La Presse Pontissalienne 127 - Mai 2010

LA PAGE DU FRONTALIER 39

La Presse Pontissalienne n° 127 - Mai 2010

ARGENT

Les derniers chiffres des salaires Salaire du frontalier : la réalité d’un mythe En moyenne, un frontalier gagne environ 3 200 euros nets par mois. Pour une personne sans qualification, le salaire plafonne à 2 200 euros. État des lieux par secteur d’activité.

S i les Pontissaliens sont nombreux à ten- ter une carrière professionnelle en Suis- se, ce n’est pas pour profiter des cigarettes ou de l’essence à bas prix mais bien pour un salaire alléchant. Selon l’étude transmise par l’Office fédéral de la statistique suisse (O.F.S.), le salaire brut moyen mensuel, tous secteurs Zoom Les salaires en chiffres Couverture maladie . En Suisse, les charges sociales liées à lʼassurance-maladie sont à la char- ge intégrale de lʼemployé. Il faut souscrire une assu- rance santé pour frontalier. Charges salariales. Le ratio “salaire net/salaire brut” est plus intéressant en Suisse que dans la plu- part des pays de lʼUnion européenne (toutes charges sociales retenues - systèmes de prévoyance et retrai- te, chômage, assurances -, les charges sociales pour un employé dʼune trentaine dʼannées repré- sentent entre 13 et 15 % du salaire brut. Pour com- paraison, il est dʼenviron 23 % en France). Par exemple, si vous travaillez à Neuchâtel, pour un salaire brut égal entre Neuchâtel et la France, votre salaire net sera plus élevé en Suisse quʼen France. Lesfemmes. Les hommes sont mieux payés. Les différences de salaire peuvent aller de 20 à 60 %.

confondus, des travailleurs frontaliers (permis G) occupant les postes les plus qualifiés est d’environ 7 175 francs suisses bruts (environ 5 000 euros bruts). Pour les postes les moins qua- lifiés, il est d’environ 4 350 francs suisses (3 032 euros). En deux ans, les salaires ont aug- menté de 2,5 % en Suisse alors qu’ils ont aug- Cantons. La région de Zurich et le Nord-Ouest de la Suisse (cantons de Bâle-ville, Bâle-cam- pagne et dʼArgovie) sont les plus favorisées. Les salaires pour un même poste y sont plus élevés. Salaires bruts moyens par secteur dʼactivité (fin 2009) Horlogerie : 4 194 euros bruts/mois Industrie du tabac : 5 383 euros Recherche et développement : 5 608 euros Secteur bancaire et financier : 6 355 euros Poste et télécommunications : 4 373 euros Industrie chimique, cokéfaction : 5 429 euros Assurances : 5 409 euros Enseignement : 4 973 euros Services informatiques, services fournis aux entreprises : 4 753 euros Édition, impression, reproduction : 4 488 euros Santé et activités sociales : 4 077 euros Industrie alimentaire et boisson : 3 700 euros Hôtellerie et restauration : 2 785 euros

Peu de fronta- liers prennent leur repas dans des restaurants suisses, comme ici en Vallée de Joux.

menté de 1 % en France pour l’année 2009. Après avoir déduit les frais d’essence, les heures passées dans le transport, le nombre d’heures travaillées (environ 40 heures), les charges sociales, le système de prévoyance et retraite, le frontalier (moyen) gagnerait de 2 500 euros nets à 3 200 euros nets. L’eldorado suisse n’est donc pas un mythe… mais encore faut-il avoir les reins solides pour trouver la bonne pépite car si

le chiffre apposé au bas de la fiche de salaire est alléchant, il ne va pas sans certains sacrifices sur son mode de vie. La précarité de l’emploi suisse ne semble plus un contre-argument. Au chômage, un frontalier touche 1,5 fois plus qu’un smicard pendant 6 mois minimum selon Pôle Emploi. Bref, ça vous laisse le temps de rebondir. E.Ch.