La Presse Pontissalienne 134 - Décembre 2010

FRASNE- LEVIER

La Presse Pontissalienne n° 134 - Décembre 2010

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EN BREF

ÉVILLERS Réorientation professionnelle La banquière rejoint le plancher des vaches Le modèle du travail en couple dans l’agriculture n’est pas tout à fait condamné. Certains jeunes font de la résistance, à l’exemple d’Aline Jobin, associée avec son compagnon sur la même ferme.

Capucins Une nouvelle session d’informatique débute début décembre à la M.J.C. des Capucins. Trois ateliers d’initiation (niveau 1) le mardi 7 décembre 2010 de 9 heures à 10 h 30 ou de 14 heures à 15 h 30, ou le jeudi 9 décembre 2010 de 9 heures à 10 h 30, ainsi que deux ateliers d’approfondissement (niveau 2) le jeudi 9 décembre 2010 de 14 heures à 15 h 30 ou de 19 h 30 à 21 heures La première séance est une gratuite. Renseignements au 03 81 39 02 09. Nativité La Nativité selon les peintres : conférence du Père Axel Isabey, contemplation de la naissance de Dieu dans le regard des artistes. Aucune connaissance artistique n’est nécessaire. Jeudi 9 décembre à 20 heures, salle Morand à Pontarlier. Entrée libre Renseignements au 03 81 39 10 41. membre de la Commission Diocésaine d’Art Sacré. Une

C ette jeune maman de 25 ans ne pensait pas travailler plu- sieurs années dans une banque. “J’ai grandi au milieu des vaches. Mes parents tiennent une ferme située du côté de Maîche et plus précisément à Mont-de-Vougney” , explique Aline Jobin qui s’oriente dans un cursus agricole après le collège. D’abord au lycée de Dannemarie-sur- Crète puis à celui de Levier où elle pas- se un B.T.S.-A.C.S.E. dédié à la gestion des exploitations agricoles. C’est d’ailleurs là qu’elle rencontre Nicolas, son com- pagnon originaire d’Évillers. Lui aussi est fils d’agriculteurs. Le couple aspire bien sûr à travailler ensemble sur une ferme. Un peu de patience s’impose néanmoins. Ce genre de projet ne se réalise pas du jour au lendemain. Il faut trouver une exploitation à reprendre, du terrain, contracter des prêts… “Après le B.T.S., j’ai trouvé un emploi temporaire à la D.D.A. qui consis- tait à contrôler les boucles des vaches” , poursuit Aline qui saisit ensuite l’opportunité d’entrer dans une banque où elle avait effectué un stage aupara- vant.

Arrivée par la petite porte, elle se retrou- ve assez logiquement au guichet. Les voyages forment la jeunesse. Elle exer- ce tour à tour dans les agences deMaîche, du Russey avant d’arriver à Montbe- noît. Une façon comme une autre de se rapprocher d’Évillers où Nicolas est déjà installé sur l’exploitation de ses parents, étant associé en G.A.E.C. avec sa mère. Le puzzle prend peu à peu forme. Il

manque quand même un peu de quotas laitiers pour accueillir Aline. Mais le destin va leur don- ner un petit coup de pou- ce avec la vente aux enchères du domaine agri- cole de la Grange Rouge, une grosse exploitation proche d’Évillers. “On a pu acquérir les terres. Ali- ne a aussi récupéré en parallèle 25 ha de com- munaux” , indique Nico- las. La création du G.A.E.C. de laGrange Rou- ge remonte ainsi au prin- temps dernier. Il compte donc trois associés, dont

Une envie de travailler ensemble.

Après plusieurs années derrière le guichet d’une banque, Aline Jobin ne boude pas son plaisir de revenir à la ferme.

Aline ravie de retrouver le bon air de la campagne.Non pas que celui des banques l’indispose à ce point. “Mais je ne me voyais pas faire carrière dans ce secteur d’activité où l’on subit la pression per- manente de la course aux objectifs.” Elle se sent plus à même d’accepter les contraintes de l’agriculture. Traite matin et soir, peu de congés, rigueurs climatiques, les charmes de la production laitière dans le Haut-Doubs pourraient en décourager plus d’une.

Pas elle. La situation de la plupart des agriculteurs du Haut-Doubs a quand même quelques avantages : dynamis- me de la filière comté, densité assez for- te des exploitations agricoles sur l’A.O.C., le tout valorisé par un prix de lait rému- nérateur. “Nous avions aussi envie de travailler ensemble, de s’investir dans un projet commun aussi bien profes- sionnel que familial” , conclut la jeune agricultrice visiblement épanouie. F.C.

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