La Presse Pontissalienne 123 - Janvier 2010
VALDAHON - VERCEL
La Presse Pontissalienne n° 123 - Janvier 2010
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ÉTALANS
Économie Vieille Matériaux, portrait d’une saga familiale V ieille, une famille en béton ? Si le raccourci est vite établi, disons que les trois frères Reconnue dans le milieu du bâtiment, la société “Vieille Matériaux” d’Étalans met le familial au service du commercial en imposant sa marque de fabrique. Bientôt la troisième génération.
L’environnement en ligne de mire “Changement dans le bloc béton” V oilà un an que la société “Vieille Matériaux” a obtenu la nor- me F.D.E.S. (fiches de déclaration environnementales et sanitaires) pour la réalisation de ses blocs bétons dans son usi- ne de Merey-sous-Montrond dirigée par Alain Vieille. En clair : elle respecte lʼenvironnement grâce à un processus de fabri- cation limitant la consommation dʼénergie primaire et dʼeau. À lʼannée, lʼusine produit plus de 4,5 millions de blocs. “Il sem- blerait que nous dirigions vers un changement important en ter- me de construction dit le P.D.G. Le bloc béton à coller semble vouloir prendre le pas sur celui à maçonner : cela entraînera des investissements et choix importants.” La famille a compris que les seules les sociétés qui grandissent ont une chance dʼexister. Changements en vue, concurrence oblige.
(Michel au départ, Bernard puis Alain) et la sœur (Annie) ont eu les reins assez solides pour faire d’un petit point de vente une véritable entreprise de matériaux et négoce à l’échelle régionale.Aujourd’hui, la socié- té emploie près de 43 salariés à Étalans. À sa tête : Bernard Vieille, le grand frère, épaulé par aujourd’hui Alain le petit frère. Les frangins perpétuent l’activité lancée par leur père il y a plus de quarante ans. “Lorsque mon père est décédé, c’est mon frère Michel qui a assuré le suivi. Il avait 16 ans. Quand il est par- ti à l’armée, c’était à mon tour !” se remémore Bernard Vieille, aujourd’hui président-directeur
À Merey- sous-
Montrond, l’usine de fabrication produit des milliers de moellons à l’année.
général (P.D.G.). Modeste, il dit avoir “travaillé” pour en arri- ver là.Mais force est d’admettre qu’il a tout du chef d’entreprise : l’anticipation avec cet avanta- ge de mettre l’accent sur les relations humaines dans l’entreprise. Le 17 juin 2011, il cédera sa pla- ce… à son fils Sébastien pour une transmission en douceur : “Il y a cinq ans, nous étions face à un tournant, se remémore Ber- nardVieille. On s’est aperçus que notre société valait quelques“sous” car de nombreux grands groupes voulaient nous racheter” dit-il modestement. À l’appel des sirènes, “Vieille matériaux” a préféré la trans- mission sachant que la structu- re est une des rares de l’Est de la France à produire à la fois les blocs bétons dans son usine de Merey-sous-Montrond, les trans- porter, les commercialiser ou vendre du carrelage. “La chose seule chose que nous ne faisons pas, c’est le chauffage et sani- taire” détaille le gérant qui a fait évoluer la structure en rache- tant “Trimaille Matériaux” à Clerval (1997), “Tout Faire” à Maîche et racheter une partie “d’Exincourt Béton”. Des choix d’importance mais assumés si
tant est que Ber- nardVieille avoue “qu’il y a une ving- taine d’années, on se posait moins de questions straté- giques. À l’heure actuelle, on peut bien travailler mais ne pas s’en sortir. C’est le paradoxe” dit-il. La crise écono- mique, bien sûr qu’il a fallu l ’ a f f r o n t e r !
PAYS DE VALDAHON-VERCEL Zone d’Étalans La maison bois à portée de tous Une vraie maison à ossature bois pour moins de 150 000 euros montée en deux jours : c’est le pari de Dominique Charmoille, qui crée son entreprise dans la zone de la Croix de Pierre d’Étalans. 12 emplois à la clé. U ne maison en bois esthétique, modulable, évolutive, résistan- te, utile et facile à monter. Voi-
“Moins de questions stratégiques qu’avant.”
