La Presse Pontissalienne 128 - Juin 2010

DOSSIER

La Presse Pontissalienne n° 128 - Juin 2010

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LABERGEMENT-SAINTE-MARIE Une lueur d’espoir Quand l’écrevisse montre patte blanche La pollution ne touche pas

ST-POINT Assainissement défectueux Quand les égouts débordent dans le lac… La communauté de communes du Mont d’Or et des deux Lacs semble vouloir s’atteler au problème du collecteur d’eaux usées qui dysfonctionne. L e collecteur des eaux usées qui borde le lac Saint- Point sature vite. Quand le réseau coince, les bouches d’égout régurgitent les matières domes- tiques saumâtres qui s’écoulent directement dans la nature. Ces dysfonctionnements sont connus. Certes le collecteur montre des signes de fatigue, mais il n’est que le révélateur d’un système d’assainissement glo- bal obsolète qui a vingt ans d’âge. Lorsque les pompes de la station de relevage sont en panne, le collecteur déborde. Ajoutons à cela les eaux parasites, les parti- culiers qui sont mal raccordés au réseau ou qui ne le sont pas du tout, pour comprendre que les failles du dispositif d’assainissement sont une source de pollu- tion du lac. Un phénomène à mettre en corrélation avec l’augmentation de la population sur ce territoire. Il y a longtemps que l’association de défense et de protection du lac Saint-Point et de son environnement s’est empa- rée du problème. C’est en mettant les pieds dans le plat, devant les élus, que les choses commencent à bouger. La communauté de communes duMont d’Or et des deux Lacs qui a la compétence assainissement s’attelle au problème. Un diagnostic complet du réseau a été réa- lisé. En 2011, des crédits importants devraient être alloués par la collectivité pour moderniser les pompes de la station de relevage. Un travail d’information va se poursuivre pour inviter les habitants qui ne sont pas raccordés au réseau à se mettre aux normes. Selon nos informations, un nouveau règlement d’assainissement sera voté par le conseil communau- taire. T.C.

Doubs passait par une réintroduction. Cet- te opération a été initiée en 2006 dans le cadre d’un projet européen piloté par le parc naturel régional du Morvan. Le pro- jet comprenait deux sites de réintroduc- tion, dont celui de Remoray. “Entre 2006 et 2008, on a procédé à trois réintroduc- tions dans deux cours d’eau de la réserve.” Les bêtes provenaient de ruisseaux situés dans le département du Jura, le Lizon et le Noeltant. Le prélèvement n’excédait pas 2 % de la population, soit 200 individus transférés dans le Haut-Doubs. En 2008, une vingtaine d’individus ont même été équipés d’émetteurs. Le suivi du projet laisse présager de très bons résul- tats. “On a retrouvé l’été dernier une femel- le avec un petit accroché sous son ventre. 64 individus ont été recensés un peu plus tard toujours dans les deux ruisseaux. Au printemps 2010, une autre femelle a été observée avec ses œufs plaqués sous le ventre.” Autant de signes encourageants même s’il faudra patienter encore quelques années avant de crier victoire. L’écrevisse à pattes blanches est un bon indicateur de la qua- lité des cours d’eau. Cette expérience montre que tout processus de pollution n’est pas irréversible. Même s’il faut du temps, beau- coup de temps, et parfois un petit coup de pouce pour favoriser le retour d’espèces en forte diminution. F.C. L’espoir renaît pour l’écrevisse à pattes blanches. Certaines ont été équipées d’un émetteur.

L’ écrevisse à pattes blanches était l’espèce autochtone qui peuplait les ruisseaux du Haut-Doubs jusqu’au milieu du siècle dernier. Les pelle- teuses en sortaient des godets pleins à ras bord dans les années soixante à l’époque des travaux d’assèchement de la vallée du Drugeon. “Puis l’espèce a pratiquement dis- tous les cours d’eau et toutes les cavités du Haut-Doubs. La réintroduction de certaines espèces semble très encourageante.

paru. Victime de la des- truction de son milieu naturel, de la pollution et surtout de la peste des écrevisses transmise notamment par sa cou- sine américaine. Cette maladie est, a priori , la cause majeure de l’éradication” , explique Bruno Tissot, le conser- vateur de la réserve naturelle du lac de Remoray. Le seul espoir de revoir un jour des écrevisses à pattes blanches dans les ruisseaux du Haut-

Tout processus de pollution n’est pas irréversible.

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