La Presse Pontissalienne 121 - Novembre 2009

MOUTHE - RÉGION DES LACS 22

La Presse Pontissalienne n° 121 - Novembre 2009

MÉTABIEF Plusieurs candidats Le Petit Morond remis en location-gérance Le chalet-refuge communal fonction- nera de nouveau cet hiver. En espé- rant que la neige soit au rendez-vous. D epuis quelques années, le sujet revient sou- vent à l’ordre du jour du conseil municipal. Coût des mises aux normes, difficultés à trou- ver des gérants qui tiennent plusieurs saisons, le mauvais sort semble s’acharner sur le Petit Morond. Quand la neige est là comme ce fut le cas l’hiver der- nier, c’est l’exploitant qui fait défaut et vice-versa. L’attractivité de ce chalet-refuge dépend en effet for- tement de la bonne “skiabilité” du domaine alpin. Non pas qu’il soit mal placé mais l’accès routier n’est pas des plus aisés. Pour autant, ces contraintes ne semblent guère décou- rager les candidats. “On a eu plusieurs demandes” , confie Gérard Dèque, le maire. La commission dédiée au Petit Morond a donc pu sélectionner le repreneur qui offrait les meilleures garanties. “Les exploitants

JOUGNE

Conséquence de la sécheresse La pisciculture Bonnet

a failli boire la tasse Le tarissement

L’ impact aurait pu être encore plus problématique sans les quelques précipitations du mois d’octobre. “D’après les relevés pluviomé- triques, il est tombé 30 ml d’eau en 15 jours. Cela nous a permis de rentrer des petites truitelles en octobre au lieu de fin juillet. Comme elles seront vendues au début de l’année prochaine, on perd prati- quement deux mois de croissance” , explique Jean-Marie Bonnet qui n’avait jamais vécu une telle situation depuis qu’il s’est lancé dans la profession il y a de cela 18 ans. À défaut d’être suffisamment nombreux pour se faire entendre, les pisciculteurs se serrent les coudes et se rendent service mutuellement. La pisciculture de Jougne est alimentée par les sources de Fontainas qui étaient déjà en perte de débit au début de l’été. “La situation a commencé à devenir critique à partir de fin juillet. Conséquences, des sources pénalise les pisciculteurs. À la Ferrière-sous-Jougne, Jean-Marie Bonnet a perdu l’équivalent de trois mois de production.

précédents ont tous eu des soucis à cause des mauvais hivers, d’où l’obligation d’avoir au moins une soli- de expérience dans la restauration.” Les élus ont retenu la proposition de Corinne Barbier, une Pontissalienne prête à relever le défi. Le Petit Morond sera mis en location-gérance des murs et du fonds à partir du 1 er décembre 2009. Loyer mensuel du fonds : 400 euros. Loyer mensuel des murs : 400 euros. Ce contrat intègre égale- ment une promesse de vente du fonds dans un délai compris entre une et deux années à partir de la date de location-gérance, soit entre le 1 er décembre 2010 et le 1 er décembre 2011. La valeur de rachat du fonds ayant été établie à 115 200 euros pour les éléments incorporels et pour le matériel. Sans dire qu’il permettrait d’en vivre toute l’année, le Petit Morond dispo- se incontestablement d’un bon poten- tiel saisonnier sous réserve qu’il se forge rapidement une bonne réputa- tion. Seul chalet-restaurant implan- té sur les pistes côté Métabief, il est susceptible de répondre aux demandes de groupes ou sociétés à la recherche d’endroits sympas pour déjeuner ou passer une journée de travail.

Une solide expérience dans la restauration.

on a été contraint de fermer l’un de nos plus gros bassins. On a également suspendu l’activité de l’écloserie qui nous sert à la production d’alevins.” Cet été, Jean-Marie Bonnet n’a jamais autant scruté le ciel dans l’attente de pluies providen- tielles. Il ne pouvait que consta- ter les baisses de niveaux. “En entrée d’eau, il restait 15 cm alors qu’on est habituellement entre 60 et 70 cm. La commu- ne amême fermé l’un de ses cap- tages le 1 er septembre. Lemanque d’eau nous pénalise à double titre. Il ralentit d’une part la croissance des poissons en sachant que chez nous il faut au moins 16 mois pour qu’une truite atteigne sa taille adulte. D’autre part, on ne pouvait pro- céder au renouvellement du

Sceptique pour la production de neige artificielle.

