La Presse Pontissalienne 134 - Décembre 2010

PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n° 134 - Décembre 2010

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SÉCURITÉ Tranquillité publique Pontarlier décline l’offre de la vidéo-protection Un hypermarché réfléchit à l’idée d’apposer des caméras de vidéo-protection sur son parking alors que la Ville dit non pour l’instant.

Circulez tranquille, vous ne serez pas filmés.

L e courrier a été envoyé aux 594 maires du Doubs et comme les autres, le premier magistrat de Pontarlier via son cabinet a pris connais- sance de la missive adressée par la pré- fecture du Doubs. Sur ce papier, le ser- vice de l’État rappelle qu’il reste encore quelques mois, et surtout des crédits, pour financer la mise en place de camé- ras de vidéo-protection sur le domaine public. La Ville de Pontarlier n’a pas donné suite, à l’inverse deMorteau par exemple qui installe des caméras de vidéo-pro- tection pour “mieux sécuriser” sa ville. Aujourd’hui encore, nombre d’élus se montrent réticents ou circonspects quant à l’efficacité avérée du système. Pour l’heure, le conseil municipal pon- tissalien ne semble donc pas être prêt à investir massivement dans un sys- tème de plusieurs dizaines de milliers d’euros, financé pour le moment à moi-

tié par l’État. À en croire les services, le premier argument motivant ce refus est le coût généré… sans compter les polémiques induites. Rappelez-vous : le débat sur l’implantation d’une anten- ne-relais téléphonique en centre-ville avait déjà été âpre et vif. Nombreux étaient les habitants à se montrer inquiets quant à leur santé et de celle de leurs bambins. On ne badine pas avec le principe de précaution à Pon- tarlier. Idemavec la liberté.Autre argu- ment : Pontarlier ne serait pas Chica- go en terme d’incivilités même si des petits actes de vandalisme polluent la vie au quotidien à l’image des nouveaux bancs installés rue Sainte-Anne récem- ment crayonnés ou des jardinières sou- vent fracassées. En clair, la capitale du Haut-Doubs ne deviendra pas “big-brother” et seule- ment trois établissements (tenus secrets) sont surveillés grâce à des alarmes

reliées au fonctionnaire en charge des astreintes. C’est nettement différent dans les com- merces et zones privées.Ainsi, un hyper- marché situé dans la couronne pontis- salienne va bénéficier de l’appui du tout nouveau “référent sécurité” de la gen- darmerie dont la mission est de réflé- chir et aider à lamise en place des camé- ras dans les lieux publics. Le référent est d’ailleurs entré en contact avec un hypermarché - déjà équipé de caméras dans sonmagasin - qui souhaiterait les développer à l’extérieur de son bâti- ment, c’est-à-dire sur son parking. Banques, foyers,magasins alimentaires, bureaux de Poste… : la plupart des lieux où vous faites vos courses sont équipés de vidéos. Pas de quoi en faire film.

PONTARLIER Une démarche artistique La peinture, cet autre mode d’expression Devenu aphasique suite à un A.V.C., Daniel Jouille transmet désormais ses émotions à travers les tableaux qu’il réalise en compagnie de Georges Mareschal. Un vrai conte de Noël. C’ est une belle leçon d’humanité entre deux per- sonnes que rien ne rappro- presque chaque semaine. “Georges a déclenché en lui une émotion, le plaisir de peindre. On sentait qu’il allait de mieux enmieux” , se réjouit Pierre Jouille en parlant de son frère.

PROJET

Étude de faisabilité La Fée électricité pour valoriser le moulin de Morieux La Ville de Pontarlier étudie la question d’installer une petite centrale hydraulique dans l’ancien moulin toujours alimenté par le barrage de la Fauconnière. Projet séduisant.

chait. Si ce n’est le plaisir de peindre. Ancien notaire pontissalien,Georges Mareschal s’est lancé dans l’aventure artistique après sa retrai- te. Il a tout appris par lui-même. “C’est comme ça que j’ai compris ce qu’une personne handicapée pou- vait faire” , explique ce peintre ama- teur qui a répondu favorablement aux sollicitations de l’association “Silence, on peint !” La structure propose aux personnes privées de la parole de découvrir la peinture en accompagnement individuel ou en groupe. Georges Mareschal a des amis qui adhèrent à cette asso- ciation basée à la fois dans le dépar- tement de l’Hérault et à Jougne. Daniel Jouille est lui aussi Pon- tissalien. Il a malheureusement été victime d’unA.V.C. en 2003 qui l’a privé d’une grande partie de son autonomie. Il est devenu aphasique, se déplace en fauteuil roulant et n’a plus que l’usage du bras gauche. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir toute sa tête. La rencontre entre les deux hommes remonte à quelques années. Daniel résidait à l’époque dans l’ancienne maison de retraite de l’hôpital de Pontar- lier. Même s’il disposait déjà d’un fauteuil électrique, il ne pouvait se déplacer librement dans des locaux peu appropriés à ce type d’exercices. La peinture est entrée dans sa vie dans ces circonstances. Comme une vraie bouffée d’oxygène. “On choi- sit des peintres relativement faciles à imiter comme Hooper, Vlaminck, VanGogh” , explique GeorgesMares- chal qui réalise au fusain le cro- quis qui servira de base de travail. À chaque rencontre, il prépare les couleurs pour Daniel qui reproduit peu à peu le tableau. “On utilise des peintures acryliques, c’est faci- le à modifier.” Quand il évoque des artistes faciles à imiter, Georges Mareschal ne fait pas référence bien sûr au génie artistique des maîtres mais à leurs techniques de composition qui fait la part bel- le aux lignes et aux formes géo- métriques simples. L’échange s’est très vite avéré fruc- tueux. Avant de rejoindre la nou- velle maison de retraite de Doubs, Daniel retrouvait son assistant

