La Presse Pontissalienne 131 - Septembre 2010

PONTARLIER ET ENVIRONS

La Presse Pontissalienne n° 131 - Septembre 2010

13

LA RIVIÈRE-DRUGEON

Points de vue contradictoires

Robert Grillon charge la barque communale Pratiquement en retraite, ce chef d’entreprise bien connu dénonce l’opposition systématique de la commune à ses projets de développement. Mise au point.

“J’ ai vraiment l’impression de ne pas être apprécié par la commune depuis une bonne vingtaine d’années” , déplore Robert Grillon qui dirige une entreprise de cou- verture-charpente-zinguerie. Pourquoi alors avoir attendu si longtemps pour s’épancher ? Le dirigeant ne tenait pas à lancer de telles accusations de crain- te de fragiliser l’activité de son entreprise qui réalise 50 % de son chiffre d’affaires avec les habitants de La Rivière.À deux doigts de remettre son affaire, il n’est pas dans les mêmes dis- positions aujourd’hui et peut donc s’exprimer plus librement. Ses critiques s’adressent bien entendu au maire actuel Serge Vallet et à son prédécesseur qui n’est autre que Christian Bou- day, le conseiller général. Le pre- mier grief remonte à 1989 à l’époque ou la S.N.C.F. s’apprête

à vendre une parcelle de 50 ares située à l’arrière de l’entreprise Grillon. “Je m’étais porté acqué- reur. Cela nous aurait permis d’agrandir l’atelier.Mais la com- mune a fait préemption car elle projetait d’aménager une zone artisanale. Elle a même été contrainte de racheter au prix fort une bande de terrain privée

Deux artisans dont Robert Grillon ont surenchéri. La com- mune a finalement décidé de préempter le tout. On lui a ensui- te proposé d’en acquérir une par- tie mais il a refusé” se défend- il. Après les municipales de 2008, Robert Grillon a sollicité le nou- veau maire Serge Vallet. “On lui a finalement fait une pro- position de vente à 10 euros/m 2 . Mais cela n’a pas abouti car il souhaitait l’acheter uniquement au prix d’aisance, soit 2 ou 3 euros/m 2 . On a essayé de fai- re un effort mais on a essuyé un second refus” , rapporte Serge Vallet. Aujourd’hui, la zone artisanale n’est toujours pas réalisée. Elle reste néanmoins d’actualité car des entreprises ont sollicité la commune pour trouver du ter- rain d’implantation. Les deux élus soulignent ensuite qu’ils n’ont absolument aucun grief

En observant que le terrain qu’il convoitait pour s’agrandir n’a toujours pas été viabilisé en zone artisanale, Robert Grillon s’interroge sérieusement sur la probité de la commune à son égard.

pour pouvoir accéder à la rou- te” dit-il. Christian Bou- day, maire à l’époque, recon- naît lui aussi le coût exorbitant de l’opération. C’est d’ailleurs le seul point d’accord. “Le montant du ter- rain S.N.C.F. a d’abord été esti- mé par le servi- ce des Domaines.

contre Robert Grillon dont les demandes ont toujours été trai- tées de façon équitable.Aumême titre que n’importe quel autre contribuable. Robert Grillon évoque ensuite un appel d’offres qui lui aurait été injustement retiré alors qu’il était le mieux placé en prix. “C’est vrai qu’il avait fait la meilleure proposition mais la rénovation en question a été inté- grée dans une opération plus vaste. De toute façon, il n’a jamais répondu aux appels d’offres importants” , constate Christian

Bouday. C’est probablement la révision de la carte communa- le qui a motivé la réaction de Robert Grillon de vider son sac. Dans le souci de maîtriser son développement, la commune a décidé de se doter d’un nouveau document d’urbanisme où les zones constructibles se retrou- vent côté Laveron. Soit à l’opposé du terrain appartenant à Robert Grillon qui envisageait d’y construire un éco-quartier. Rien de moins. Après enquête publique, le préfet a approuvé la carte communale. Robert

Grillon a fait un premier recours. Ayant été débouté, il a fait appel de la décision à la cour de Nan- cy. Tentative qui s’est soldée par un second rejet en date du 14 juin dernier. “Je ne vois pas comment une commission de 15 personnes aurait pu se liguer contre un seul habitant” , note Serge Vallet. Le maire remet également en cause le projet d’éco-quartier. “Il n’en a jamais été question dans les discussions entre Robert Grillon et le conseil municipal” tranche le maire. F.C.

L’impression de ne pas être apprécié.

Made with FlippingBook - Online catalogs