Faute d’avoir suffisamment d’eau, Jean-Marie Bonnet a dû retarder de 2 mois et ½ l’intégration des jeunes truitelles.

ces circonstances, il est plutôt sceptique à l’idée qu’on puisse venir puiser de l’eau dans la Jougnena qui servirait à la production de neige artificielle sur les pistes de Méta- bief. “Cette année, on a perdu trois mois d’activité. Un retard de croissance ne se rat- trape jamais en pisciculture. La situation de pénurie pourrait se prolonger jusqu’au printemps. La neige même en abondance ne suffirait pas à combler les déficits. Je n’ose même pas imaginer les répercussions. Non, il faut absolument qu’on revienne sur des pluviométries correctes, c’est-à-dire de 130 à 150 ml d’eau par mois. ” Saint-Pierre priez pour nous, pauvres pisciculteurs… F.C.

“cheptel” par l’introduction de jeunes trui- telles. On était pratiquement en survie jus- qu’à la fin septembre.” Pour pallier le manque d’oxygénation de l’eau de ses bassins, le pisciculteur a inves- ti dans deux aérateurs. À 3 000 euros piè- ce, ces frais imprévus tombaient au plus mauvais moment. “Ce sont les aléas du métier” , reconnaît Jean-Marie Bonnet qui ne pensait pas quand même en arriver là. Les pluies d’octobre ont permis d’éviter le pire. Les niveaux ont légèrement remonté et Jean-Marie Bonnet espère de tout son cœur qu’ils se maintiendront. “On se rend compte que les débits sont de plus en plus fluctuants. C’est difficile d’être serein.” Dans

MOUTHE

Difficultés financières La société d’exploitation des pistes de ski réagit

La S.D.D. a beaucoup investi ces dernières années pour moderniser le domaine skiable. Nouveau téléski, billetterie électronique, tous ces investissements étaient nécessaires. La difficulté est de les rentabiliser. M algré les bonnes conditions d’enneigement la saison dernière, la S.D.D. (Source du Doubs Développe- ment) a clôturé l’exercice sur un bilan négatif. La société privée qui exploite les remontées méca- niques de Mouthe accuse un nouveau déficit. Dans quelle proportion ? Jean-Claude Bailly, qui est à la tête de ce groupement composé de dix actionnaires, préfère rester discret sur la situa- tion sans nier les problèmes. À titre d’exemple, en 2006, le déficit était de 26 194 euros pour un chiffre d’affaires de 188 000 euros. “Nous sommes des gens responsables. Il est clair qu’au regard de nos plans d’investissements, nous allons tra- verser une période difficile” confie le gérant de la S.A.R.L.

C’est indéniable, en six ans, la S.D.D. (société au capital de 70 000 euros) n’a pas cessé d’investir pour équiper le domaine de canons à neige, ins- taller une billetterie électronique ou encore, chan- ger le téléski. Au total, plus d’1 million d’euros a été investi dans du matériel depuis la création de la société. “Ces investissements ont été très

est confrontée à plusieurs problèmes.Tout d’abord, comme toutes les stations, elle réalise l’essentiel de son chiffre d’affaires en février (80 % dans son cas). Malgré la neige, le mois de janvier est toujours une période creuse. “En dehors des périodes de vacances, nous avons notamment des charges de personnel qu’il faut maintenir. En jan- vier, il faudrait pouvoir compter sur davantage de groupes” rappel le gérant. Autre handicap : la concurrence des autres domaines skiables du Haut-Doubs. “Quand il y a de la neige, les gens skient partout. Il y a toute une clientèle qui nous échappe. Pour être plus attractif, il faudrait que l’on communique davantage mais nous avons très peu de moyens pour cela” complète Yves Maréchal. Selon le gérant de la S.D.D., les quatre prochaines années seront économiquement difficiles pour l’entreprise qui exploite le site dans le cadre d’une délégation de service public. À la veille du lancement d’une nouvelle saison, l’enjeu est de trouver le moyen de passer ce mauvais cap pour continuer à assurer l’avenir du domaine skiable. Jean-Claude Bailly semble bien décidé à relever le défi. T.C.

lourds. Il ne faut pas le regretter car sans cela, la station serait fer- mée aujourd’hui” estimeYves Maré- chal, président de l’Office de Tou- risme et actionnaire de la S.D.D. L’entreprise peine à atteindre le seuil de rentabilité, plombée par les charges inhérentes au fonc- tionnement normal de la station et par le remboursement de ses emprunts. “Le bilan n’est pas bon. Mais lorsque nous avons repris les téléskis, le but n’était pas d’en fai- re une activité rémunératrice. L’objectif était de les faire fonctionner pour faire vivre la station. C’est ce que nous avons fait jusqu’à présent” poursuit Jean-Claude Bailly. La petite station du Haut-Doubs

“Le bilan n’est pas bon.”

La S.D.D. cherche à attirer les skieurs en janvier qui est un mois creux.

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