La Presse Pontissalienne 128 - Juin 2010
DOSSIER
La Presse Pontissalienne n° 128 - Juin 2010
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LES HÔPITAUX-NEUFS Courant juin Tunnel de Jougne : enfin la dépollution ! Les 1 500 m3 de broyats entreposés depuis 1977 dans ce tunnel devraient être évacués en juin sur Corcelles-Ferrières. Plus de 20 ans de procédure.
1 500 m3 de broyats d’ordures ménagères en provenance de la décharge de Labergement sont entreposés depuis 1977 dans le tunnel de Jougne.
L’ affaire devait déjà être réglée en 2006 quand la communauté de communes du Mont d’Or et des Deux lacs s’apprêtait àmettre ce marché d’évacuation en appel d’offres. Quatre ans plus tard, on se retrouve sensiblement au même stade en ayant néanmoins réglé l’épineuse question du traitement de ces déchets. “Les broyats d’ordures ménagères sont considérés comme des déchets en classe 2. Ils doivent être enfouis. Mais personne ne pou- vait nous dire où les emmener. C’était impossible de les enfouir dans une déchetterie locale à cause de la natu- re karstique du sous-sol” , précise Anthony Messika, le responsable technique à la Communauté de communes Mont d’or Deux Lacs. Les 1 500 m 3 de déchets seront fina- lement transportés et traités sur le site de Corcelles-Ferrières, vers Saint-Vit. “Je pense même que cela fera des bons gravats” , estimeMichel Morel, également soulagé de voir le bout du tunnel dans cette affai- re. Sa lenteur s’explique par le mon- tant initial de l’opération, évaluée dans un premier temps à 1,2 mil-
lion d’euros. “Cette estimation a été calculée comme s’il s’agissait d’intervenir dans une mine avec toutes les règles de sécurité induites. Le coût des installations s’élevait déjà à 300 000 euros.” À ce prix-là, le président de la communauté de communes était même prêt à effec- tuer lui-même l’opération “avec un bourricot” , dixit M. Morel. Les conditions d’intervention sont beaucoupmoins risquées qu’au fond d’une mine. Le tunnel dispose de plusieurs puits d’aération dont celui par lequel furent jetés ces déchets
qui provenaient de la décharge de Labergement-Sainte- Marie. Le montant du chantier a donc été ramené à 350 000 euros hors taxes. “Le démarrage doit se faire ce mois-ci sous réserve d’obtenir les aides” , reprend Anthony Mes- sika. Les demandes d’aides ont été effectuées auprès du Conseil géné- ral et de l’A.D.E.M.E. Le taux glo- bal de subvention dépasse généra- lement 50 % dans ce type d’opération. La présence de ces broyats a déjà fait l’objet de plusieurs plaintes.
“La première émanait des Amis du petit train de Vallorbe qui s’étaient offusqués de la situation dans un journal suisse” , rappelle Michel Morel. Autre plaignant incontour- nable, la Commission de Protection des Eaux qui avait porté l’affaire au tribunal administratif. Consé- quence de la démarche : le préfet était sous le coup d’une astreinte journalière. Mais elle n’a jamais été appliquée. “La commission de protection des eaux a vite compris qu’on faisait tout notre possible pour
régler le problème. On a plutôt tra- vaillé en concertation avec eux sur ce dossier” , se félicite Michel Morel. L’évacuation du tunnel ne semblait pas relever d’un cas d’extrême urgence.Aucune analyse de contrô- le n’a jamais mis en évidence des pollutions. “C’est toujours resté au stade de la suspicion. À l’aval du tunnel se trouve la pisciculture de la Ferrière qui n’a jamais eu le moindre souci sanitaire” termine le maire de Jougne. F.C.
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