La Presse Pontissalienne 134 - Décembre 2010

MOUTHE - RÉGION DES LACS

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ANALYSES

Le résultat des forages

Des traces d’arsenic dans l’eau du Mont d’Or Les résultats des analyses des deux forages de recherche en eau effectués sur le Mont d’Or ont été présentés. Conclusions : une turbidité élevée et des traces d’arsenic, mais rien d’alarmant selon les spécialistes.

Les forages ont été effectués à l’automne

2009. Si on connaissait les résultats en matière de débit, on

ignorait encore la composition chimique de l’eau (photo archive L.P.P.).

C’ est pour anticiper la croissance démogra- phique de certaines communes comme Métabief que l’initiative a été prise de procéder à des forages de recherche en eau sur le mas- sif du Mont d’Or. En sep- tembre 2009, deux forages ont été effectués sur le vallon dit de la Combe (commune des Lon- gevilles-Mont-d’Or). Il y a un mois, une réunion de restitu- tion a été organisée par le Conseil général du Doubs en présence de tous les acteurs impliqués dans ce dossier au long cours. L’exploitation d’un des forages n’avait rien donné, que “de faibles venues d’eau.” Il a été rebouché. Seul le premier forage a donné quelques résul- tats, avec un débit estimé en hautes eaux de 40 m 3 par heu- re. Michel Morel, le président de la communauté de communes Mont d’Or-Deux lacs n’a pas caché sa déception, “compte tenu de l’importance de l’aquifère et

des débits constatés à la sortie du tunnel en Suisse.” Les espoirs des élus locaux se situaient plu- tôt à un débit d’environ 100 m 3 par heure. L’Agence Régionale de Santé a fait part de ses remarques sur l’analyse de l’eau pompée, sui- te à la présentation des résul- tats par le cabinet d’études Antéa : “Les analyses d’eau de première adduction réalisées lors du premier essai de pom- page sur le forage F1 présentent une turbidité importante et des traces d’arsenic” confirme l’A.R.S. Selon le cabinetAntéa, il convien-

financé en grande partie le coût des forages, s’arrête. C’est donc à la communauté de communes qu’incombera la charge de finan- cer cette future production d’eau qui devra alimenter Métabief dans les années futures. Cette recherche acharnée d’une nouvelle ressource en eau n’est pas non plus complètement étrangère au projet d’enneigement artificiel du domaine skiable de Métabief- Mont d’Or puisque ces nouveaux forages libéreraient en quelque sorte des possibilités de stoc- kage pour l’eau à neige qui sera finalement, elle, puisée dans la Jougnena. Ces nouveaux forages éviteront aussi à l’avenir de devoir augmenter la capacité de pompage d’eau dans le lac Saint-Point. Les forages menés par le Conseil général ont été effectués à envi-

ron 1 700 m de l’entrée du tun- nel ferroviaire sous leMont d’Or. Ces résultats peuvent-ils remettre en cause un autre pro- jet mené en parallèle, celui de Robert Droz-Bartholet qui pré- voit d’embouteiller l’eau duMont d’Or ? Apparemment non, puisque la source qu’il a bapti- sée “Ô’Barth” est prélevée, elle, à 1 000 m de l’entrée du tunnel, le secteur a priori le plus propre. “J’en bois tous les jours de cet- te eau confirme le maire des Lon- gevilles, et je me porte très bien !” La commune des Longevilles a réservé un terrain à M. Droz- Bartholet vers la gare des Lon- gevilles pour accueillir sa - futu- re ? - usine d’embouteillage. Avec la neige de culture, l’eau du Mont d’Or est décidément l’autre enjeu majeur du mas- sif J.-F.H.

“la nouvelle analyse d’eau puis- se de faire en hautes eaux dans la continuité de cet essai longue durée.” Ces résultats ne sont en rien inquiétants selon les élus locaux. “Ces traces d’arsenic, c’est une question ridicule. Tout cela n’inquiète personne et ce n’est pas pour autant que l’exploitation de cette ressource deviendra impossible” rassure Claude Jac- quemin-Verguet, le maire des Longevilles-Mont d’Or. L’Agence de l’eau se veut plus prudente. “On retrouve régulièrement des traces d’arsenic dans des mas- sifs où il y a du grès, comme les Vosges par exemple. La présen- ce d’arsenic est liée aux argiles de décalcification qui comblent les veines. Mais dans un mas- sif calcaire, c’est beaucoup plus rare. On pense que c’est lié aux quantités d’argile et de matière

en suspension dans l’eau. Pour être complètement rassurés, il faudra donc pousser les ana- lyses plus loin” commente Vin- cent Porteret au siège de l’Agence de l’eau à Besançon. Une deuxième phase de forage doit être effectuée qui retrade- ra d’autant la future exploita- tion. Avant cela, il faudra résoudre une autre question, administrative cette fois, celle de la prise en charge de la “com- pétence” production d’eau quand le forage pourra être opéra- tionnel. C’est justement la com- munauté de communes Mont d’Or-Deux lacs qui devrait prendre cette nouvelle respon- sabilité. En attendant la prise en charge officielle de cette com- pétence, une commission de pilo- tage présidée par le maire des Longevilles a été créée. La mis- sion du Conseil général, qui avait

dra donc de pousser plus loin en effectuant “de nouvelles ana- lyses après déve- loppement com- plet et cimentation du fond.” L’Agence Régionale de Santé souhaite quant à elle que

Financer la future production d’eau.

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