La Presse Pontissalienne 127 - Mai 2010

PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n° 127 - Mai 2010

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PONTARLIER Plaque tournante de la drogue ? Après le cannabis, la cocaïne Les services de police ont mené une opération anti- drogue devant un lycée pontissalien. Rien d’exceptionnel, même si les contrôles devraient se renforcer.

SOCIAL

Les nouveaux conseils inter-quartiers Prise de parole ou prise de tête ? Les conseils inter-quartiers débutent en juin. Au centre-ville, 13 conseillers vont tenter d’apporter un autre son de cloche que celui des commerçants. Ils espèrent être entendus.

P ontarlier n’a rien d’une plaque tournante du trafic de drogue mais “comme toutes les villes centres, nous ne sommes pas épargnés” rapporte Jean-Luc Nusillard, commissaire de police de la circonscription de Pontarlier. Sur réquisition du procureur, un contrôle de stupéfiants a été mené le mois dernier devant le lycée Saint- Bénigne. Les policiers ont découvert un individu en possession d’une peti- te quantité d’herbe. “Il ne s’agissait pas d’un jeune de l’établissement sco- laire” tient à expliquer la directrice adjointe du lycée. Et d’ajouter : “Nous étions au courant que la Police avait une autorisation du procureur pour venir contrôler de 16 heures à 17 heures a se fait couramment et pas seule-

Elle touche toutes les couches de popu- lation mais son prix demeure élevé. Si aucun chiffre n’est fiable, le gram- me de cocaïne se négocie de 30 à 80 euros dans le Haut-Doubs. Son prix n’a toutefois pas cessé de bais- ser depuis ces trois dernières années. Il aurait été divisé par trois, permet- tant ainsi aux plus jeunes d’y accé- der. Le fait-divers le plus marquant remon- te tout de même à l’année dernière où un toxicomane de 30 ans avait injecté de l’héroïne à un mineur de 16 ans. La poudre blanche - bien que présente - n’a pas envahi la porte Saint-Pierre. “Pontarlier n’est plus touché qu’une autre ville. Pas moins non plus” conclut laconiquement le commissaire. N’est-ce pas un moyen de sous-estimer le problème histoire de “piéger” les vrais “dealers” ? S’il est difficile d’établir un lien entre trafic de drogue et comportements déviants, notons que la délinquance a progressé de 2,88 % dans le Doubs, en mars, par rapport à mars 2009. Cette hausse concerne essentielle- ment la zone de Pontarlier (+ 28,95 %). La délinquance de proximité (délin- quance de voie publique) connaît, elle, une diminution : - 5,65 %. Cette bais- se concerne les trois arrondissements : Besançon (- 1,08 %), Montbéliard (- 9,82 %) et Pontarlier (- 12,50 %). Les braquages sont toutefois en hausse. À chaque fois, ce sont des braquages pour de petits larcins (moins de 5 000 euros). E.Ch.

Les conseils représentent cinq zones. Un conseil d’élus

participe à chaque réunion. Premier

ment dans notre éta- blissement.” Pas de quoi inquiéter certains lycéens qui continuent à fumer l’herbe non loin de leur établis- sement. D’autres contrôles inopinés sont envisa- gés. Pour autant, les prises demeurent faibles : deux grammes de cocaïne ont été récupérés le mois dernier et les ser- vices de Police confir- ment que la cocaïne - nouvelle drogue à la mode - circule davan- tage en cœur de ville.

“De 30 à 80 euros le gramme de “coco”.

rendez-vous en juin pour le centre-ville.

A ude Marmorat, un cas unique. À 29 ans, cette Pontissalienne est une des rares jeunes à prendre de son temps pour participer à la vie démocra- tique en intégrant le conseil inter-quartiers du centre-ville. Douze autres personnes - souvent plus âgées - ont fait ce choix. Pourquoi ? “Pour participer au débat de la vie locale” répond cette future maman. Le 2 juin à 18 h 30, elle se retrouvera en compagnie de douze autres habitants du centre-ville pour évoquer son quartier et les améliorations qui pourront y être

apportées aussi bien dans le domaine festif que social. “C’est dommage qu’il y ait aussi peu de jeunes” regret- te la Pontissalienne qui espère néanmoins faire remon- ter les desiderata de ses “voisins”, histoire d’améliorer la vie du cœur pontissalien. “Au centre-ville, on entend surtout l’écho des commerçants et très peu celui des habi- tants. Le quartier est en train de se vider de sa popula- tion alors qu’il y a des avantages à habiter ici” dit-elle. Le premier : c’est bien évidemment la proximité avec les magasins. “Enceinte de 7 mois, je peux vous dire que c’est agréable de pouvoir faire ses courses à pied sans avoir le besoin de prendre sa voiture. ” Sans véritable pouvoir financier, les conseils inter-quar-

tiers auront-ils assez de poids pour peser dans la balance et ainsi mener de vrais projets ? Alain Durriaux, 51 ans, y croit : “Si on veut faire des ani- mations, il faudra demander à la muni- cipalité une enveloppe. Si j’ai décidé d’être membre du conseil, c’est après en avoir discuté avec un autre habitant” explique l’homme qui réside rue Jules- Ferry. Quels seront ses premiers griefs ? “Pour le moment, c’est encore un peu flou car notre première réunion n’a lieu qu’en juin mais j’aimerais bien que l’on puisse évoquer la circulation ou les espaces verts…” À raison de deux réunions par année, ces bénévoles auront un pouvoir limi- té et contrairement à Besançon où une enveloppe financière est allouée à chaque conseil, ils ne pourront pas de pouvoir financier. Qu’importe, ils comptent ne pas parler dans le vent. E.Ch.

“Pas de pouvoir financier.”

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Zoom Onze quartiers, cinq secteurs C oncrètement, les onze quartiers de Pontarlier ont été regroupés en cinq secteurs : Centre, Rive Droite Nord, Rive Droite Est, Rive Gauche Sud, et Rive Gauche Ouest. Chaque conseil est composé dʼun collège dʼélus avec six conseillers municipaux et dʼun collège de citoyens avec treize habitants du secteur concerné.

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