La Presse Pontissalienne 137 - Mars 2011

LA PAGE DU FRONTALIER

La Presse Pontissalienne n° 137 - Mars 2011

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720 000 euros

Ticket vert pour le Colibri La coalition franco-suisse mobilisée pour trouver une solution à la suppression d’un des deux T.G.V. Paris-Berne vient d’être récompensée par la Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports (F.N.A.U.T.).

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MONNAIE

1,30 C.H.F. contre 1,70 en 2007

Gagner plus sans bosser plus… Jamais le taux de change n’avait été aussi avantageux que ces derniers mois pour les travailleurs frontaliers. C’est le bon côté des choses. Problème : quand le franc suisse est fort, les exportations plongent et les entreprises suisses s’inquiètent.

La coalition franco-suisse Colibri a reçu le Ticket Vert le vendredi 4 février à Pontarlier.

P erformance technique, financière, admi- nistrative, la ligne Colibri est un exemple sans doute unique en son genre de soli- darité transfrontalière dans le domaine ferroviaire. Rappel des faits. En juin 2009, le consortiumLyria (S.N.C.F.-C.F.F.) décide de sup- primer dès décembre l’aller-retour T.G.V. quoti- dien Paris-Berne. Cette annonce suscite de très fortes inquiétudes de part et d’autre de la frontière. On craint alors tout bonnement la suppression des relations ferroviaires entre Berne, Neuchâtel et Pontar- lier. C’est sans compter sur la ténacité des asso- ciations d’usagers du transport et la solidarité des collectivités locales concernées. La F.N.A.U.T. Franche-Comté avec son association locale Transport 2000 Pontarlier et son homologue suisse l’Association Transports et Environne- ment (A.T.E.) tirent le signal d’alarme. Les élus de Pontarlier, Frasne et des cantons de Neu- châtel et Berne se mobilisent dans la foulée. La coalition Colibri prend forme. Elle réunit éga- lement la région Franche-Comté, la S.N.C.F. et les C.F.F. “La coalition a réalisé un exploit sans précédent dans le monde des liaisons ferroviaires internationales” , commente François Jeannin, président de la F.N.A.U.T. Franche-Comté et voyageurs par train Les services de la direction régionale S.N.C.F. Bourgogne-Franche-Comté sont plutôt évasifs quand il sʼagit dʼévoquer lʼactivité du Colibri. “Cʼest conforme aux attentes avec une pro- gression observée depuis le début de lʼannée 2010. Cette nouvelle liaison a permis de cap- ter une clientèle T.E.R. : des scolaires ou des frontaliers qui rechignaient à prendre des réser- vations sur le T.G.V.” , explique le service com- munication de lʼopérateur ferroviaire. Les Suisses sont plus précis. Ils évoquent une fréquentation globale de lʼordre dʼune centaine de voyageurs sur chaque aller-retour. “On est dans la limite basse de nos attentes. Les C.F.F. pensent maintenir cette offre tant en sachant quʼelle devra inévitablement bénéficier dʼun coup de pouce financier de tous les partenaires, nous y compris” modère Jean-Philippe Schmidt, du service communication aux C.F.F. Zoom Une centaine de

vice-président national de la fédération. Le défi est complexe. Les partenaires ont seu- lement quelques mois pour l’accomplir. Le plus difficile consistait à homologuer le seul maté- riel bi-fréquence capable de circuler sur les réseaux de chaque pays, à savoir les rames suisses Colibri. Comme les marchepieds des Colibris présentaient un gabarit plus large que celui des T.G.V., il a fallu raboter les quais des gares de Pontarlier et Frasne. La nouvelle liai- son Berne-Neuchâtel-Pontarlier-Frasne a fina- lement été inaugurée le 12 décembre 2010. Coût

C’ est le bon moment pour nos voisins suisses de venir fai- re du tourisme dans la zone euro. Jamais leur franc ne s’était autant appré- cié qu’aujourd’hui face à la monnaie unique qui recule. Pour obtenir un euro, ils doi- vent débourser environ 1,30 C.H.F. contre 1,50 C.H.F. il y a un an et 1,70 C.H.F. en 2007. Si la situation profite à la clientèle suisse qui consom- me en dehors de ses frontières, elle profite aussi aux tra- vailleurs frontaliers qui béné- ficient en ce moment d’un taux de change exceptionnel. Le simple jeu des monnaies valorise leurs revenus. Par exemple, une personne qui a un salaire mensuel de 3 000 C.H.F. perçoit 2 325 euros au taux de change actuel (envi- ron 1,29), soit 325 euros de plus que si le taux de change était resté à 1,50 comme il y

à l’euro. Le 14 janvier, Jean-Daniel Ger- ber, secrétaire d’État à l’économie, a convoqué le comi- té de la Com- mission de la politique écono- mique pour fai- re le point sur cette situation délicate. Les par- ticipants sont tombés una- nimes pour dire

a un an. “Certains clients arri- vent à couvrir le rembourse- ment d’un prêt voiture grâce au seul taux de change” note un banquier de la place. Évi- demment, plus le salaire est élevé et plus le gain est impor- tant. Les frontaliers qui ont eu le nez creux ont bloqué le taux de change sur quelques mois, comme le permettent certaines banques, quand celui-ci était le plus intéres- sant (1,26 fin 2010). En Suisse, on ne se réjouit pas beaucoup de ce rapport monétaire qui perturbe l’économie d’un pays dont les entreprises travaillent prin- cipalement à l’export (60 % des exportations se font en direction de l’Union Euro- péenne). La force actuelle du franc suisse est un frein au commerce extérieur. En 2010, l’excédent commercial a recu- lé de 3,8 %, conséquence de la hausse du franc suisse face

de l’opération 720 000 euros. “Cet exploit montre qu’on est capable de travailler ensemble. C’est un gage d’autres développements” , se félicite Charles Joder, directeur régional S.N.C.F. Bourgogne- Franche-Comté. “Cela prouve que nos territoires sont sur la même longueur d’ondes. Il faudra rester très vigilant. Le déficit d’exploitation sur cette ligne exis- te mais cela relève de la notion de service public. On ne peut qu’encourager aux usagers de prendre le Colibri le plus souvent possible” ajoute-t-il. F.C.

“Des risques considé- rables.”

“C’est un exploit sans précédent.”

que “la cherté du franc suis- se par rapport à l’euro et au dollar comporte des risques considérables pour la conjonc- ture suisse.La fermeté du franc suisse pourrait peser sur la reprise économique.” Selon l’Union Syndicale Suisse (U.S.S.),la crise du francmena- cerait plus de 100 000 emplois. Il est donc temps selon les autorités suisses que la ten- dance s’inverse. Dans le cas contraire, la santé des entre- prises serait directement menacée. “Cela ne peut être que temporaire expliquent les services de la Mutuelle La Frontalière àMorteau. À long terme, ce n’est pas sain, et les frontaliers en ont conscience. Ce qui nous importe, c’est que les entreprises suisses se por- tent bien pour qu’elles garan- tissent les emplois et conti- nuent à en créer.” Il semblerait que certains sec- teurs soient moins pénalisés que d’autres par la hausse du franc suisse, dont celui de l’horlogerie. Mi-février, le Conseil Fédéral Suisse a pris un certain nombre de mesures pour épauler cer- tains secteurs en difficulté comme le tourisme. T.C.

Depuis que l’euro est en vigueur, il n’a jamais été aussi intéressant de posséder des francs suisses.

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