La Presse Pontissalienne 121 - Novembre 2009

ÉCONOMIE

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La Presse Pontissalienne n° 121 - Novembre 2009

120millions d’euros de chiffre d’affaires dans le Doubs E n 2008, en Franche-Comté, le chiffre dʼaffaires (T.T.C.) lié à la vente de tabac (cigarettes, cigarillos, tabacs à rouler, à pipe, à mâcher, à priser) a reculé dans deux départe- ments par rapport à 2007. Dans le Doubs, ce chiffre dʼaffaires accuse une baisse de 1,5 % pour se stabiliser à 120 millions dʼeuros. Il baisse également dans le Territoire-de-Belfort de 2,6 % pour atteindre les 31 millions dʼeuros. En revanche, le Jura et la Haute-Saône sont en progression. Dans le Jura, le chiffre dʼaffaires est de 58 millions dʼeuros, soit une augmen- tation de 2,8 % par rapport à 2007. La hausse est de 1,2 % en Haute-Saône où le chiffre dʼaffaires 2008 est de 59 millions dʼeuros. Le Doubs est de loin le département franc-comtois où le marché du tabac est le plus dynamique. Une des explications est le nombre dʼhabitants plus important sur ce territoire que dans le reste de la région. En France, le chiffre dʼaffaires lié à la vente de tabac, repré- sente 15,412 milliards dʼeuros, en 2008 soit une progression de 1,28 % par rapport à 2007. À 89 %, ce résultat relève de la ven- te de cigarettes. Les produits vendus en France ne sont pas forcément fabriqués dans lʼHexagone, mais en Europe. Les fabricants restent assez discrets sur les sites de production. En revanche, une fois les pro- duits de tabac importés en France, ils sont distribués par Altadis qui a le monopole de la distribution. Les cigarettes par exemple sont réparties dans les sept directions régionales dʼAltadis qui enregistrent les commandes des débitants de tabac avant de les livrer. Les débitants bisontins sʼadressent à la direction régiona- le de Nancy. Source Altadis Distribution et La Revue des Tabacs

TABAC

+ 6 % d’augmentation

Nouvelle claque sur le prix des clopes

Sur la bande frontalière, l’information tombe mal pour les débitants de tabac qui redoutent à nouveau une fuite de la clientèle en Suisse.

En augmentant ses prix, la France va encourager les fumeurs de la frontière à aller s’approvisionner en Suisse.

L es débitants de tabac com- me les fumeurs doivent se faire à l’idée. L’État a arrêté la date, le prix du tabac va connaître une hausse de 6 % à partir du 9 novembre. Un nouveau coup dur pour la profession qui “ se remet à peine de l’augmentation de 10 % des prix du tabac de 2003” déplore Monique Saillard, présidente des buralistes du Doubs. En six ans, leur volume de vente a bais- sé de 30 %. Le nombre de fumeurs n’a pas reculé d’autant. “Il n’y a pas moins de fumeurs. Ils achètent simplement leurs cigarettes ailleurs” observe Monique Saillard. Le Doubs fait partie des dépar- tements frontaliers qui doivent s’accommoder de la concurren- ce de la Suisse où les prix du tabac sont moins élevés qu’en France. La différence de tarif entre ces deux pays s’est toute-

fois estompée depuis 2007, année à partir de laquelle “la Suisse a augmenté le prix du tabac à deux reprises.” Passer la frontière hel- vétique pour aller acheter ses cigarettes est donc moins avan- tageux. “Des clients me disent que certaines cigarettes sont même moins chères qu’en Suis- se” observe Serge Reuille du bureau de tabac “Le Frambourg” à La Cluse-et-Mijoux. Globale- ment, il y a toujours un écart, mais les fumeurs les plus éloi- gnés de la frontière n’ont pas vraiment intérêt à faire le dépla- cement. Le paquet de Marlboro vendu 5,30 euros en France avoi- sine les 4,80 euros en Suisse. “Avec l’augmentation du prix de l’essence et la dégradation de la conjoncture économique, nous avons vu un retour dans nos com- merces de 5%de clients que nous avions perdus. Calcul fait, ça leur coûterait beaucoup plus cher

