La Presse Pontissalienne 137 - Mars 2011

MOUTHE - RÉGION DES LACS

La Presse Pontissalienne n° 137 - Mars 2011

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MONT D’OR Débat relancé Raquettes, piétons, même tarif Faut-il faire payer les piétons qui empruntent les itinéraires raquettes balisés ? Des touristes l’ont appris à leurs dépens cet hiver sur le secteur du Mont d’Or. Les avis divergent.

POLÉMIQUE L’intérêt général Un riverain du lac “citoyen” Pascal Lemaire, habitant de Chaon, a du mal à comprendre les arguments déployés par les membres de l’association des mai- sons isolées du lac qui se dressent contre le projet de voie verte.

L e cas qui nous a été rap- porté par un commerçant de la station remonte aux premières neiges de l’hiver. “Des touristes m’ont signalé qu’ils ont dû s’acquitter d’une redevance car ils se prome- naient sur un circuit raquettes balisé. Je trouve ça assez scan- daleux” , observe le commer- çant en question. Cette réac- tion compréhensible pose un

“A près les paysans, les pêcheurs, l’association rive droite, bienvenue à l’association de défense des propriétaires de maisons iso- lées, mais messieurs, un peu de sérieux !” ironise Pascal Lemaire, résident de Chaon, très remonté par les réactions qu’il juge égoïstes des rive- rains qui ont fait circuler la pétition anti-voie verte. “Le propriétaire du lac de Saint- Point est désormais une com- munauté de communes et plu- tôt que de réagir a posteriori , en aval, en entreprise de démo- lition, impliquez-vous en amont ! Construisez, partici- pez plutôt que de faire des péti- tions et des recours coûteux en justice” se fâche Pascal Lemai- re qui donne son avis sur le projet soutenu par le Conseil général. “Si le projet de voie verte n’est pas la panacée, il a le mérite d’exister et de susci- ter l’intérêt départemental voi- re régional. C’est plusieurs pro- jets d’aménagements d’intérêt général qu’il faut mettre en pla- ce, car sous couvert d’arguments écologiques et économiques fal- lacieux, ce sont des intérêts indi-

cas de conscience qui ne figu- rait peut-être pas au menu des réflexions liées à la ges- tion de l’activité raquettes. Pas de quoi s’indigner en tout cas pour Michel Morel, le pré- sident de la communauté de communes Mont d’Or-Deux Lacs. “Le traçage et l’entretien des pistes de raquettes, ça coû- te 20 000 euros par an. Rap- pelons que le tarif à la séan-

ce pour un adulte s’élève à 3 euros, et 2 euros pour les enfants à partir de 6 ans. C’est tout à fait normal que les usa- gers à raquettes ou à pied paient. Et j’assume mes pro- pos” , lance l’élu. Jean-Marie Saillard, qui préside l’Espace Nordique Jurassien et Haut- Doubs Nordique, s’interroge. “C’est vrai que je suis scep- tique sur l’intérêt de faire payer les piétons sur les pistes bali- sées. On a révisé notre poli- tique tarifaire cette année. On préconise de faire payer l’activité raquettes car cela induit du balisage, du traça- ge. Jusqu’à présent, c’était seu- lement les fondeurs qui étaient sollicités. Se posait alors un souci d’équité.” La gestion des pistes de raquettes pose en tout cas un vrai débat. Au point que la gratuité de l’accès aux circuits sert presque d’argument pro- motionnel sur les sites qui prennent à leur charge le bali- sage. Rien n’empêche égale- ment les adeptes des ran- données neige à sortir des itinéraires. C’est encore gra- tuit jusqu’à présent…

Sur les rives pas si paisibles du lac Saint-Point, les discussions continuent autour du projet de voie verte.

viduels que vous défendez” dit- il en s’adressant aux riverains mécontents. Selon Pascal Lemaire, des pro- priétaires de maisons isolées autour du lac, Saint-Point, Chaudron, Port-Titi, Port- Arthur etc. “ont défiguré le riva- ge sans être inquiétés” dit-il. Il appelle enfin à faire res-

pecter aux automobilistes, aux motards, aux cyclistes, aux rol- lers, aux skieurs à roulettes, aux camping-cars le code de la route autour du lac. “Même la piste cyclable entre les Rosiers et Oye-et-Pallet ne règle pas le problème, une supplémentai- re au-delà ne le fera pas plus” conclut M. Lemaire.

En raquettes ou à pied, il faut souvent payer.