La Presse Pontissalienne 133 - Novembre 2010

LE PORTRAIT

La Presse Pontissalienne n° 133 - Novembre 2010

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OYE-ET-PALLET

Une affaire de couple

Félix et Piera, unis par l’amour et la foi Ordonné diacre en

L es clichés ont la vie dure.Avant même de suivre son chemin vers l’ordination diaconale, Félix et Piera en ont longue- ment discuté avec leurs enfants. “Ce n’est pas toujours facile de faire passer le message du papa curé”, simplifie Félix Pellegrini. Autre évidence contestée, comme Félix est allé au séminaire, c’est normal qu’il soit diacre. Il s’est effectivement déta- ché de la prêtrise qui n’aurait pu lui offrir la possibilité de fonder une famil- le. Pour autant, le diaconat n’était pas forcément l’alternative logique à sa prime vocation. “On a trop tendance à vouloir circonscrire le rôle du diacre à la célébration des offices, des baptêmes et des mariages. Ce n’est qu’une partie de la mission” affirme-t-il. Un tel appel s’appuie forcément sur la foi chrétienne. Une foi partagée en couple comme c’est le cas de Félix et 1993, Félix Pellegrini partage complètement son engagement au service de Dieu avec son épouse Piera. Une belle leçon d’altruisme et d’entente conjugale.

Piera. “On a répondu favorablement à la demande du père évêque. On voulait aus- si avoir l’accord de nos trois enfants dont le der- nier, Samuel, est triso- mique” , précise Piera. Chez les Pellegrini, la solidarité conjugale s’est toujours appliquée dans la prise en charge de cet enfant qui a aujour- d’hui 26 ans. “Au départ, on ne savait pas trop où s’adresser. Il nous sem- blait nécessaire de mettre en place quelque chose à l’Adapei qui puisse servir à tous ceux qui se retrouvent dans cette situation.Ainsi est née la “ commission des parents de jeunes

Difficile le message du papa curé.

Félix et Piera Pellegrini ont suivi ensemble la formation au diaconat.

la nourrir, l’habiller… Comme ses 5 frères, Félix a travaillé dans l’entreprise de maçonnerie familiale. C’est lui qui assurait la gestion administrative et comptable. Le grand jour est arrivé le 12 décembre 1993 avec l’ordination diaconale. “Vati- can II souhaitait restaurer le diacre dans sa raison d’être car il a trop long- temps été considéré comme un passa- ge obligé vers la prêtrise. Il importait de redonner au diacre son vrai sens de serviteur.” Le diacre se voit donc confier plusieurs missions. Il est chargé notamment d’accueillir les couples en déshérence. À lui de témoigner de la présence de

Dieu sur les lieux de travail. Il parti- cipe aussi à la préparation des bap- têmes, des mariages et peut le cas échéant suppléer le curé de la parois- se pour célébrer les offices. Félix et Piera ne comptent plus les per- sonnes reçues dans leur maison d’Oye- et-Pallet. “La pauvreté est toujours aus- si présente en 20 ans. Elle s’est même accentuée. On vit dans un monde de désespérance, sans repères. On reçoit des personnes qui rejettent l’église et ses scandales mais qui viennent frap- per à la porte.” Ces rencontres sont d’une richesse incroyable. “Ces gens nous apprennent aussi à nous désen- combrer.”

Le couple prête une écoute aux autres et participe aussi à des rencontres. Il veille aussi à se préserver un jardin privé. “Il faut savoir dire non. On sou- haite que d’autres viennent prendre le relais.” Félix et Pierra croient en Dieu, on le sait. Par leur comportement et leur altruisme, on peut deviner qu’ils croient aussi en l’homme. “On a tou- jours été favorable aux mariages des prêtres” , sourit Piera. L’épouse admet qu’il lui a fallu parfois essuyer les plâtres. Pas facile d’être à la fois diacre, épouse et mère. Le diacre se vit en couple et ne s’accorde pas encore au féminin. F.C.

enfants”. L’objectif consiste à favoriser la prise en charge de façon très préco- ce. Il nous semble important de socia- biliser ces enfants à l’école le plus long- temps possible” , confie Félix. Ce papa heureux vient de quitter la présidence de l’Adapei où il a œuvré durant 28 ans. Certains se passion- nent pour la pratique sportive, les col- lections ou les voyages. Félix et Piera s’épanouissent à travers leurs convic- tions, dans l’amour qu’ils distillent sans compter à leurs proches. Ils ont suivi ensemble la formation au diaco- nat. 5 ans d’étude tout de même, pla- nifiées le week-end. Vouloir une belle famille, c’est bien. Mais il faut aussi

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