qui ne lui appartiennent pas alors que la vente de tabac représente entre 40 % et 50 % de son chiffre d’affaires. Sur la bande frontalière, tous les buralistes ont le regard tour- né vers la Suisse “qui a dit qu’elle augmenterait aussi le prix du tabac. Si elle suit le mouvement, ça ira” estime Éric Brenet, ins- tallé faubourg Saint-Étienne. Les autorités helvétiques ont en effet évoqué cette possibilité pour le début de l’année 2010. Mais l’idéal pour Monique Saillard, comme pour ses homologues, serait que les prix des paquets de cigarettes soient uniformisés entre tous les pays européens. Ce serait le moyen d’éviter la concurrence transfrontalière. T.C.

d’aller s’approvisionner en Suis- se” estime Monique Saillard. La hausse de 6 % risque à nou- veau de créer un déséquilibre. “Des clients iront acheter leurs cigarettes en Suisse. Comme à chaque fois que le prix du tabac augmente, il y a une recrudes- cence du phénomène” déplore Bernard Mengin du bureau de tabac “La Civette” à Pontarlier. “Nous voilà repartis vers le grand plongeon, alors que nous étions parvenus à stabiliser l’activité. Le problème est que les clients qui ne viennent pas chez nous pour les cigarettes ne viendront pas non plus pour les autres pro- duits que nous commercialisons” observe un autre professionnel. La profession en a ras-le-bol d’être tributaire des décisions

MUSIQUE

Création d’entreprise Un Pontissalien fait renaître les disques vinyles David Zanfrino, Pontissalien d’adoption,

POMPES FUNÈBRES Objectif 0 rejet Sur 100 obsèques, 40 crémations Quatre personnes sur dix choisissent désor- mais la crémation dans le Haut-Doubs. Un taux largement supérieur à la moyenne française. C’ est une histoire de culture. Il suffit d’analyser d’un peu plus près les statistiques nationales pour s’apercevoir que ce sont plutôt les régions proches des frontières belges, allemandes et suisses qui gonflent la moyenne. La cré- mation est très répandue dans les pays germaniques. En France, ce mode est adopté par 28 % des décédés. En 2007, 142 000 crémations ont été effectuées en France. En 30 ans, les habitudes des Français ont complètement évolué. En 1975, seules 2 100 crémations avaient été enregistrées, soit 0,4 % seulement des obsèques. Les chiffres nationaux sont large- ment dépassés dans la région de Besançon où plus de 40 % des obsèques se concluent par une crémation. Le chiffre est notamment confirmé par les pompes funèbres Prévitali, à Pon- tarlier. “C’est un peu par vagues mais en moyenne, on arrive en effet à 30 à 40 %. Les mentalités ont changé.” La plupart des familles sont désormais orientées vers Besan- çon pour une crémation. Besançon où il y a deux crémato-

frino reçoit les morceaux à graver sur C.D. ou alors par Internet. Le problème est que la zone du Bélieu n’est pas équi- pée de l’A.D.S.L. C’est à chaque fois une galère pour charger la musique par le réseau. “Quand je reçois les morceaux, je les assemble sur une station infor- matique. Ensuite, je grave ce qu’on appel- le le “master”. C’est un disque très fra- gile dont le sillon est creusé par l’aiguille que le son fait vibrer.” Le master est ensuite couvert d’une couche d’argent et passé dans un bain galvanique. Il en ressort unematrice qui servira en quelque sorte de moule. C’est cet objet qu’O.S.V. Records transmet à une des rares entre- prises en Europe capables de presser les vinyles en très petites quantités par- fois. La société du Bélieu est actuellement sollicitée par des groupes de différents pays qui la découvrent par Internet ou par le bouche-à-oreille. Après un an de fonctionnement, O.S.V. Records trouve sa place sur le marché du vinyle. Le pari n’était pas gagné. “Le plus dur pour obte- nir les prêts bancaires a été d’expliquer que le vinyle n’était pas mort” sourit-il. La Banque Populaire et le Conseil régio- nal ont accepté d’accompagner l’entrepreneur dans son projet. O.S.V. Records a élargi son activité. Il grave des vinyles pour des particuliers qui souhaitent transférer leurs C.D. ou des fichiers MP3. La technologie lui permet de réaliser aussi des copies de vinyles. David Zanfrino est équipé pour graver également des C.D., des D.V.D. et même pour dupliquer des cassettes audio ! O.S.V. Records fait aussi de la vente en ligne de vinyles de musique électronique, de C.D. et de matériel de D.J. en partenariat avec un distribu- teur allemand. T.C. Renseignements : O.S.V. Records : 03 81 68 53 52 - 06 762 286 22 www.osvrecords.com www.djshop.fr

