La Presse Pontissalienne 137 - Mars 2011

PONTARLIER ET ENVIRONS

La Presse Pontissalienne n° 137 - Mars 2011

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SOCIAL

Couverture complète du Haut-Doubs L’A.D.M.R. débarque en ville Face aux baisses des aides publiques, l’association d’aide à domicile part à la conquête de la

clientèle urbaine. Elle est désormais opérationnelle sur

C ette extension se traduira le 9 mars prochain par l’inauguration de la maison des services A.D.M.R. de Doubs-Pontarlier. Le nou- veau secteur couvre la capitale du Haut-Doubs et les communes de La Cluse-et-Mijoux, Les Fourgs, Granges- Narboz et Les Verrières-de-Joux. L’A.D.M.R. intervient dorénavant sur l’ensemble du Haut-Doubs, de Maîche àMouthe. “On s’organisait auparavant sur la base d’un accord historique avec l’Assad qui opérait en ville et nous lais- sait le milieu rural. Il s’agissait d’une entente sans fondement juridique. Il n’y a plus de distinction” , souligne Vivia- ne Pernet, la présidente de l’association A.D.M.R. Doubs-Pontarlier qui emploie 18 salariés et compte une douzaine de Pontarlier et quelques communes voisines.

Anne Descourvières, accompagnante de proximité à la fédération A.D.M.R., et Viviane Pernet, la présidente del’association A.D.M.R. D oubs-Pontarlier, ont travaillé de concert sur cette extension pontissalienne.

bénévoles. Le même principe s’appliquera également dans la vallée de la Loue. L’A.D.M.R. jouit d’une belle réputation. Son arrivée en ville peut inquiéter cer- tains. Avec ses bénévoles et ses tarifs très compétitifs, nul doute qu’il faudra compter avec cette association dans le paysage social. L’offre de services pro- posée par l’A.D.M.R. n’a pas à souffrir de la comparaison. Aide à la toilette, transfert de personnes, habillage, sti- mulation, courses,aide aux repas,accom- pagnement de personnes en fin de vie… “On répond toujours aux attentes des familles en proposant des gardes d’enfants à domicile ou partagées. On n’est pas en concurrence avec les nou- nous ou les crèches. Comme on inter- vient très tôt le matin ou tard le soir, c’est plutôt de la complémentarité. On va continuer à développer notre offre de services à destination de la clientè- le familiale” , explique Anne Descour-

vières, accompagnante de proximité à la fédération A.D.M.R. du Doubs. Cette conquête de nouveaux territoires fait suite à la diminution des aides publiques dans le social. Les structures n’ont d’autres choix de trouver de nou- velles sources de financement. Pour l’A.D.M.R., il s’agit de développer la clientèle et d’optimiser la couverture en ajustant, par exemple, au mieux les déplacements des salariés et bénévoles. “L’économique est à l’ordre du jour sans pour autant étouffer la force de l’A.D.M.R. basée sur le lien social et la proximité. On souhaite étoffer encore l’équipe de bénévoles” , poursuit Viviane Pernet en signalant que l’A.D.M.R. sert aussi de support vis-à-vis du public en inser- tion. Le rattachement de Pontarlier à l’A.D.M.R. de Doubs est provisoire. Il devrait à terme aboutir à la création d’une nouvelle association dédiée au secteur pontissalien. F.C.

REPÈRES L’A.D.M.R. fait face à la crise Cette association qui fait le choix de la professionnalisation des aides à domicile doit composer avec des facteurs extérieurs qui impactent son modèle budgétaire.

L’ A.D.M.R. est présente dans le Doubs à travers 36 antennes. Cette association spécialisée dans le service à la personne emploie 1 000 salariés sur le département. 85 % de son activité sont liés à l’accompagnement de personnes âgées qui bénéficient de l’A.P.A. (allocation personnalisée d’autonomie). Grâce à cette aide financière versée par le Conseil général, l’A.D.M.R. a multiplié par quatre cet- te activité en cinq ans. L’association a profité de ce dynamisme pour “investir sur la profes- sionnalisation des aides à domicile” précise Willy Cadet, directeur fédéral des A.D.M.R. du Doubs. Il ajoute que “de gros efforts ont été faits pour mensualiser nos collaborateurs qui étaient payés à l’heure.” Ce travail sur la qualification des ressources humaines était essentiel. Mais il fait partie des facteurs qui aujourd’hui pénalisent l’association qui, comme d’autres prestataires, ressent les effets de la crise. “Nous devons résoudre l’équation entre, d’un côté, notre montée en puissance rapi- de, notre volonté de professionnaliser les aides

à domicile et de l’autre, les contraintes aux- quelles nous sommes confrontés et qui sont liées à des mesures qui impactent nos modèles bud- gétaires” précise Willy Cadet. Parmi les contraintes, il y a la perte de l’exonération des charges sociales service à la personne, et des modifications au niveau de l’A.P.A. Néanmoins, du côté de l’A.D.M.R. on affirme composer avec ces paramètres, tout en diver-

sifiant l’activité vers d’autres services aux familles comme la garde d’enfants à domici- le qui prend de plus en plus d’ampleur.Willy Cadet se veut rassurant pour l’avenir et tient à faire taire la rumeur selon laquelle l’A.D.M.R. pour- rait se séparer de collabora- teurs. Le directeur est clair sur ce point : “Nous n’avons déclenché aucune mesure de licenciement à l’encontre de nos 1 000 salariés.”

“Mensualiser nos collaborateurs.”

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