La Presse Pontissalienne 127 - Mai 2010

LA PAGE DU FRONTALIER

La Presse Pontissalienne n° 127 - Mai 2010

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PHÉNOMÈNE

Les maisons closes en Suisse

Prostitution légale ne veut pas dire meilleures conditions de travail Le canton de Vaud totalise 600 prostituées, 150 pour celui de Neuchâtel. Une offre légale bien supérieure à la demande, surtout en période de crise.

59 % des Français seraient favo- rables à la réouverture des mai- sons closes. À deux pas de Pon- tarlier, de l’autre côté de la frontière, vendre son corps dans une maison est tout à fait légal depuis une loi fédérale de 1992. Environ 25 000 filles usant de leurs charmes sont comptabilisées, dont 600 dans le canton de Vaud et 150 dans le canton de Neuchâtel. Sortir les filles de la rue pour les réunir dans des maisons closes permettrait de leur garan- tir un suivi en matière médical estiment les autorités suisses. C’est un argument avancé par la députée U.M.P. française Chantal Brunel, auteur du livre “Pour en finir avec la violence faite aux femmes”. À Genève, l’association Aspasie (organisation d’aide aux prostituées) apporte un bémol aux “bienfaits” des maisons closes. On serait loin des clichés façon Irma la Douce ou PrettyWoman. Selon l’association genevoise, “depuis les pre- mières crises des années 1990, les conditions des travailleuses du sexe sont fortement dépendantes de la situation économique. Beaucoup d’entre elles vivent dans la plus grande précarité.” L’offre serait supérieure à la demande, donnant lieu à de nombreuses tensions dans ce métier. Porte- parole de la police cantonale vaudoise, Jean-

Christophe Sauterel confirme : “30 salons de massage ont fermé en deux ans. Il y a une concur- rence sur les prix mais les salons de massage permettent de mieux protéger les prostituées”. - La protection. Dans le canton de Vaud, depuis le 1 er septembre 2004, les responsables de salons de prostitution doivent être enre- gistrés à la police cantonale du commerce. Cet- te loi “est censée protéger contre les menaces, violences et autres pressions.” Les tenanciers de salons doivent dorénavant s’annoncer et tenir un registre sur l’identité des personnes exerçant la prostitution. “Ils doivent veiller aux bonnes conditions d’hygiène et obtenir l’accord écrit du propriétaire des locaux.” - Provenance : Selon la police vaudoise, 40% des prostituées travaillant à Lausanne sont des Brésiliennes. On retrouve beaucoup de Hongroises et Roumaines. - Plaintes : Fin avril, à Genève, deux dan- seuses de cabaret ukrainiennes ont osé dénon- cer les pratiques “hors contrat” exigées par leur patron. La plainte fait notamment état “d’incitation à la prostitution.” La justice est rarement saisie car en engageant une procé- dure, les jeunes femmes s’exposent à un licen- ciement. En outre, elles ne peuvent prétendre trouver un emploi dans un autre établisse- ment car le monde des cabarets est petit.

600 prostituées seraient référencées dans le canton de Vaud. Et les maisons closes sont autorisées.

- Sécurité. À Berne, des boxes dans lesquels les personnes prostituées pourront conduire leurs clients vont être mis en place par les autorités afin d’accroître la sécurité.

- Des dérives. À Lausanne, des prostituées travaillaient dans des caves transformées en salons de massage dont le personnel était constitué pour la plupart de clandestins.

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