La Presse Pontissalienne 133 - Novembre 2010

ÉCONOMIE

La Presse Pontissalienne n° 133 - Novembre 2010

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HIVER

Commerce Les pneus neige se font rares Délais d’attente interminables, stocks inexistants. S’équiper en pneus hiver est compliqué à Pontarlier, même si des boutiques pourraient être approvisionnées en novembre.

Siligom Pontarlier - comme d’autres magasins de pneuma- tiques à Pontarlier - a trouvé une parade à la

C’ est vrai que les cordonniers sont souvent les plus mal chaussés.Mais là, c’est un dérapage incontrôlé qui conduit les détaillants de pneus de Pon- tarlier à s’adapter. Dans le Haut-Doubs et même en Suisse voisine, trouver deux paires de pneus hiver à monter sur sa bagnole relève de la chasse au trésor. C’est d’autant plus vrai dans les tailles standards (165, 185 ou 195). La “pénurie” a débuté en octobre et se pour- suit sans que la dizaine d’enseignes de pneus de la ville y soit pour grand-chose. Plusieurs raisons : des dates de livraison prévues par lesmanufacturiers non respectées,des usines qui ont fortement licencié et qui ne sont plus enmesure de produire fortement, l’effet pri-

devraient augmenter, les firmes font donc la pluie et le beau temps. “C’est la deuxiè- me année que ce problème de pénurie se pose. Pour satisfaire nos clients, je propose désor- mais des pneus hiver chinois (63 euros non montés) qui fonctionnent aussi bien que les Européens. Michelin (83 euros non montés) et les autres manufacturiers ont du souci à se faire” avoue le gérant de Siligom Pon- tarlier qui semble avoir trouvé la parade. Midas Pontarlier a de son côté choisi un nouveau fournisseur lui permettant d’avoir toutes les dimensions, mais reste discret sur l’identité de ce dernier. Il ne faudrait mettre la puce à l’oreille aux concurrents… “Il n’y a pas encore de pénurie avoue de son côté Peugeot Pontarlier. On peut encore pro- poser un pneu acheté, un pneu offert, mais je ne dis que nous pourrons encore le faire dans quelques semaines” déclare la marque au Lion. D’autres magasins ont des dispo- nibilités. David, propriétaire d’une 307, a trouvé deux pneus “assez facilement, dit-il. Si je n’avais pas eu de pneus neige l’année dernière, je serais resté en rade une paire de fois.” Une autre solution pour s’équiper rapide- ment : Internet, mais les prix sont un peu plus élevés. Comment les cadeaux de Noël mis en rayon deux mois avant la fête, il fau- dra commander dès juin pour équiper sa voiture.Ainsi, les mauvaises langues pour- ront clamer haut et fort que l’hiver dans le Haut-Doubs dure plus que six mois dans l’année. E.Ch.

pénurie. Jusqu’à quand ?

INNOVATION

Lancement du S.R.I

La Franche-Comté en berne

me à la casse (beaucoup de véhicules sur le marché à équiper), des réglementa- tions européennes plus strictes (Allemagne, Autriche et Suisse obligent leurs automobilistes à s’équiper) et de la neige dans des régions qui n’avaient pas l’habitude de voir poindre des flocons. Résultat des courses : l’automobiliste du Haut- Doubs trinque, le profes- sionnel également.Certains évoquent une perte de l’ordre de 5%de leur chiffre d’affaires. Dans un même temps, les prix d’achat 2011

“N ous déplorons une forte baisse de la valeur ajou- tée de l’économie franc- comtoise par rapport aux autres régions. En volume, elle augmente de 6%, c’est deux fois moins qu’au niveau national. Il faut vraiment passer à la vitesse supérieure.” Ce n’est pas l’opposition régionale qui l’affirme mais bien la prési- dente de la Région Marie-Guite Dufay elle-même : l’innovation serait insuffisante en Franche- Comté. La préfecture de Région le confirme : “Dans l’automobile par exemple, depuis dix ans, la valeur ajoutée n’augmente pas,

Discret sur l’identité du fournisseur.

elle est même en baisse” avoue Philippe Maffre, le secrétaire général aux affaires régionales. Alors est-ce la nouvelle “Straté- gie régionale d’Innovation” pré- sentée le 7 octobre dernier qui va changer la donne ? Rien n’est moins sûr. Concoctée conjointe- ment par les services de la Région et de l’État, cette S.R.I. a retenu six orientations, parfois concrètes, parfois assez floues comme “ren- forcer le capital humain” ou “dif- fuser la culture de l’innovation” mais il n’est pas sûr que les chefs d’entreprises de P.M.E. ou de P.M.I. franc-comtoises, le plus

gros des effectifs, se sentent direc- tement concernés par ce projet aux contours plutôt alambiqués il faut l’avouer. Parmi les innovations “pondues” par les services de la préfecture, le lancement d’un “réseau social d’entreprises” sur Internet bap- tisé Innovabilis (http://innovabilis.net/). Lancé dans le quasi-anonymat, ce pro- jet Internet a tout de même coû- té 120 000 euros. À entendre les chefs d’entreprise, l’innovation ne se fait pas encore via un réseau social… J.-F.H.