La Presse Pontissalienne 123 - Janvier 2010

ÉCONOMIE

La Presse Pontissalienne n° 123 - Janvier 2010

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INDUSTRIE

De nouveaux marchés à l’étude pour Schrader “Réaliser 20 % du chiffre d’affaires

en dehors de l’automobile d’ici 2015” L a Presse Pontissalienne :Le grou- pe Schrader est présent dans cinq pays. Comment se situe “tubeless”, ces marchés sont très importants.

La crise automobile encourage le groupe Schrader à chercher de nouveaux marchés pour se développer, tels que le médical et les nouvelles énergies. Les innovations à l’étude ouvrent des perspectives pour l’usine de Pontarlier.

est porteur. En revanche, il est arrivé à maturi- té en Europe et aux États-Unis. C’est donc dans ces pays-là qu’il faut chercher d’autres vecteurs de croissance. L.P.P. :Le site de Pon- tarlier a donc de l’avenir. Toute possi- bilité de délocalisa- tion est évacuée ? J.-M.B. : Je suis Franc-Comtois, je suis attaché à cet- te région. Nous sommes capables à Pontarlier d’obtenir des gains de produc- tivité. Il n’y a pas d’intérêt à aller les chercher ailleurs. Cette entreprise du

Pontarlier dans cette entité ? Jean-Michel Bolmont : Nous dis- posons de cinq usines en Inde, une au Brésil, une en Chine et une aux États-Unis. Le site de Pontarlier est le plus important du groupe SchraderValves Inter- national, tant en termes d’effectif que de chiffre d’affaires. Il joue cependant à armes égales avec le site américain et ses 65 mil- lions de dollars de chiffre d’affaires, dans un groupe qui en génère 164 millions. L.P.P. : Ces derniers mois, est-ce que la baisse d’activité a été ressentie de façon homogène à l’échelle du grou- pe ? J.-M.B. : Non. La baisse a été plus marquée aux États-Unis et en Europe. La Chine a souffert tout en sachant que le recul est à relativiser puisque la croissance est passée de 18 % à 9 %. Au Brésil, nous avons ressenti le fléchissement, mais l’activité repart plus fort en ce moment qu’en Europe et aux États-Unis. En Inde, nous n’avons pas obser- vé d’effets propres à la crise. L.P.P. : Compte tenu de cette réparti- tion, la stratégie du groupe est-elle d’investir dans les pays émergents que sont l’Inde, le Brésil et la Chine ? J.-M.B. : La stratégie du groupe est de développer l’activité en Inde et enAmérique du Sud car il y a des marchés à capter dans ces régions-là. Mais ce déve- loppement ne se fait pas au détriment de l’usine de Pon- tarlier. D’ailleurs, pendant la crise, nous avons rapatrié des productions dans le Haut-Doubs pour préserver l’emploi chez Schrader, mais également dans notre réseau de sous-traitants. L.P.P. : Quelles sont vos prévisions pour 2010 ? J.-M.B. : Pour l’instant, le mar- ché retrouve des couleurs mais je reste persuadé que cette année sera à l’image de celle de 2009 en Europe et aux États-Unis. En revanche, l’Inde et le Brésil seront dans le haut du tableau de la croissance. Une fois enco- re, ce sont des pays où les mar- chés de l’automobile et du deux roues se développent. Les gens sont mobiles et les véhicules sont en train de s’équiper de pneumatiques “tubeless”. Pour nous qui fabriquons des valves