D’ailleurs, il estime que la Franche-Comté est une des régions les plus touchées, que ce soit à Besançon ou à Pontarlier. Et la cohabitation entre le fami- lial et le commercial dans tout cela : atout ou pas ? “Autant les relations peuvent être profitables, autant elles peuvent être déran- geantes, répond BernardVieille. En se faisant trop confiance, on oublie parfois de se parler. Cela peut conduire à des erreurs, voilà c’est pourquoi nous faisons deux fois plus de réunions qu’il y a dix ans (rires).” On savait la famil- le Vieille en béton. Désormais, on sait qu’elle est en or.
Zoom La zone de la Croix de Pierre Les entreprises installées sur la zone dʼactivités dʼÉtalans : Véranda Rêves (1 500 m 2 ; 10 salariés), Renault (3), Cuisine Lombardot (2 400 m 2 , 16), Chays (1 800 m 2 , 5), Essence de Java (import et distribution de mobilier), Gilles Peyrafort (150 m 2 , 3), Minoterie Dornier (10), MJ Développement (270 m 2 , 2), SAS Perrin (2 000 m 2 ), Charmʼossature, (12 salariés). Entreprises pas encore installées mais terrain acheté : Cicar (1 600 m 2 , 15), Tripard (1 200 m 2 ).
ci les arguments avancés par Domi- nique Charmoille, diplômé en menuiserie et charpenterie, qui lan- ce en mars avec son épouse Delphine un concept novateur : la création de maisons à ossature bois pour moins de 150 000 euros. Et ça n’a rien à voir avec les maisons en kit. Partant du constat que le bois reste cher et que la majeure partie des constructions de chalets dépasse les 200 000 euros, le gérant de la nou- velle S.A.R.L. “Charm’ossature” dit avoir trouvé une solution pour bais- ser les coûts. Comment ? “En produi- sant et en travaillant de manière indus- trielle le bois” explique-t-il tout en vantant les charmes et les qualités du bois notamment en matière d’économie d’énergie (30 % d’économie de chauffage). Ses maisons sont garan- ties 10 années et l’homme atteste de 18 années d’expérience dans le domai- ne du management et de la produc- tion de maison à ossature bois. Si Dominique Charmoille a décidé de se lancer, c’est en partie après avoir reçu l’offre d’une importante société vendant plus de 1 800 maisons par an pour mettre en place ce projet. L’homme a préféré préserver son idée afin de la faire fructifier avec son épou- se et associée.
Renseignement : www.charmossaturebois.fr
pourra faire la maison à sa guise, note Delphine. Ça peut être une première maison que l’on peut ensuite amélio- rer en plaçant une véranda.” Les par- ticuliers pourront contacter la socié- té mais cette dernière travaillera en priorité avec des constructeurs de mai- sons individuelles, avec les artisans qui n’ont pas les locaux pour réaliser de tels types de structures. L’objectif étant de pouvoir s’agrandir : “Si je me suis installé dans cette zone, c’est jus- tement pour ne pas avoir de limites. La demande est forte. Mon but est de s’installer dans le Doubs puis dans le Nord-Est de la France.” Autre argument de vente : la rapidi-
E.Ch.
té. Après avoir reçu les plans, “la mai- son peut être mise hors d’eau en 2 jours.” Ensuite, reste à placer les tuiles et installer les chéneaux. L’idée étant que l’acheteur peut choisir s’il met ou non la main à la pâte. Dans ce cas, il peut faire diminuer le coût d’achat. Charm’ossature” débutera la produc- tion en mars avec douze salariés. Menuisiers, assembleurs oumonteurs, peintres… : tout est prêt “pour réali- ser des maisons adaptées à 91 % des budgets.” E.Ch.
“Des maisons adaptées à 91 % des budgets.”
Pour réaliser ce projet d’envergure, lui et sa femme ont investi près de 2,7 millions d’euros dans la réalisation d’un bâtiment de 100 m de long pour 32 de large installé dans la nouvel- le zone artisanale de la Croix de Pierre à Éta- lans afin d’entreposer les outils industriels qui permettront la réalisa- tion des pièces. De l’industriel “où chacun
La famille Charmoille investit beaucoup de temps et d’argent dans ce projet d’envergure.
Dans un an, Bernard Vieille (debout) laissera son frère Alain et son fils Sébastien diriger l’entreprise.
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