La Presse Pontissalienne 133 - Novembre 2010

L’ÉVÉNEMENT

La Presse Pontissalienne n° 133 - Novembre 2010

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MARCHÉ Les délais en baisse La reprise est là… encore timide L’immobilier est certes sorti de sa crise, il n’a pas pour autant retrouvé sa santé d’antan. Il s’est assaini mais les acheteurs sont encore sur leurs gardes. La confiance revient, doucement. ÇA REPART ! Après deux années de flottement, l’immobilier retrouve des couleurs dans le Haut-Doubs. Les années d’euphorie que le secteur a connu en 2006, 2007 et 2008 appartiennent désormais au passé, et c’est peut-être tant mieux car à cette époque, tout s’achetait et à n’importe quel prix. Le marché immobi- lier semble purgé de ses excès passés. Si les volumes de transaction repar- tent à la hausse, les prix ont subi une baisse et se stabilisent. Dans le Haut- Doubs, le marché est toujours influencé par l’attractivité de la zone frontalière, orientant toujours les prix vers le haut. Autre élément, les taux d’intérêt n’ont jamais été aussi bas. C’est sans doute le bon moment pour se lancer. Le point sur un marché qui retrouve son tonus. IMMOBILIER :

le maison dans un secteur attractif trou- vera toujours pre- neur assez rapide- ment à un prix élevé, au-dessus du mar- ché actuel. Un bien plus banal en termes de prestations ne trouvera plus pre- neur à des prix supé- rieurs au marché. C’est là toute la dif- férence aujourd’hui. “Des maisons à 300 000 ou 400 000 euros, il y en a tou-

dez-vous aussi parce que l’offre de biens a sensiblement augmenté. Consé- quence : avec un choix élargi, ils sont plus exigeants qu’avant. C’est certai- nement la caractéristique principale de cette fin d’année 2010 : les acqué- reurs reprennent le pouvoir. “Comme il y a plus d’offres que de demandes, ce sont les acquéreurs qui vont décider des prix désormais et non plus les ven- deurs.” Par rapport au reste du département, le Haut-Doubs reste néanmoins un cas à part. Les prix y ont raugmenté plus vite qu’ailleurs du fait justement de ces taux d’intérêt bas et des prêts en devises encore plus intéressants qu’avant (voir plus loin). “Actuellement, ce qui fait que le marché reste soutenu dans le Haut-Doubs, ce sont les secon- do-accédants, ceux qui étaient déjà pro- priétaires et qui veulent changer de bien.” Un bel appartement ou une bel-

Le rêve de devenir propriétaire e st toujours intact.

D es prix qui ne flambent plus et des taux d’intérêt histo- riquement bas : tous les ingrédients sont réunis pour que le marché de l’immobilier redécolle. Pourtant, s’il reprend des couleurs après la crise des années 2008 et 2009, le secteur de l’immobilier n’est pas encore retombé dans l’euphorie. Il paraît désormais loin le temps où tout se vendait et tout s’achetait, n’importe où et à n’importe quel prix. Les acquéreurs potentiels

ménages sentent le poids de l’endettement, les banques sont beau- coup plus vigilantes qu’avant la cri- se…Résultat : c’est un marché en dent de scie qui caractérise cette fin d’année 2010. “Les ménages ont parfois l’impression de ne pas avoir la solva- bilité suffisante, ils hésitent encore” confirme Frédéric Marguier. Le dan- ger, c’est que les taux d’intérêt remon- tent à nouveau après avoir été histo- riquement bas. Les acquéreurs sont à nouveau au ren-

sont là, le trafic dans les agences du Haut-Doubs reprend, mais les tran- sactions ne se font pas aussi vite qu’avant. “Les prix avaient pas mal baissé en 2009 si bien que le premier semestre 2010 a été bon. Mais depuis le second semestre, les prix remontent à nouveau à peine et on constate donc que ça se calme un peu à nouveau” ana- lyse Frédéric Marguier, manager de l’agence Century 21 à Pontarlier. C’est sans doute la confiance qui n’est pas encore totalement revenue. Les

jours en vente, illustre Frédéric Mar- guier. Mais une maison à 400 000 euros située à Frasne ou à Levier, il faudra vraiment qu’elle soit exceptionnelle pour trouver preneur.” Dans ce contexte, les métiers de l’immobilier doivent évoluer. Ainsi s’explique le développement étonnant des services comme le “home-staging” qui consiste à dépersonnaliser le bien et à le valoriser pour le rendre plus attractif. On enlève le vieux papier à fleurs et on repeint le mur couleur tau- pe, c’est déjà un pas de plus vers la vente. Le rêve de devenir propriétaire est tou- jours intact dans le Haut-Doubs com- me ailleurs. Devenir propriétaire oui, mais plus à n’importe quel prix. “Les acquéreurs sont prêts à payer le prix à condition que le bien réponde à un cer- tain nombre de critères plus fins qu’auparavant. Ils sont plus exigeants et ils ont raison. On s’attend désormais à voir une hausse des prix sur des pro- duits bien cotés au détriment des mai- sons anciennes” confirme Alban Foul- quier, responsable de l’agence Square Habitat Haut-Doubs. Signe d’optimisme enfin : les délais pour une transaction se réduisent à nouveau. Ils étaient montés au-delà de 120 jours jusqu’au début de cette année. En ce moment, il faut entre 70 et 80 jours en moyenne pour écouler un bien entre le moment où il est mis en vente et le jour de la signature d’un compromis. Au final, les professionnels de l’immobilier ne font plus la grimace. Mais leur sourire est encore timide. Il ne manque plus que la confiance des acquéreurs pour redonner de vraies couleurs à ce secteur d’activité. J.-F.H.

Un bien ancien et mal entrete- nu ne se ven- dra plus, ou très difficile- ment contrai- rement à un bien récent et mieux isolé par exemple.

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