L.P.P. : L’automobile représente 90 % de votre chiffre d’affaires. La crise que traverse le secteur vous oblige-t-elle à chercher d’autres domaines d’activité tels que le médical, compatibles avec votre outil de production ? J.-M.B. : La difficulté de l’automobile est que nous sommes sur des volumes impor- tants avec des marges faibles. Notre projet est en effet d’orienter le groupe sur des marchés qui offrent de meilleures marges. Le médical en est un. Il pro- gresse de plus de 8 % par an. L’espérance de vie s’allonge, la population occidentale vieillit et les problématiques liées aux soins s’accentuent également. Il y a des opportunités pour Schrader car nous avons la tech- nologie, toutes les compétences, et certaines gammes de produits compatibles avec le médical. Nous travaillons sur deux inno- vations pour l’industrie médi- cale dont une pour le marché américain et l’autre pour l’Europe. L.P.P. : Étudiez-vous d’autres pistes de développement en plus du médi- cal ? J.-M.B. : Le marché des énergies nouvelles nous intéresse éga- lement. Nous voulons égale- ment valoriser l’après-vente en commercialisant par exemple des appareils de montage de pneumatiques. Nous sommes déjà leaders sur la réparation de pneus d’engins spécifiques utilisés pour exploiter des mines. C’est un marché en croissance que nous espérons multiplier par dix. L.P.P. : L’objectif est que ces nouveaux marchés occupent quelle part du chiffre d’affaires de Schrader dans les pro- chaines années ? J.-M.B. : En 2015, je souhaiterais que 20 % du chiffre d’affaires du groupe se fasse en dehors de l’automobile. L.P.P. : On imagine que cette straté- gie va vous obliger à dédier des sites à activités spécifiques. Est-ce que l’usine de Pontarlier qui emploie 393 personnes pourrait, à terme, être posi- tionnée que sur le médical par exemple ? J.-M.B. : En effet, l’Inde, le Bré- sil, et la Chine sont en retard sur l’automobile comparé à l’Europe et les États-Unis. Dans ces pays émergents, ce marché

La première richesse de Schrader est son personnel.”

Jean- Michel Bolmont est président du groupe Schrader

Haut-Doubs gagne de l’argent, nous démontrons aux action- naires du groupe Tomkins auquel nous appartenons que nous sommes rentables et que nous avons des perspectives de développement à long terme. À mon sens, cette course sans fin à la productivité est pesante. C’est aussi la raison pour laquel- le je souhaite trouver d’autres marchés que l’automobile. Le site de Pontarlier sera même renforcé car j’ai l’intention d’y implanter le pôle excellence en recherche et développement du groupe. L.P.P. :Qu’en est-il du projet de construi- re une nouvelle usine à l’extérieur de Pontarlier comme cela avait été évo- qué en 2004 ? J.-M.B. : Il n’y a pas de projet immobilier pour plusieurs rai- sons. Tout d’abord la croissan- ce sera nulle les trois prochaines années. En six ans, le contexte économique a changé. Ensuite, depuis 2006, nous avons inves- ti 20 millions d’euros dans la rénovation du site Schrader à Pontarlier. Le lieu est peut-être ancien, mais l’outil industriel dont nous disposons est à la pointe de la technologie. Enfin, la première richesse de Schra- der est son personnel. Les com- pétences sont ici et il n’y a pas de raison d’aller en chercher ailleurs. Propos recueillis par T.C.

Valves depuis

avril 2009. Le groupe emploie 1 136 per-

sonnes dans le monde.

BUGNY

Opération de communication

Philippe Henriot

a un cœur d’artisan

Charpentier à Bugny, il appelle les artisans à venir exposer dans son atelier dans le cadre de la semaine de l’artisanat qui déroulera en mars.

D ans le cadre de la 8 ème édition de la semaine de l’artisanat qui se dérou- lera du 12 au 21 mars, la Chambre de Métiers de l’Artisanat du Doubs met en place une action originale. Elle propose à ses adhérents de participer à l’opération “Cœur d’artisan” qui n’est autre qu’une vaste opération de communication desti- née à promouvoir tous les métiers de

festation, l’entreprise de Bugny devien- drait donc une ruche dans laquelle tous les professionnels de l’artisanat, quel que soit leur métier, viendraient s’installer pro- visoirement afin de rencontrer le public. Philippe Henriot lance donc un appel à tous les artisans intéressés par le projet afin qu’ils prennent leur disposition pour venir exposer à Bugny. “On peut aména- ger des cellules dédiées à chaque entrepri- se” explique Philippe Henriot. Il ajoute : “L’objectif est que les artisans se fassent connaître. Nous ne parlons pas suffisam- ment de l’artisanat.” C’est la raison pour laquelle l’entrepreneur espère faire venir des écoles pour sensibiliser les jeunes à des professions qui créent de l’emploi.

l’artisanat. C’est dans ce cadre-là que Philippe Hen- riot, charpentier à Bugny, s’apprête à agir sur son sec- teur géographique. Il est disposé à libérer 1 000 m 2 de son atelier pour per- mettre à des artisans de venir présenter leur savoir- faire. Pour les besoins de la mani-

“Que les artisans se fassent connaître.”

Renseignements au 03 81 39 26 11

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