de troubles gastro-intestinaux.” Les résultats ne sont pas très bons non plus pour le village d’Arc-sous-Cicon, où l’eau prélevée le 12 janvier “ne res-

Renseignements : www.orobnat.sante.gouv.fr

pecte pas les exigences de qualité physicochi- mique en raison de la turbidité, ce qui entraî- ne des désagréments pour les usagers, nuit au traitement de désin- fection et renforce les risques de contamina- tion microbiologique.” Rien que ça ! Ajoutons Dommartin à la liste où l’on peut lire dans les conclusions sani- taires consécutives au prélèvement du 17 jan-

“Des améliorations à apporter.”

VAUX-ET-CHANTEGRUE Les sources en danger Un sourcier en souci Vaux-et-Chantegrue engage des pourparlers avec ses agriculteurs pour qu’ils n’épandent plus

de lisier à proximité de la source alimentant tout le village. L’eau du village en dépend.

“D e l’eau, on en a plus qu’il n’en faut ! C’est la qualité que l’on a perdue.” Du haut de ses 77 ans, le sympathique et dyna- mique Jean Brocard ne tarit jamais lorsqu’on le branche sur le thème de l’eau à Vaux-et-Chantegrue, com-

mune qui gère elle-même la produc- tion et la distribution de l’eau potable de ses 500 habitants. Depuis 1965, Jean gère l’alimentation et plusieurs fois par mois, il jette un œil du côté de la source des fontaines construi- te en 1857, à La Planée, à la source

Pour s’informer,

les consom- mateurs peu- vent consulter le site Internet du Ministère de la Santé qui met en ligne les résultats des analyses commune par commune.

Jean Brocard au chevet des sources du village de Vaux-et- Chantegrue. Sur les quatre potables, seu-

le une est exploitée.

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