La Presse Pontissalienne 123 - Janvier 2010

MONTBENOÎT ET LE SAUGEAIS

La Presse Pontissalienne n° 123 - Janvier 2010

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GILLEY

L’étable comme énergie verte La vache, une chaudière L’entreprise Bonnet-Perrin de Gilley propose une pompe à chaleur qui récupère les calories d’un bâtiment d’élevage pour chauffer une habitation. L’étable devient source d’énergie.

L a chaleur dégagée par les vaches pour chauffer son habi- tation le tout, sans odeur… “Du bonheur” à écouter Jean- Louis Perrin, artisan chauffa- giste installé à Gilley qui a réussi à moderniser et faire fonctionner un prin- cipe vieux comme le monde visant à utiliser la chaleur produite par les bêtes pour la conduire ensuite dans la mai-

cela ? “Je ne peux pas donner un prix. Il faut faire un devis car chaque installa- tion est différente. Il y a 40 % de crédits d’impôts” annonce l’artisan qui devrait installer sept autres structures de ce type dans le départe- ment.

suis dit qu’il y avait quelque chose à faire d’autant que nous nous occupions déjà de la maintenance de pompes à chaleur qui avaient été installées il y a plus de vingt ans.” L’arrivée du fioul, alors à bas prix, avait vite scellé le sort de cette technique assez simple. “Il faut un système de ventilation qui fonctionne bien” dit-il. L’air passe dans la pompe à chaleur, puis est transformé en eau chaude qui peut monter jusqu’à 60 degrés. “Ce sys- tème peut vraiment être viable dans notre région car les habitations des agriculteurs sont souvent proches des étables” évoque l’homme, parti démar- cher des usines spécialisées en Espagne puis en Italie pour dégoter des pompes à chaleur en inox, qui ne sont pas sujettes aux corrosions de l’air ambiant retrouvé dans les étables (méthane, ammoniac, hydrogène sulfuré). Et le prix de l’installation dans tout

L’énergie produite par la

chaleur des vaches peut chauffer une habitation.

son. “Même lorsqu’il a fait moins 25 degrés comme ce fut le cas au mois de décembre, notre système installé dans une étable àArçon fonc- tionnait” explique ce dernier qui a dû déni- cher des systèmes com- patibles pour faire fonc- tionner les pompes à chaleur. “Lorsque j’ai vu le prix du fioul, je me

“30 vaches chaufferaient 200 m 2 .”

Sachant qu’une vache produit une éner- gie thermique de 24 kWh par jour, avec 30 bêtes, on pourrait chauffer une mai- son de 200 m 2 . Côté finances, le retour sur investissement serait assez rapi- de selon l’installateur qui garantit, avec ce type d’énergie, des gains de 50 à 60 % par rapport au gaz ou au fioul. L’air serait également meilleur pour les animaux, car mieux brassé. E.Ch.

LA CHAUX-DE-GILLEY Innovation Le snow-park “made in la Cernay-Blanche” C’est la principale innovation de la saison hivernale sur La Chaux-de-Gilley qui se met ainsi au goût des activités les plus tendances du grand cirque blanc. L’ association de la Cernay Blanche qui gère l’alpin, le fond et le gîte du même nom avait déjà répondu l’hiver dernier aux attentes des jeunes adeptes de figures libres skis au pied. “On avait aménagé quelques obstacles en neige au bord de la piste principale pour qu’ils puissent se défouler” , rappelle François Pourchet qui préside l’association depuis un an. L’essai fut couronné de succès. Au point que les prati- quants ont eux-mêmes proposé les plans des nouveaux éléments qui constituent le nouveau snow-park. Le reste n’est qu’une formalité pour ce groupe de bénévoles d’une redou- table efficacité. “On a pris le relais pour fabriquer ce qu’ils nous deman- daient” , poursuit François Pourchet. Pour améliorer la cohabitation avec les skieurs, le snow-park a été installé un peu à l’écart de la pis- te principale. Autre nouveauté à signaler. Des sorties raquettes accompagnées seront proposées en nocturne pendant la saison. “On projette de les coupler avec les soirées mont d’or chaud.” Les idées ne manquent pas pour cet- te association qui fonctionne uniquement sur le bénévolat. Chose plu- tôt rare, voire exceptionnelle par les temps qui courent. “On tourne avec 4 équipes de travail les week-ends et une équipe de permanence en semaine pendant les vacances scolaires.” Le travail consiste à damer les pistes nordiques et alpines, à s’occuper du téléski, à tenir la buvet- te sans oublier la gestion du gîte, l’entretien du matériel, de la salle hors sac et la vente des redevances et autres forfaits. Le bois nécessaire à la construction du snowpark a été financé grâce aux bénéfices d’une soirée fondue organisée l’hiver dernier par l’association. Le site nordique comprend 4 circuits de 5 à 23 km. Le domaine alpin offre trois pistes avec une petite “noire”, une familiale et une piste enfants équipée d’un fil neige. Le site de la Cernay-Blanche a tout pour plaire à un public familial. L’ambiance qui y règne attire des groupes de toute la France qui trou- vent tout ce dont ils ont besoin sur place. “On a déjà songé à l’enneigement artificiel mais on n’a pas de captage ou de source à proximité.” François Pourchet évoque aussi l’idée de réaliser un jour une liaison ski de fond avec le site du crêt Moniot qui domine le village. F.C.

