La Presse Pontissalienne 127 - Mai 2010

La Presse Pontissalienne n° 127 - Mai 2010 MOUTHE - RÉGION DES LACS 22

CONSULTATION En septembre La voie verte soumise à enquête publique Les travaux d’aménagement de la voie verte vont démarrer fin 2011. Mais avant cela, le dossier sera soumis à enquête publique. Déjà de nouveaux commentaires fusent sur la pertinence du tracé. Le Conseil général répond.

S elon les services du Conseil géné- ral du Doubs, l’enquête publique relative à la voie verte doit démarrer aumois de septembre. Le dossier est prêt, il ne reste à régler que quelques détails administratifs avant de le soumettre à l’avis de la population. Des commentaires fusent déjà sur le profil du nouveau tracé qui longe la rive gauche du lac et file jus- qu’à Pontarlier. La boucle autour du plan d’eau a donc été abandonnée dans l’immédiat. Le Département avait de bonnes de raisons de laisser provisoi- rement de côté la rive droite. Compte tenu des difficultés rencontrées sur ce tronçon-là, attendre qu’elles soient levées aurait retardé considérablement le projet. “Une voie verte répond à des caractéristiques spécifiques. Entre Mal- buisson et Montperreux, elle n’était pas réalisable notamment à cause de pro- blèmes de pente trop forte” indiquent les services duConseil général duDoubs. En revanche, partant de ce constat, ils

se sont mis au travail avec les élus de ces deux villages pour imaginer une liaison sécurisée entre ces deux com- munes, réservée aux modes doux. “Cela fait un an que nous travaillons sur ce complément.” Une fois réalisé, il per- mettrait aux promeneurs de faire le tour du lac en toute sécurité. Le mon-

Repères Un projet de 36,7 km dont 11,7 km de voie verte, 7,5 km de bandes cyclables, 9,5 km de voies partagées. Lancement des travaux entre août 2011 et mars 2012. Mise en service jusquʼen 2014. Un coût de 15,5 millions dʼeuros T.T.C. dont 13,4 millions dʼeuros de travaux. Création de 200 places de parking réparties sur 5 aires.

du parcours. Claude Jeannerot, président du Conseil général du Doubs, est décidé à aller au bout de ce projet dans un contexte qui n’est pas favorable aux finances des Départements. C’est une preuve sup- plémentaire des ambitions fortes que la collectivité a pour ce territoire à vocation touristique. “Je crois en la capacité d’attractivité de cet équipe- ment. Ce que j’ai dit aussi aux com- munes, c’est qu’elles devront faire vivre cette voie verte avec des activités, de l’hébergement. Le Conseil général ne peut pas tout supporter, mais il peut être présent” explique-t-il. Si la futu- re voie verte connaît un engouement similaire à celui de la véloroute qui longe les rives du Doubs, alors oui, le pari de l’attractivité sera gagné. T.C.

Vue du tracé de la future

voie verte qui longe la rive gauche.

tage financier de cette opération parallèle à la voie verte n’est pas enco- re arrêté. Ce qui est sûr, c’est que les communes ne devraient avoir à sup- porter qu’une partie de l’investissement, “la plus faible” dit-on. Cet équipement sera pleinement pertinent lorsqu’il sera possible de partir de Pontarlier et d’effectuer le tour du lac tranquillement en profitant des différentes haltes recensées le long

“Faire vivre cette voie verte.”

