La Presse Pontissalienne 133 - Novembre 2010

PONTARLIER ET ENVIRONS

La Presse Pontissalienne n° 133 - Novembre 2010

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ANIMAUX Le refuge de Pontarlier trop petit S.P.A., une vie de chien La S.P.A. de Pontarlier se dit “au bord de la rupture.” Elle a fermé sa porte aux abandons et seules les urgences sont acceptées. Le point avant le déménagement et après le legs.

Zoom - Animaux en attente dʼun foyer : 80 chats, 60 chiens, 14 lapins, 3 rats, 5 Gerbilles - Adoption : 155 euros pour un chien, 100 euros pour un chat (animaux vaccinés, sté- rilisés…) - Chats : la S.P.A. intervient gratuitement dans les villages pour stériliser les chats errants dans des villages demandeurs. Ce fut le cas à Vuillecin. - Couvertures : avant lʼhiver, la société est à la recherche de couvertures pour les pla- cer dans les niches ou cages. À votre bon cœur. Dans la future S.P.A. (soit à Chaffois ou Pontarlier), un gardien pourrait être employé.

D es histoires toutes dif- férentes que celle de Kaira, jolie bulldog abandonnée par son maître, celle de ce braque alle- mand laissé comme une vieille chaussette sur un tas de fumier par une troupe de cirque en représentation à Pontarlier ou encore celle de gentil toutou attaché en pleine nuit au por- tail de la société protectrice des animaux de Pontarlier. Une des-

fermer ses portes aux abandons : “Nous répondons seulement aux urgences (maltraitance, expul- sion d’un logement, divorce, décès du maître) et tentons de rai- sonner les autres personnes vou- lant abandonner leur animal” annonce le président Florian Ferraroli. Dans le chalet d’accueil situé non loin de la rocade, cages abri- tant lapins et souris ont rem- placé les tables et chaises. La société maximise son espace dans un contexte particulier puisqu’elle accueille deux fois plus de pensionnaires qu’elle ne le devrait. Certains bénévoles ouvrent même les portes de leur maison pour désengorger le site. “Franchement, ça va mal, ça va très mal, s’inquiète Florian Fer- raroli. Le quota d’animaux est dépassé : nous avons 80 chats (pour 30 places) et 60 chiens (pour 40). C’est une catastrophe, nous sommes au bord de la rup- ture” dit-il. Sur le plan des règles sanitaires, l’arche de Noé des animaux abandonnés n’est plus dans les clous mais répond à l’urgence

et un an après avoir reçu un legs d’1,5 million d’euros, rien n’a changé pour l’instant. “Avec cet argent, nous allons démé- nager” dit le président. Deux terrains ont été trouvés pour accueillir le nouveau site, soit à Pontarlier (en retrait des habitations pour éviter les nui- sances) ou Chaffois. Le projet pourrait avoisiner les 800 000 euros. Avec le fameux don de ce Pontissalien, la S.P.A. entrevoit l’avenir sereinement d’un point de vue financier, tout en étant

Gilberte, Serge, Alain, Émilie et les autres bénévoles se relaient pour balader chaque jour les animaux du refuge.

amer. “Notre fléau, c’est Inter- net. Là, on peut trouver chats et chiens gratuitement. Une fois à lamaison, le propriétaire se rend compte qu’il a fait un erreur et l’abandonne. Nous sommes aus-

si le service après-vente de maga- sins animaliers” déplore-t-il. À l’approche de Noël, la S.P.A. espère des adoptions… pas des abandons ! E.Ch.

tinée encore dif- férente que ce chat enfermé dans un sac- poubelle et jeté dans les fourrés jouxtant le refu- ge. Bref, les ani- maux domes- tiques ne sont pas toujours les meilleurs amis de l’homme com- me on veut bien le faire croire. Face à des aban- dons en hausse, la S.P.A. pontis- salienne a dû

Le legs d’1,5 million d’euros.

ENVIRONNEMENT

L’exemple de La Cluse-et-Mijoux

Des déchets suisses dans des poubelles françaises C’est sans doute parce qu’ils paient l’enlèvement de leurs déchets au poids que des Suisses font passer la frontière à leurs poubelles.

E n général, les ménages suisses paient l’enlèvement des ordures ménagères au poids. C’est sans doute la raison pour laquelle certains d’entre eux passent la fron- tière pour se débarrasser discrète- ment de leurs poubelles en les dépo- sant dans des points de collecte aménagés en France. C’est le cas notamment auxVerrières- de-Joux et à La Cluse-et-Mijoux. Des conteneurs ont été installés à l’écart des villages à destination des per- sonnes qui vivent dans les habitations les plus reculées. Or, ces poubelles sont anormalement pleines au regard du petit nombre d’habitants à qui elles servent. Les emballages qui traînent font dire qu’au moins une partie de ces déchets provient de Suisse. “ Les Suisses ne sont pas les seuls observe Yves Louvrier, le maire de La Cluse- et-Mijoux. Je pense qu’il y a aussi des Français qui viennent déposer des pro- duits qui n’ont pas leur place dans ces points de collecte, par flemme d’aller à la déchetterie.” Pneus, fils électriques, ces conteneurs abrités des regards servent de réceptacle à des déchets qui ne sont pas prévus à cet effet. “C’est un manque de civisme” déplo-

re le maire. Les élus de la com- munauté de com- munes du Larmont (N.D.L.R. : cette col- lectivité a la compé- tence déchets), redou- te que le phénomène ne s’amplifie à l’heure où le débat s’ouvre sur l’opportunité de chan- ger le mode de factu- ration de l’enlèvement des ordures ména- gères. Aujourd’hui, les habitants de la C.C.L. paient une taxe cal-

“Il n’y a pas de solution miracle.”

culée sur la valeur locative. Elle varie donc d’un village à l’autre, ce qui la rend très inéquitable. Il n’est pas impossible que demain la commu- nauté de communes du Larmont fac- ture les déchets au poids. Pour payer moins cher, la tentation pourrait être forte chez certaines personnes d’aller déposer leurs poubelles dans le conte- neur du voisin, ou alors, pourquoi pas, de leur faire passer la frontière. Yves Louvrier de conclure : “Quel que soit le système, il n’y a pas de solution miracle.” T.C.

La communauté de communes du Larmont n’exclut pas d’appliquer une méthode de facturation sur la base du poids

de déchets généré par chaque ménage.

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