LUTTE CONTRE LE CAMPAGNOL Agriculteurs Préparer l’après-bromadiolone Alors que le campagnol attaque, de nouvelles restrictions d’usage de la bromadiolone vont être mises en place. La perte due à l’attaque des rongeurs serait d’1 centime par litre de lait.

D eVercel en passant par Pierrefontaine-les- Varans jusqu’à Lavi- ron et Belleherbe, les mêmes champs ruinés. Des dizaines d’hectares où le vert de l’herbe est remplacé par le noir de la terre après que les cam- pagnols aient rongé les racines d’herbe donnant au paysage un caractère lunai- re. Le mois de décembre froid aura-t-il eu raison des nui- sibles ? Les agriculteurs n’y croient pas vraiment et s’attendent à de nouvelles pertes. Un coup dur d’autant que l’État va mettre un nou- veau tour de vis dans l’utilisation de la bromadio- lone, puissant anti-coagulant qui tue les campagnols… et parfois d’autres bêtes de la chaîne alimentaire. La pré- fecture de région a d’ailleurs organisé à la fin de l’année

Faut-il s’attendre à une pullulation des campagnols dès cette année ?

approche collective via les Groupements de défense contre les organismes nui- sibles (G.D.O.N.) et les arrê- tés préfectoraux de 2007 inter- disent le traitement des parcelles pour des zones infes- tées à plus de 50 %. Selon Daniel Prieur, prési- dent de la Fédération dépar- tementale des syndicats des exploitants agricoles (F.D.S.E.A.), il est nécessaire de garder la bromadiolone comme complément des autres méthodes de lutte “en luttant notamment contre la taupe, dit-il. En creusant des galeries, elles permettent aux campagnols de se déplacer facilement”, explique ce der-

nier tout en utilisant une métaphore afin d’argumenter son propos : “C’est comme à la guerre : si vous ne voulez pas que l’infanterie débarque, il faut éviter que le génie tra- vaille.” Bref, la bataille est loin d’être gagnée. À court terme et ce malgré l’opposition des représentants de la F.D.S.E.A., Jeunes agri- culteurs et chambre d’agriculture duDoubs, il sera donc interdit de traiter sur certaines communes infes- tées. Pour de nombreux agri- culteurs, c’est l’incompréhension car d’après les chiffres relevés par l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (O.N.C.F.S.),

la faune n’a subi aucune per- te en2009 (résultats du réseau Sagir), d’où selon eux, la preu- ve du sérieux et de la rigueur avec laquelle ces profession- nels procèdent au traitement. Mais qu’en sera-t-il d’ici 2011 ? En restreignant d’un côté tout en offrant des mesures alter- natives de l’autre, l’administration va se retrou- ver face àundilemme d’autant que la bromadiolone est com- mercialisable jusqu’à fin 2010 et utilisable encore l’année suivante. En clair, il faudra préparer l’après 2011, faute de quoi, les campagnols ris- quent de pulluler… et d’attaquer. E.Ch.

2009 une réunion - de concertation - pour envisager de nouvelles res- trictions d’usage. Cette limitation de la bromadio- lone intervient au moment où les campagnols se remettent à table alors qu’aucune solution de sub- stitution n’est proposée. Inter- rogation du côté des agriculteurs. Le Code rural impose une

“Lutter aussi contre la taupe.”

“Une quarantaine de bénévoles se relaient pour s’occuper du téléski, de la buvette, du damage des pistes”, précise François Pourchet, le président de la Cernay-Blanche.

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