RÉACTION Président du Syndicat des Deux Lacs “Elle va créer un appel d’air touristique” Pour Didier Hernandez, la voie verte est un atout complémentaire du projet de développement touristique des deux lacs. Seul regret : qu’elle ne fasse pas le tour du lac. La Presse Pontissalienne : Que vous inspire le nouveau tracé de la voie verte ? Didier Hernandez : C’est dommage que la voie verte ne fasse pas tout le tour du lac. Je sais aussi que des contraintes techniques rendaient difficile son passage entre Malbuisson et Montperreux. J’aurais cependant sou- haité qu’elle aille au moins jusqu’au centre nautique de Malbuisson qui va être modifié pour qu’il puisse ouvrir une grande partie de l’année voi- re toute l’année.Toutefois des discussions sont engagées entre le Conseil général,Montperreux et Malbuisson pour créer un aménagement réser- vé aux modes de déplacement doux entre ces deux communes. L.P.P. : Considérez-vous cette voie verte comme un atout pour dynamiser le tourisme ? D.H. : Cette infrastructure va servir aux gens d’ici. Mais il faut plutôt la voir comme un outil qui va créer un appel d’air touristique. L’objectif voulu par le Conseil général est que cette voie verte ait une portée tou- ristique. L.P.P. : Cet équipement est complémentaire du projet de développement touristique des deux lacs ? D.H. : Ce projet a un rapport avec la voie verte. Nous sommes en train de nous organiser. J’ai réussi l’année dernière à faire travailler ensemble les quatre clubs nautiques autour du lac pour qu’ils proposent un for- fait aux touristes. On a créé le “pass-nautique” qui pour 40 euros offrait aux visiteurs un accès à plusieurs activités. Ça n’a pas bien fonctionné, mais ce qui est important c’est la volonté de travailler ensemble avec l’office de tourisme. C’est la raison pour laquelle on reprend le concept cette année avec un tarif fixé à 10 euros. Nous réfléchissons à des bateaux solaires qui feraient la navette entre les deux rives du lac. J’ai bon espoir, tout cela va dans le bon sens. L.P.P. : L’idée d’employer à la communauté de communes une personne pour se char- ger de la promotion du tourisme autour du lac aurait été lancée. Qu’en est-il vraiment ? D.H. : Nous devons valoriser les investissements à venir comme la voie verte. À mon sens, il faut trouver un agent de développement pour coor- donner l’action touristique. Cette personne devra être capable de créer des produits touristiques qui englobent la voie verte et les activités aqua- tiques. Il y a beaucoup de choses à faire pour que les choses soient claires pour les touristes. Nous aurons besoin de quelqu’un capable de pro- mouvoir tout cela. L.P.P. : L’office de tourisme ne peut pas assumer cette mission de promotion ? D.H. : L’office ne pourra pas tout faire. Sur le territoire de la communau- té de communes, ça ne me semble pas impensable d’avoir une personne capable de générer les produits touristiques propres à ce secteur, été comme hiver. Propos recueillis par T.C.

À terme, les promeneurs devraient pou- voir faire le tour du lac en toute sécurité.

RÉACTION

Le président Alain Boissière Une voie verte un peu “bâtarde” Le projet de voie verte qui longe le côté gauche du lac Saint-Point ne correspond pas au souhait émis par l’association de sauvegarde du sentier pédestre.

L e nouveau projet de voie verte n’emballe pas plus Alain Boissière que le premier parcours, mais les raisons du mécontentement sont différentes. Le président de l’association de sauve- garde du sentier pédestre et des rives du bord du lac Saint- Point, estime que le projet qui sera soumis à enquête publique est un peu “bâtard.” Le tracé longe toute la par- tie gauche du lac jusqu’à Pon- tarlier, oubliant tout le côté droit à l’exception d’un petit tronçon à hauteur de Mal- buisson. “Cela ne correspond

y permettre la circulation des rollers et des cyclistes. Une cohabitation impossible avec les piétons selon l’association. Un argument tombé à pic pour quelques propriétaires fonciers qui donnaient surtout l’impression de défendre leur pré carré dans cette histoi- re. Une agitation inutile finale- ment puisque les services du Conseil général reconnais- sent avec du recul que ce tra- cé “n’était sans doute pas réa- lisable compte tenu de la présence de zones protégées.”

pas à ce que l’on souhaitait. Nous avons beaucoup dialo- gué avec le Conseil général. Nous proposions que le sen- tier pédestre existant, assez mal entretenu, qui ceinture le lac, soit aménagé et équi- pé de bancs, de tables, et de poubelles. Quant aux vélos et aux rollers, l’idée était de les faire circuler sur une piste cyclable longeant la route tout autour du lac” explique Alain Boissière. Ce n’est pas l’option qu’a retenue le Dépar- tement du Doubs. “Je ne cri- tique pas, car il y a une volon- té de faire quelque chose.Mais

je crains que la collectivité ne dépense beaucoup d’argent dans un projet qui ne répond pas aux attentes du plus grand nombre.” Cette association rappelle

qu’elle ne s’est jamais oppo- sée à la voie verte. Elle s’est créée fin 2007 en vue de contester le tracé initial qui prévoyait d’élargir le sentier pédestre pour

“La volonté de faire quelque chose.”

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