La Presse Pontissalienne 133 - Novembre 2010

La Presse Pontissalienne n° 133 - Novembre 2010

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LES BANQUES

En cas de perte d’emploi

Prêt en devises, gare à l’effet boomerang

mensualités. Des banques proposent aussi de transformer le prêt en francs suisses en euros. S’il s’agit d’un crédit récent, le rachat ne pré- sente pas de véritable intérêt, car dans l’opération, le prêt sera doublement impacté par le taux de change, et les taux d’intérêt moins intéressants en euros. Il n’existe donc pas solution miracle. Néanmoins, pour les établissements bancaires, il ne faudrait pas faire de quelques cas litigieux une généralité. Le contexte actuel est favorable aux frontaliers. Leurs revenus ont progressé de 12 % en un an du fait de l’évolution du franc suisse par rapport à l’euro. La posture intéressante dans laquel- le se trouvent les travailleurs frontaliers a d’ailleurs donné l’idée à une entreprise de la région de Bâle d’amputer leurs salaires d’environ 6 %… T.C.

1 % pour un prêt non capé ! Les frontaliers auraient tort de se priver d’un prêt en devises pour leur investissement immobilier, à condition d’une situation professionnelle stable.

bourse son prêt par anticipa- tion, “la somme qu’il doit réel- lement à la banque sera calcu- lée par rapport au cours du franc suisse actuel.” Compte tenu de l’évolution du taux de change, une personne qui par exemple, a emprunté la somme de 200 000 francs suisses en 2008, soit l’équivalent de 130 000 euros, doit aujourd’hui 148 000 euros à sa banque si l’emprunteur décide de solder son prêt en devises. “Il arrive que des clients nous doivent plus que ce que nous leur avons prê- té, sachant qu’en deux ans ils ont surtout remboursé des inté- rêts et très peu de capital.” Quand la vapeur se renverse, un client peut aller au-devant de difficultés, surtout dans le

cas d’une perte d’emploi. Sur ce point, le Groupement Trans- frontalier Européen met en gar- de les travailleurs frontaliers. “Le prêt en devises peut devenir un problème pour un frontalier qui se retrouve au chômage.Tout d’abord il ne perçoit que 57 % de son salaire. Ensuite son indemnité lui est versée en euros et il doit rembourser un crédit

S i, pour les prêts immobi- liers en euros, les taux d’intérêt sont très attrac- tifs (taux fixe à 3,60 % sur vingt ans), que dire alors des prêts en devises proposés aux travailleurs frontaliers ? Sans cap, les taux flirtent avec les 1 % ! Ce qui signifie qu’un client qui sous- crit à une telle formule ne rem- bourse pratiquement que du capital. En revanche, il prend le risque sur une longue pério- de d’avoir à supporter le relè- vement des taux. C’est la raison pour laquelle la

plupart des prêts en devises sont capés. Dans ce cas, le taux ini- tial est plus élevé (aux alentours de 2 % sur vingt ans), mais le client a la garantie qu’il n’excédera pas les 3 % sur la durée du prêt, quelle que soit l’évolution du marché. “Même dans le cas d’un taux révisable, le prêt en devises est toujours plus avantageux que le prêt en euros” précise un banquier de la place. Plus avantageux certes, mais plus épineux aussi. L’effet boo- merang du prêt en devises est

redoutable dans un contexte où le franc suisse est fort. Le méca- nisme monétaire peut se retour- ner contre le client qui, pour dif- férentes raisons (la perte d’emploi est la plus fréquente), doit envisager le rembourse- ment anticipé d’un prêt sous- crit à une période où la mon- naie nationale helvétique était plus faible qu’aujourd’hui. Pour- quoi ? “Quand on fait un prêt en devises, la banque prête une somme en euros qu’elle conver- tit en francs suisses” explique un banquier. Si le client rem-

contracté en francs suisses. Ses mensualités s’envolent.” Dans ce sens, le change est défa- vorable au client qui se retrouve à ache- ter des francs suisses pour honorer ses

Acheter des devises pour rembourser.

IMMOBILIER

De 3,20 à 3,50 %

C’ est le moment d’emprunter mais ne vous ruez pas dans la première agence bancaire venue. Si les taux de crédit en immobilier sont historiquement bas en cette fin octobre, la prudence reste de mise. “Il faut rester vigilant car ces taux bas ne changent pas la pratique et certaines banques se récupè- rent sur les frais d’assurances” dit Dominique Coulon, président de Franche-Comté Consommateurs. “Ne vous faites pas piéger par une forme de compensation et dites non aux taux variables” dit de son côté Serge Maître, de l’Association française des usa- gers des banques (A.F.U.B.). Quels taux ? À Besançon, les taux affichés mi-octobre allaient de 3,50, plus souvent 3,40 et jusqu’à 3,20 % sur une période de 15 ans (avec apport personnel de 20 000 euros). Banque Postale et Crédit Agricole semblent bien positionnés mais une fois enco- re, chaque dossier est personnel, fonction de l’apport, du salai- re et de la durée d’emprunt. Frais d’assurance. “Jouez la délégation d’assurance et vous pour- rez gagner jusqu’à 10 % du coût du crédit. Ça peut monter jus- qu’à 10 000 euros” dit l’A.F.U.B. Faut-il emprunter maintenant ? “Oui” mais c’est surtout le moment de profiter de cette baisse pour souscrire par exemple une assu- rance perte d’emploi. Ça ne vous coûtera que 0,2 % en plus. En province, cette assurance n’est pas négligeable. Frais de dossiers. De 300 à 500 euros pour un prêt de 145 000 euros. Durée. Raccourcir la durée d’un prêt, c’est évidemment moins coûteux à la fin. Certaines banques ne prêtent pas au-delà de 25 ans “comme la Banque Postale” annonce l’A.F.U.B. Jusqu’en 2007, des banques prêtaient sur une période allant jusqu’à 35 ans. C’est terminé aujourd’hui. Est-ce le moment pour renégocier ? Encore une fois oui. “Il faut aller voir un autre banquier et lui demander une offre après avoir inclus les indemnités de remboursement anticipé (I.R.A.).” Les pièges. Il faut bien faire attention entre l’offre commerciale éditée au guichet lors du premier entretien et l’offre valable de crédit au final : “C’est souvent dur de lire et on se rend compte que les deux ne correspondent pas toujours” annonce l’association venant en aide aux usagers des banques. Pour ce qui est du cré- dit à taux variable, il est à bannir. Pour bien comparer deux offres, il est important de regarder le coût final du crédit. E.Ch. d’emprunter ? “Oui” répond l’Association française des usagers des banques. Elle invite à la prudence sur les assurances et incite l’emprunteur à dire “non aux taux variables”. Est-ce le moment

Outre la mensualité, c’est bien le coût total

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du crédit qu’il faut regarder.

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