La Presse Pontissalienne 127 - Mai 2010

DOSSIER

La Presse Pontissalienne n° 127 - Mai 2010

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POPULATION

Impact sur le foncier

Métabief : des frontaliers et des lotissements Les prix de l’immobilier sont toujours aussi hauts dans la station du Haut-Doubs où se conjuguent avec bonheur tourisme et travail frontalier. Complémentarité.

Gérard Dèque sur le terrain où sera construit le prochain lotissement communal de 25 parcelles.

À Métabief, sur les 12 conseillers municipaux, 5 travaillent en Suisse. Cet- te représentativité est assez significative de l’importance des frontaliers dans les communes du Haut-Doubs et du Haut-Jura. Si l’on se concentre uniquement sur la popu- lation active, les taux dépassent alors allégrement 50% et peuvent s’envoler jusqu’à 80% voire 90%. En 1996, on recensait 700 habitants chez les “Chats Gris”. Ils sont plus d’un millier aujour- d’hui. Métabief semble être un bon “spot” pour les frontaliers. “Les lotis- sements sont toujours pris d’assaut” , observe le maire Gérard Dèque. Rare dans une commune de cette taille de trouver 5 agences immobilières dans la même rue. Tout un symbole. Cette densité s’explique aussi par la vitalité des transactions liées au tou- risme et qui touche le marché des rési- dences secondaires. Les nouveaux lotis-

sements sont majoritairement occu- pés par des familles où l’un des deux parents au moins exerce en Suisse. Les derniers quartiers urbanisés en disent long sur le pouvoir d’achat de ses occupants. Le tout pavillonnaire étant gourmand en place, le conseil municipal a décidé lever le pied. “On lance encore un lotissement de 25 par- celles avant de marquer une pause” ajoute le maire. La commune a engagé la révision du Plan Local

La croissance démographique est-t- elle synonyme d’enrichissement finan- cier pour la commune qui en bénéfi- cie ? “On perçoit un peu plus d’impôts mais cela ne compense pas les charges supplémentaires liées à l’extension de la voirie ou des infrastructures à carac- tère social, sportif ou culturel” répond le premier magistrat. La commune a même décidé d’augmenter la fiscalité “de façon maî- trisée” dans la perspective d’investir dans de nouveaux équipements, notam- ment une salle polyvalente. Vive la Suisse. F.C.

le” , confirme le maire en évoquant ain- si l’un des deux effets négatifs selon lui de la “frontalier’expansion”. Le second ayant trait au prix du terrain. Aujourd’hui, le prix moyen du m 2 constructible varie entre 100 et 120 euros. “On était à 30 euros/m 2 sur du lotissement communal en 1998.” Édi- fiant… Ce dynamisme se répercute inévita- blement dans l’effectif de l’école qui se porte comme un charme. On manque de place à la halte-garderie où un pro- jet d’extension est à l’étude. “La proxi- mité du marché du travail suisse offre aussi la possibilité aux jeunes du pays

de rester au pays.” Gérard Dèque estime que la Suisse est une chance assez complémentaire avec le tourisme. Le mariage des deux a plus d’impact dans l’économie du vil- lage qui abrite encore une dizaine d’artisans. La station subit moins qu’ailleurs les effets de la saisonnali- té touristique. Elle ne se vide pas sitôt la fermeture des remontées méca- niques. Inversement, le tourisme lui permet d’échapper à la catégorie des villages dortoirs. Il contribue aussi au maintien de certains services. L’avenir de l’agence postale serait beaucoup problématique sans les vacanciers.

d’Urbanisme. Non pas tant pour freiner les pos- sibilités d’expansion mais plutôt dans l’objectif de l’organiser de façon plus harmo- nieuse. En évitant de s’éparpiller dans tous les sens par exemple. “On tient aussi à pré- server l’espace agrico-

“Un bon “spot” pour les frontaliers.

De grandes marques à prix entrepôt

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