La Presse Pontissalienne 137 - Mars 2011

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VAL DE TRAVERS 3,76 millions d’euros Une unité de méthanisation à Fleurier Cette société qui regroupe six exploitations agricoles investit dans une unité de méthanisation couplée avec une chaufferie bois pour alimenter un réseau de chaleur. L’installation sera également recouverte

“C’est une affaire très complexe entre la création de la société, la recherche des actionnaires, la viabilité du pro- jet et le monta- ge financier”, commente Simon Eschler, l’agriculteur à l’origine du projet.

de panneaux photovoltaïques. Du 100 % énergie renouvelable.

L e chantier qui va débu- ter au printemps marque l’aboutissement de plu- sieurs années de démarche. “L’idée du projet remonte à 2005” , précise Simon Eschler, l’initiateur du projet. À la tête d’une exploitation en production de viande et en cul- tures, cet agriculteur de Fleu- rier cherchait à diversifier ses revenus. Partant du constat qu’on produit de plus en plus de déchets, il a réalisé une étu- de sur le thème de la biomasse qui a d’ailleurs servi de support à l’obtention d’une maîtrise fédé- rale. Le résultat a finalement pris la forme d’une installation de méthanisation importante gérée

par Agri Bio Val S.A. Constituée en décembre 2010, cette socié- té regroupe 12 actionnaires : 11 agriculteurs et Groupe EGreen- watt S.A., gestionnaire de réseaux. “Cela fait 6 exploita- tions agricoles qui apporteront leurs engrais de ferme, à savoir fumier, lisier et déchets de récol- te” , poursuit Simon Eschler qui s’occupe d’Agri Bio Val avec un associé. Située au lieu-dit Malmont à Fleurier, l’unité de méthanisa- tion consommera chaque année 10 000 tonnes de déchets dont 80 % d’origine agricole. Le res- te provenant de déchets verts et de lavures de restaurant col- lectés sur la commune de Val- de-Travers. Le biogaz sera valo-

risé par un groupe chaleur-for- ce. L’électricité sera injectée sur le réseau. “La puissance élec- trique de

octroyé un prêt sans intérêt (20 %). Les actionnaires appor- tent 15 % en fonds propres. Tout le reste est emprunté.” Le plan d’amortissement est calculé sur la durée du contrat de rachat de l’électricité garanti sur 20 ans par la Confédération. “On va prochainement créer un réseau biomasse sur le canton de Neu- châtel où l’on recense 4 projets de méthanisation. Cette action s’inscrit dans un plan directeur cantonal. L’idée étant de se fédé- rer sans se concurrencer entre méthaniseurs” , conclut Simon Eschler. F.C.

mental, les nuisances olfactives et le bruit émis par le broyage de plaquettes bois. Le digestat qui résulte du processus sera épandu sur les 6 exploitations dans le respect d’un plan de fumure. “Ce digestat méthani- sé ne contient plus d’agents pathogènes. Ce type de lisier au pH neutre ne dégage pratique- ment pas d’odeur” , poursuit Simon Eschler qui ne voit guè- re qu’un seul inconvénient dans ce projet : son coût. Montant global de l’opération : 4,9 millions de francs suisses ou 3,76 millions d’euros. “L’office fédéral de l’agriculture nous a

processus de méthanisation ali- mentera quant à elle 11 bâti- ments dont 9 immeubles via un réseau de chaleur d’1,2 km. “Pour garantir toute panne de l’unité de méthanisation, on a couplé le système avec une chaudière à plaquettes bois. La chaleur issue de la biomasse représente 680 000 kWh. Si l’on ajoute la production des plaquettes, 780 000 kWh, on économise 146 000 litres de fuel. Le bilan carbone s’élève à 600 tonnes d’équivalent CO2 par an.” Le projet global a nécessité des multiples études portant notam- ment sur l’impact environne-

l’installation est de 120 kW. Soit une production annuel- le estimée à 840 000 kWh qui correspond à la consommation de 210ménages.” À cela s’ajoute l’énergie produite par 900 m 2 de panneaux pho- tovoltaïques instal- lés en toiture. La chaleur issue du

10 000 tonnes de déchets par an.