La Presse Pontissalienne 134 - Décembre 2010

FRASNE- LEVIER 26

La Presse Pontissalienne n° 134 - Décembre 2010

LEVIER

Déjà 89 adhérents La naissance d’une association humanitaire Le succès de la foire aux habits organisée à

La première foire aux habits a connu un succès inespéré.

membres fondateurs, une dizai- ne environ. “On s’est installé au centre du bourg dans l’ancien magasin des Meubles Mercier.” La manœuvre consistait à pro- poser à la vente des habits dont le prix à l’unité variait de 1 à 5 euros. On ne sait pas si cela est dû à l’efficacité du bouche à oreille, toujours est-il que le magasin n’a pas désempli. “En quelques jours, le nombre d’adhérents est passé d’une dizai- ne à 89 familles” , apprécie un président visiblement surpris et ravi. La qualité des vêtements n’est certainement pas étrangère à ce succès. Ils proviennent en

majorité de la Croix Rouge de Divonne-les-Bains. Autant dire du grand luxe, à l’image du niveau de vie moyen de cette cité du pays de Gex aux portes de Genève. “On a tout juste réus- si à écouler un tiers du stock.” E.H.U.D. compte bien s’investir également dans des activités de prévention et d’animation de quartier. Yannick Petetin pen- se par exemple à des cours d’alphabétisation à proposer aux familles de réfugiés accueillis sur Levier depuis la fermeture du centre de Friard vers Oye- et-Pallet. “Une partie des gains sera également reversée à la mis- sion “Agir” basée au Burkina

la mi-novembre à Levier en dit long sur l’intérêt de se mobiliser en faveur des plus démunis en milieu rural.

L a pauvreté n’est malheu- reusement pas qu’un phé- nomène urbain. Peut-être moins visible qu’en ville, elle existe aussi à la campagne.Tous les ruraux ne peuvent pas for- cément se reposer sur le socle de la solidarité familiale pour subvenir à leurs besoins.Vieillis- sement, isolement, éloignement, les causes sont multiples. Les services médico-sociaux exis- tent, tout comme quelques mou- vements associatifs. Mais tout n’est pas réglé pour autant. Chaque initiative mérite donc considération et promotion. Exemple avec E.H.U.D. qui signi- fie Entraide Humanitaire Unie du Doubs. Cette association a été créée en septembre dernier à Levier. “Elle a pour objet la défense de l’ensemble des élé- ments matériels et moraux des familles résidant en Franche- Comté sans aucune discrimi-

nation religieuse, politique…” , indique Yannick Petetin, le pré- sident d’E.H.U.D. L’association brasse large, histoire d’étendre le plus possible son rayon d’intervention. Les moyens d’actions sont ceux de toute action à vocation sociale, huma- nitaire, caritative. Ils gravitent autour du vestiaire associatif qui rassemble toutes les opéra- tions d’échanges ou de distri- bution. “Les activités sont mul- tiples. De la vente d’objets à la mise en place d’une épicerie soli- daire en passant par des parte- nariats établis avec des orga- nismes comme la Banque Alimentaire” , poursuit Yannick Petetin en évoquant peut-être l’avenir de l’association. La première action d’E.H.U.D. remonte à la mi-novembre avec le lancement d’une foire aux habits. L’événement a mobilisé pendant plusieurs jours les

Faso où elle gère un dispensai- re et participe au développement agricole du pays.” Priorité des priorités pour E.H.U.D. : trou- ver rapidement un local de façon à pouvoir dans un premier temps entreposer le volumineux stock d’habits. “On a sollicité la com- mune qui n’a pas encore pu répondre à nos attentes. On cherche de préférence à rester

sur Levier car c’est le bourg- centre.” Si les affaires continuent à sou- rire à l’association, son prési- dent n’écarte pas l’éventualité de financer à moyen terme la création d’un poste de travailleur social au sein de l’association. C’est tout le bonheur qu’on peut lui souhaiter. T.C.

CHAFFOIS

Nouvelle expédition dans le gouffre de Jardelle

Les obus pourraient croupir ici encore longtemps Si la dernière expédition menée par la sécurité civile au fond du gouffre de Jardelle démontre que les obus ne représentent pas de danger

des obus pour analyse.” En résumé, 90 ans après que ces munitions aient été jetées là par l’armée, des doutes sub- sistent encore sur la nature du contenu qu’elles enfer- ment, et sur leur potentiel polluant. La seule présence de ces déchets lessivés par les eaux d’une rivière souterrai- ne alimentée par les pertes du Drugeon et du lac de Bou- verans est en soit une pollution. À ce titre, cette plaie mériterait d’être traitée. Le dossier ne relève plus de la responsabilité de l’armée. “Le creux Jardelle est dans le domaine public. Le seul interlocuteur dans cette affaire est l’État. La situation serait différente si le gouffre se trouvait sur un terrain militaire” notent les services de l’armée à Besançon qui précisent que Jardelle n’est pas un cas unique en Fran- ce. On estime par exemple à 70 tonnes la quantité de munitions qui reposent au fond du lac de Gérardmer dans les Vosges. L’armée admet disposer d’assez peu d’éléments écrits dans ses archives qui permettraient de savoir avec précision ce que renferment les entrailles de Jardelle tant sur les quantités annoncées qui ne reposent que sur des esti- mations, que sur la nature des obus. Ce qui paraît sûr, c’est que ces obus (75 mm, 90 mm, 120 mm, 155 mm et 240 mm) sont démunis d’un dispositif d’amorçage. D’après la sécurité civile, aucun d’entre eux n’est toxique. D’ailleurs, un des objectifs affirmés par les services de l’État lors de cette mission d’exploration était de confirmer que “les obus présents au fond du gouffre ne portent aucune attein- te à l’environnement.” Les résultats de l’étude le diront. Si tel devait être le cas, ces obus rongés par la corrosion continueraient de se dégrader au fond de ce gouffre. Les laisser serait plus économique qu’un grand nettoya- ge, une opération coûteuse dit-on, qui pourrait s’étendre sur cinq années au moins. Si des entreprises privées spé- cialisées dans des travaux acrobatiques étaient capables d’extraire ces obus, l’État serait-il prêt à en mettre le prix que l’on dit très élevé ? Ajoutons que certains experts ont de fortes suspicions quant à la présence d’acide picrique (ou mélinite), une substance explosive. Il faudrait donc évaluer le degré de dangerosité que représenterait l’enlèvement de ces munitions avant d’intervenir. T.C.

L es 3 000 tonnes d’obus qui sommeillent à 135 mètres sous terre, au fond du gouffre de Jardelle à Chaffois, pourraient croupir ici encore longtemps. Le 16 octobre, les démineurs de la direction de la sécurité civile, accom- pagnés par des spéléologues, ont une nouvelle fois explo- ré le site dans le but d’effectuer “un prélèvement d’un échantillonnage d’obus pour examen de l’enveloppe et ana- lyse du contenu.” L’autre objet de la mission consistait à prélever de “l’eau et des sédiments en amont et en aval pour l’environnement, il est probable que ces munitions finissent leur vie au fond de cette cavité. Trop coûteuses à enlever paraît-il.

“À peine un tiers du stock d’habits a été écoulé”, annonce Yannick Petetin, le président, qui compte bien renouveler cette initiative.

On estime à 3 000 le nombre de tonnes d’obus qui reposent au fond du trou.

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