Cette expérience n’a pas révélé un génie de l’expressionnisme. Ce n’était pas la finalité de la chose. Par contre, elle a redonné à Daniel la possibilité de faire passer ses émotions. Le résultat de cette démarche artistique est loin d’être médiocre. En changeant d’établissement en juin dernier, Daniel a trouvé l’espace de déam- bulation qui lui manquait à l’hôpital. “Le nouvel E.H.P.A.D. offre une vraie possibilité d’autonomie pour qui se déplace en fauteuil” , obser- ve Pierre Jouille. La collaboration avec Georges est donc suspendue depuis quelques mois. L’intéressé n’en prend pas ombrage. “L’effort doit venir du handicapé. Inutile de lui imposer une séance s’il n’en émet pas le besoin.” Après avoir pris la mesure de sa nouvelle maison, Daniel commen- ce d’ailleurs à manifester l’envie de tâter du pinceau. Et Georges était déjà prêt à lui proposer son aide. Il n’y a pas d’âge, ni d’heure pour se mettre à l’art. F.C.

L a Fauconnière n’est pas seulement un but de prome- nade très prisé des Pontissaliens. Le site inspire par- fois les élus et notamment Christian Pourny. À force de passer et repasser devant le barrage et le moulin, l’adjoint à l’environnement a eu le déclic. Et pourquoi ne pas étu- dier la faisabilité d’une micro-centrale hydraulique à cet endroit ? “Ce moulin a eu de multiples utilisations. On se servait par exemple de la force mécanique de l’eau au XIX è- me siècle pour tailler des pierres précieuses” , rappelle l’adjoint qui a visité quelques sites jurassiens équipés de la sorte à Sirop et Foncine-le-Bas. Après l’incontournable recherche d’information sur Internet, il a sollicité l’Ajena, associa- tion spécialisée dans les énergies renouvelables, pour une pré-étude d’opportunité. Résultat : ça vaut le coup d’aller plus loin sur ce projet. Le moulin dispose d’une hauteur de chute suffisante, de 1,5 à 2 m. Le barrage n’est jamais à sec. Ce qui sécurise le débit. “On pourrait installer une cen- trale dont la puissance varie entre 90 et 100 kW. La plage de fonctionnement est estimée en moyenne à 3 000 heures par an. Ce qui donne une production de 300 000 kWh, soit l’équivalent de la consommation d’une centaine de foyers en excluant le chauffage et l’eau chaude.” Ce projet s’inscrit parfaitement dans le dispositif Agenda 21 qui comporte un volet consacré aux énergies alterna- tives et renouvelables. Il correspond bien sûr aux objectifs de Kyoto. L’État français s’est engagé à accroître sa pro- duction d’électricité verte ce qui induit l’installation d’un million de kW de puissance hydraulique supplémentaire. “On peut également se référer à l’objectif 2040 qui préconi- se l’autonomie énergétique dans toutes les villes françaises à cette date.” On n’en est pas encore là, c’est clair comme de l’eau de source.

La consom- mation d’une centaine de foyers.

Le projet mérite des études approfondies. L’évolution des technologies pourrait justi- fier l’intérêt d’équiper avec des micro-cen- trales des centaines de sites francs-comtois avec une perspective de production évaluée à plusieurs dizaines de milliers de kW. Pour l’heure, il convient de vérifier la rentabilité d’un tel investissement. “On va lancer une consultation fin novembre pour trouver le cabinet d’étude adéquat. L’objectif étant de valider ou non le projet en 2011 en s’appuyant sur une étu- de de faisabilité complète” , conclut Christian Pourny.

Georges Mareschal prépare les couleurs et asiste Daniel Jouille dans ses gestes picturaux.

Le moulin de Morieux pourrait connaître une nouvelle valorisation dans la production d’hydro-électricité.

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