La Presse Pontissalienne 137 - Mars 2011

FRASNE - LEVIER 28

La Presse Pontissalienne n° 135 - Janvier 2011

VALLÉE DU DRUGEON Environnement La population de bécassines est en baisse Le Drugeon peut-il perdre son statut d’espace de nidification de bécassine unique en France ? Une étude révèle que la population de limicoles a fortement baissé l’an dernier.

Gilles Mareschal, président du G.I.C. de la zone humide du Drugeon devant une zone de nidification.

L e Drugeon, lit douillet de la bécas- sine, est aussi son lieu d’amour où les mâles paradent en vol et au sol pour séduire leur belle en émettant des cris semblables à celui des chèvres. Dans le langage naturaliste, on dit qu’elle “chevrotte”. D’avril à mai, les oreilles aguerries des naturalistes et chasseurs écoutent ce bruit unique de Vaux-et-Chantegrue en passant par Bannans jusqu’àHoutaud, émis par cet oiseau de la famille des limicoles, ce qui leur permet d’évaluer les populations. “LeDrugeon est en effet une desmeilleures zones françaises pour la nidification de cet oiseau” lâche Gilles Leray, du centre national d’études et de recherches appli- quées (C.N.E.R.A.), spécialiste du sui- vi des bécassines en France. Problème, l’étude - pas encore publiée - menée par la communauté de com- munes Frasne-Drugeon (C.F.D.) avec la Ligue de protection des oiseaux,les chas- seurs du Doubs, tend à indiquer une nette baisse dunombre de couples obser- vés en 2010. “Attention à ne pas tirer de

conclusions trop hâtives”, dit le spécia- liste du réseau. Sur le terrain, les résul- tats font état “de 23 à 31 de couples comptabilisés au printemps 2010 contre environ 60 les années précédentes. C’est une baisse sensible” note Geneviève Magnon, chargée de mission Natura 2000 à la C.F.D. et responsable du sui- vi. “Les conditions météo et la sécheres- se de 2010 expliquent peut-être cette bais- se” souffle prudent Gilles Mareschal, président du groupement intercygéné- tique de la zone humide de la vallée du Drugeon et chasseur de son état. Si les chasseurs du Doubs sont parfois montrés du doigt, leur prélèvement sur la population de bécassines représen- te seulement 0,2 % du tableau de chas- se national. “Le souci est la prédation des corbeaux qui pillent les nids” concè- de Gilles Mareschal. La communauté de communes, grâce aux fonds Natura 2000, a investi dans des cages “pié- geuses” de corbeaux. Sept au total pour un prix à l’unité de 400 euros, limitant les impacts des corbeaux sur les nids.

Elle va apposer d’ici le printemps des clôtures électriques (7 000 euros) pour protéger les nids des oiseaux, vanneaux huppés notamment. Autre mesure en projet : la création d’un prélèvement maximal autorisé (P.M.A.) pour chaque chasseur. Le Dru- geon est au chevet de ses bécassines. E.Ch. Zoom Évolution des couples de bécassines 1996 : entre 17 et 42 couples comptabilisés 1998 : 38 2000 : 89 2002 : 66 2006 : entre 47 et 72 2008 : entre 41 et 63 2010 : entre 23 et 31

La communauté de communes Frasne-Drugeon a investi dans des pièges à corbeaux pour limiter l’impact de la prédation sur les œufs de bécassines. LE SPECIALISTE DE LA RELAXATION GRANDE SURFACE D'EXPOSITION

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