La Presse Pontissalienne 137 - Mars 2011

LE PORTRAIT

La Presse Pontissalienne n° 137 - Mars 2011

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LABERGEMENT-SAINTE-MARIE

Chef de cabine chez Air France

Didier Prévalet : ça plane pour lui

Ce chef de cabine sur les vols longs courriers à Air France parcourt le monde depuis 25 ans tout en restant attaché au Haut- Doubs qui lui sert à la fois de cocon familial et d’espace de ressourcement. A vec un nom pareil, difficile de renier ses origines lévitiennes. Didier Prévalet est effectivement natif de Levier. Appa- remment, il n’est pas le seul représen- tant de cette famille à avoir l’humeur vagabonde. “Quand je travaillais sur la zone Amérique, j’ai eu l’opportunité de retrouver des “cousins” très éloignés dont les aïeuls étaient venus s’installer du côté de Saint-Louis il y a de cela très longtemps.” Le monde est petit. S’il lui est impossible de concevoir l’existence sans ses sapins du Haut-Doubs, Didier Préva- let apprécie aussi de voir du pays. Dame Natu- re s’est montrée bienveillante en lui accordant quelques dispositions dans l’apprentissage des langues étrangères. Anglais, allemand couram- ment avec de bonnes bases en espagnol et néer-

landais. Destin tout tracé donc. Pas vraiment, puisqu’il envisa- geait d’abord après son Bac B de poursuivre sa formation en Sciences Économiques. “Comme je n’étais pas assez bon en maths, j’ai bifurqué en fac de langues.” C’est là qu’une amie étudiante lui suggérera de passer le concours d’Air France. Le conseil n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. “Avant de me présenter, j’avais déjà passé le Certificat de Sécurité Sauvetage requis pour obtenir une licence de personnel navigant.” Dans ces conditions, le concours relève alors d’une formalité. Didier Prévalet entre dans la grande maisonAir Fran- ce en 1985. Il y est toujours. Pas- sionné d’alpinisme, celui qui est

Avec l’âge, on récupère plus difficilement.

S’il a le goût des voyages, Didier Prévalet n’en apprécie pas mieux son Haut-Doubs.

aussi accompagnateur moyenne montagne opte pour les vols long courriers. Ce qui lui laisse le temps de pratiquer ses loisirs. Il accroche à son palmarès quelques sommets prestigieux : le Mc Kinley enAlaska ou l’Aconcagua dans les Andes.

En concentrant le temps de travail, ce mode de fonctionnement lui a aussi permis de s’installer dans leHaut-Doubs. Il se rend à Paris via l’aéroport de Genève. “Mon activité professionnelle est calée sur des rotations de 3 à 8 jours selon les desti-

nations. Cela offre de belles périodes de récupé- ration, mais qui ne tombent pas systématique- ment le week-end” , déplore parfois le chef de cabi- ne. Surtout depuis qu’il a choisi de fonder une belle famille de quatre enfants. Chez Air France, le personnel navigant dispose d’une grande autonomie. Si les vols sont pro- grammés à l’avance, les équipages ne sont jamais les mêmes. “Actuellement, je travaille plutôt sur le secteur asiatique. Mais rien n’empêche de demander ponctuellement d’autres destinations, histoire de changer d’air” , poursuit Didier Pré- valet. Hier La Havane, aujourd’hui Shanghai et demain New-York. Dans les vols longs courriers, les relations avec les passagers sont forcément plus développées. Cette spécificité n’est pas pour lui déplaire. “J’apprécie le dialogue.D’autant plus qu’on s’efforce d’entretenir cette image de belle convivialité qui correspond assez bien au standing défendu sur Air France” , explique Didier Prévalet qui se sou- vient par exemple d’une longue conversation avec l’épouse du président Pompidou. La durée des escales est proportionnelle aux temps de vols. De quoi s’immerger dans la vie locale et observer la grande valse du monde. En 25 ans, Didier a assisté par exemple à la mon- tée en puissance des pays asiatiques, la Chine notamment. “Les Chinois sont passés du vélo à la voiture de luxe alors qu’en France on voit se multiplier les Dacia Logan…” Le trait est un peu forcé mais il y a quand même un fond de vérité dans ce basculement des richesses. La vie d’un chef de cabine n’est pas de tout repos. Avec l’âge, on récupère plus difficilement des décalages horaires. Didier Prévalet a mis quelque peu en sourdine son côté grand aventurier pour mieux se consacrer à sa famille notamment. Il pratique toujours la randonnée, le ski de fond et d’autres agapes jurassiennes. Son rythme de travail assez décousu l’empêche de s’impliquer davantage dans la vie associative de sa com- mune, à son grand regret d’ailleurs. Dans ce métier, c’est parfois difficile de garder les pieds sur terre… F.C.

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