La Presse Pontissalienne 137 - Mars 2011

20 DOSSIER I

CANTON DE PONTARLIER PREMIER TOUR DES ÉLECTIONS DE 2004 Christian Bouday D.V.G. 34,12 % Daniel Defrasne U.M.P. 26,94 % Claude Vernier F.N. 17,25 % Dominique Benoît-Gonin U.D.F. 14,44 % Claude Cuenot Ext. Gauche 4,08 % Alain Vuillaume Com. 3,16 %

La Presse Pontissalienne n° 137 - Mars 2011

ANALYSE

RAPPEL

Une nouvelle triangulaire ? Le canton de Pontarlier en balance

Plus gros canton du Doubs par le nombre d’habitants, le canton de Pontarlier avait créé la surprise en 2004. Il avait basculé à gauche et permis à la majorité au Conseil général de changer de couleur.

Christian Bouday, alors maire de La Rivière-Drugeon, avait naturellement bénéficié de cet- te vague rose nationale. D’autres facteurs expliquent le succès du candidat divers gauche. D’abord la division de la droite où deux candidats s’étaient alignés : Daniel Defrasne et Dominique Benoît-Gonin. Et surtout le maintien du candidat Front National au second tour qui avait fait chuter le finaliste de droite Daniel Defrasne. Avec 45,79 % au second tour, Chris- tian Bouday devenait donc conseiller général du canton de Pontarlier. Sept ans après, qu’en est-il ? Dans ce canton de plus de 34 000

habitants, la sociologie reste majoritairement à droite. Pour- tant, Christian Bouday part avec l’indéniable avantage du can- didat sortant étiqueté “Majori- té départementale”. Entre 2004 et 2011, il a su creuser son sillon, renforçant encore sa présence sur le terrain depuis 2008 qu’il n’est plus maire de La Rivière.

SECOND TOUR

Christian Bouday Daniel Defrasne Claude Vernier

6 258 voix 45,79 % Élu 5 478 voix 40,08 % Battu

1 932

14,14 % Battu

Q uand au cours de l’hiver 2003-2004, Claude Jean- nerot alors membre de la minorité, avait pré- senté son équipe pour les can- tonales de mars, personne, ni même lui, n’avait songé un seul instant à citer Christian Bou- day parmi les hommes qui pour- raient faire basculer un canton. Seul l’intéressé paraissait y croi-

re. L’évocation de cette éven- tualité faisait sourire Claude Jeannerot. Et pourtant… À la faveur d’un indéniable vague rose qui avait balayé de nom- breux Conseils généraux et régio- naux de droite en ce printemps 2004, le Département du Doubs a lui aussi basculé. Cette gros- se surprise pontissalienne y a été pour beaucoup.

Même si ses détracteurs le disent parfois plus présent à Métabief qu’à Pontarlier, il part tout de même favori face à un candi- dat U.M.P.

moins connu, si ce n’est des Pon- tissaliens, à l’image peut-être plus austère, et surtout novice en politique puisqu’il y est venu en 2008 seulement en intégrant l’équipe Genre à Pontarlier. Les jeux sont ouverts car cette année la droite part en ordre de bataille unie, mais subsiste le

risque qu’une nouvelle fois le Front National joue les arbitres dans ce canton qui sera un des plus incertains de ce scrutin de mars et où Les Verts, et le bouillant FrançoisMandil, comp- tent bien aussi jouer les trouble- fête pour Christian Bouday. J.-F.H.

La droite part en ordre de bataille unie.

MAJORITÉ DÉPARTEMENTALE Christian Bouday part confiant Le conseiller général sortant compte bien faire fructifier les sept années passées dans l’exécutif départemental pour rempiler sur ce mandat de trois ans.

Allusion aux Verts, Christian Bouday estime “être dans l’action, pas dans l’incantation.” Prix de vente inférieur à celui des Domaines.

“J’ y vais tranquille, confie Christian Bouday, mais sérieusement” ajoute-t- il aussitôt. Son argu- ment principal aujourd’hui, avec l’expérience accumulée depuis sept ans, est de dire qu’il est “la seule voix du Haut-Doubs membre de la majori- té dans ce Département.” C’est bien d’une mission beaucoup plus large que les seules limites du canton de Pon- tarlier que Christian Bouday se sent investi. “C’est aussi une politique de la ruralité que je porte à Besançon” dit- il. La preuve de cette “mission élargie” puisque le président Jeannerot lui a confié la charge de reprendre les rênes du syndicat mixte du Mont d’Or et de piloter le dossier “tremplin de Chaux- Neuve”. Cette fois-ci, il devra pourtant répondre sur plusieurs dossiers sensibles en ce moment pour défendre sa candidatu-

re. Et notamment la fameuse Voie ver- te autour du lac, dont le tracé est en bonne partie sur son canton. “Ma posi- tion est claire sur le sujet, argue-t-il. Ce projet s’inscrit dans un ensemble de projets touristiques pour le Haut- Doubs. Il ne faut pas oublier que le tou- risme représente 50 % de l’activité éco-

nomique de ce département. Je tiens à ce projet mais vu les contestations qu’il sus- cite, on ne peut pas avancer sans rencon- trer à nouveau les asso- ciations, les habitants et les communes de ce territoire. Un dossier qui ne recueille pas un large soutien n’est pas un bon dossier. On ne passera pas en force” assure Christian Bou-

“Voie verte : on ne passera pas en force.”

day, tout en affirmant aussi que “le lac Saint-Point n’appartient pas qu’à ceux qui habitent au bord, c’est un haut lieu du département.” Pour les trois ans à venir, le candidat soutient aussi le projet de complexe nautique de Malbuisson et met un point d’honneur à mener l’autre grand chantier qu’il a lancé : la création du grand syndicat mixte des milieux aqua- tiques, “de la source du Doubs au Saut

day veut aussi travailler la mobilité frontalière en favorisant “les trans- ports collectifs et le co-voiturage.” Le conseiller général sortant estime en résumé que “ce mandat me va com- me un gant à la main. Ce serait dom- mage que Pontarlier et le Haut-Doubs n’aient plus de représentant dans la majorité départementale” insiste l’élu candidat à sa propre succession. J.-F.H.

du Doubs. On ne peut plus traiter ces questions à l’échelle d’une communauté de communes” estime M. Bouday pour qui ce syndicat se fera dès cette année, “avec ou sans Morteau.” Le prolongement du Coni’fer, le train touristique, fait partie des projets qu’il poussera aussi. “À terme, il faudra que ce train aille jusqu’à Pontarlier d’un côté et jusqu’à Vallorbe de l’autre. C’est un formidable outil.” Christian Bou-

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