a créé la société O.S.V. Records spécialisée dans le gravage de vinyles. Ce produit fait un retour en force dans l’industrie musicale.

O n pensait que l’avènement du com- pact-disc au milieu des années quatre-vingt allait sonner le glas du vinyle. Erreur ! Après une époque de gloire qui aura duré vingt ans, les ventes de C.D. sont en chute libre, délogés par de nouveaux formats numériques tels que le MP 3 qui circulent sur Internet. Sous l’effet de cette concurrence, le mar- ché du vinyle a pris du plomb dans l’aile, mais sans jamais décliner jusqu’à l’extinction. Il connaît même un regain de croissance actuellement, preuve de l’attachement du public à cet objet par- ticulier. Les amateurs de musique ont un rapport plus distant au compact-disc perçu comme un pur produit de consom- mation, ce qui n’est pas le cas du 33 tours que l’on sort de sa pochette car- tonnée, très graphique, avant de le poser sur la platine. Quand le saphir s’installe dans le sillon, il se dégage dans les enceintes un petit crépitement qui annon-

ce le morceau. “L’objet est génial. Il y a un son propre au vinyle qui est plus chaud. Celui du C.D. est propre, mais plus froid” explique David Zanfrino. Ce passionné de musique a créé la société O.S.V. Records. Le pontissalien s’est ins- tallé dans la pépinière d’entreprises du Bélieu, près de Morteau. C’est là qu’avec Sandrine Top, sa collaboratrice, il gra- ve des vinyles pour des labels qui veu- lent ce support (souvent en complément d’un C.D.) pour les groupes qu’ils pro- duisent. “La grande partie de notre clien- tèle, ce sont des groupes de rock et de métal” poursuit David Zanfrino. O.S.V. Records n’a pas encore la capa- cité de presser les vinyles. En revanche, les machines dont la société dispose (elles ont 30 ans d’âge !) lui permettent de gérer tout le travail, de l’amont à la production en série. À l’heure du numé- rique, cet atelier semble anachronique. Mais pas tant que cela, car David Zan-

riums : un dans le quartier Saint-Claude et un à Avanne. Les deux structures connaissant une augmentation régulière du nombre de créma- tions. Par exemple, à Avanne, “nous avons enre- gistré l’an dernier 680 crémations” précise Lau- rent Klevezou, le directeur des pompes funèbres d’Avanne. Le crématorium d’Avanne est pour- tant loin d’arriver “à saturation”, il pourrait assurer jusqu’à 1 100 crémations par an. Celui de Besançon-Saint-Claude enregistre quant à lui près de 800 crémations par an. L’association française d’information funéraire (A.F.I.F.), sur ce point, dénonce l’absence de légis- lation concernant les pollutions et les risques engendrés par les rejets des crématoriums, notamment de dioxine et de mercure (présent dans les plombages des dents). La législation européenne évolue et devrait rendre obligatoi- re d’ici quelques années l’installation de filtres pour arriver au “0 rejet”. J.-F.H.

David Zanfrino grave le vinyle qui servira de matrice à la production en série, sur une machine qui a 30 ans d’âge.

“Les mentalités changent, notamment dans l’Est.”

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