La Presse Pontissalienne 121 - Novembre 2009

MOUTHE - RÉGION DES LACS

La Presse Pontissalienne n° 121 - Novembre 2009

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TOURISME Métabief, la saison hivernale bientôt prête Métabief espère skier plus vite Nouveau virage pour la station de ski qui choisit le “billet main libre”. Objectif : moins d’attente aux remontées mécaniques et aux caisses avec ce forfait rechargeable via Internet.

Q ui n’a jamais mis des minutes à coller ce fichu forfait de ski à la ferme- ture de son blouson ? Et même bien accroché au veston, il n’était même pas certain qu’il survive aux chutes à répéti- tion ou à la neige mouillée. Avec la disparition du forfait de ski auto- collant à Métabief, c’est une part de cette douce ambiance avant-ski qui s’envole. Personne ne s’en plain- dra ! Surtout pas le bon père de famille obligé de faire tomber les moufles sous la bise cinglante pour accrocher le précieux titre à la polai- re de son bambin. Dès décembre, la station de ski Métabief-Mont d’Or abandonne donc le ticket autocollant pour la carte à puce. C’est le syndicat mix- te de Métabief-Mont d’Or (il regrou-

pe : Jougne, Métabief, Longevilles- Mont d’Or, Rochejean, Hopitaux- Neufs) présidé par Christian Bou- day en collaboration avec Orex qui choisit cette option mettant du même coup la station du Haut- Doubs à la page de ses concurrentes alpines ou vosgiennes. Coût de l’opération : “environ 230 000 euros” calcule Christian Bouday qui veut assurer un service de qualité aux

ge débrayable du Morond de six places (500 000 euros), une amé- lioration de l’attente avait été notée. Les responsables espèrent que les portiques fluidifieront davantage le passage des skieurs. Les pre- miers travaux débuteront à partir du 16 novembre avec “l’installation des portiques” explique Jean-Louis Rapy, directeur d’Orex. Plus qu’une facilité de contrôle, c’est une offre de qualité : “Une fois la carte achetée, les skieurs pourront la recharger par Internet et crédi- ter leur compte. Ils pourront aussi commander un forfait journée ou demi-journée via Internet” note Christian Bouday. Ce dispositif devrait plaire aux professionnels du tourisme de proposer des “pac- kages”. Forcément, ce transfert de charge

futurs skieurs. “C’est un gage d’avenir avec moins d’attente au pied des pistes et à terme moins d’attente aux caisses.Moi, je crois enMétabief !” confie l’élu. Après la mise en fonction du télésiè-

“Pas de suppression de saisonniers.”

diminuera la masse salariale. La station aura-t-elle besoin de moins de saisonniers pour assurer les contrôles ? “Non, répond Jean-Louis Rapy. Paradoxalement, la mani- pulation en caisse sera plus longue, d’où l’obligation d’avoir un peu plus de personnel. Et il faudra toujours du contrôle.” Pour cet exercice hivernal, le nombre de saisonniers (environ une cen- taine en pleine saison) ne devrait pas trop pâtir de l’arrivée du “numé- rique”. Ce sera peut-être moins vrai dans les prochaines années, une fois qu’Orex aura pu déchiffrer et analyser le trafic de ses skieurs. Avec ce dispositif, la société d’exploitation va suivre à la trace ses clients. Sur quelles pistes vont les enfants ? Où vont les groupes ? Quelle remontée est la plus utili- sée ? Ces questions trouveront réponses même si le directeur a déjà son idée sur la question. L’an dernier, 250 000 skieurs ont plan- té le bâton sur le Morond. Un bon chiffre qui a permis de réaliser “le grand équilibre financier.” En clair, aucun centime de la collectivité ne vient combler un déficit. En l’espace de six ans, il a fallu néanmoins par deux fois utiliser l’argent public afin d’assurer l’équilibre financier de la station. Christian Bouday - également conseiller général - rap-

pelle que ce dernier est loin d’être gaspillé : “En moyenne, le Conseil général donne 500 000 euros par an. Derrière tout ça, il y a plus de 800 emplois à la clé” annonce-t-il, comme pour argumenter les choix d’investissement à venir. Penser le futur tout en évitant de gaspiller l’argent par les fenêtres, voilà une difficile trajectoire à trouver. En sus, réapparaît cette question des canons à neige : “On veut s’assurer que l’eau existe avant d’installer plus de canons. Je ne veux pas brader cette question sachant que nous avons besoin d’eau potable pour notre population” rap- pelle M. Bouday. Réponse sur l’arrivée des canons prévue fin d’année même s’il semblerait qu’un compromis ait été trouvé : “Au lieu d’enneiger 65 hectares, on pourrait en enneiger 40 hectares. Il faut trou- ver l’équilibre entre moins de lar- geur de piste et un produit attrac- tif” dit le directeur d’Orex. Encore une équation à résoudre. La solu- tion passera forcément par la réa- lisation d’un nouveau contrat de station où l’objectif serait de réunir les collectivités (Conseil général, communauté de communes, syn- dicats…) autour d’un même projet afin d’obtenir les financements publics escomptés. E.Ch.

Christian Bouday croit au potentiel de la station et lance avec Orex un forfait de ski “numérique”.

L’impact économique de la Transjurassienne gonflé ? Ils n’ont pas leur part du butin Selon une étude, la Transjurassienne aurait induit 651 831 euros de retombées économiques. À Mouthe, le sentiment des commerçants est loin d’être aussi enthousiaste.

P ersonne ne le nie. LaTrans- jurassienne est un immen- se événement sportif et populaire. Le genre d’événement qui vous sort le Massif du Jura et le Haut-Doubs de son train- train quotidien en le plaçant sur le devant de la scène européen- ne. Pour mesurer les retombées économiques de l’épreuve, la Direction régionale de la jeu- nesse et des sports de Franche- Comté (D.R.J.S.) a mené une enquête sur l’impact économique de la Transju et de l’Xtrême sur Loue (épreuve V.T.T.). Les infor- mations collectées auprès des participants, des accompagnants et des spectateurs sont sans appel. Selon les résultats, l’impact net, direct et indirect, est éva- lué à 651 831 euros. Exemple avec les 5 185 nuitées générées par les participants. Sur ces 5 185

nuitées, 3 650 l’ont été en héber- gement marchand, auxquelles se sont ajoutées les 2 138 nui- tées pour les accompagnants. La retombée économique nette est estimée à 255 251 euros. Du lourd. Concernant la restauration, les participants ont généré l’année dernière un volume total de 2 373 repas pris au restaurant (envi- ron 85 665 euros). Quant aux consommations dans des pubs, cafés…au nombre de 1 268, elles équivalent à 10 436 euros. Enfin, les dépenses liées aux achats d’articles ou de prestations (far- tage) de type sportif, elles repré- sentent une retombée écono- mique estimée à 19 928 euros. Voilà pour les chiffres. Le res- senti des commerçants locaux est nettement plus mesuré, notamment au pub Saint

Patrick’s à Mouthe : “Sur l’événement sportif, je dis bravo. Par contre, ça ne m’apporte rien ! Toutes les buvettes sont sur le site. La sonorisation est dans la Grande rue si bien que les tou- ristes ne dépassent pas l’office de tourisme. Nous avons été solli- cités pour faire le devis des repas pour 900 coureurs. J’ai proposé 4,30 euros et le boucher du vil- lage 4,25 euros. Résultat : aucun de nous deux n’a été retenu mais une société de l’extérieur” décla- re Michel Bessent. D’autres le rejoignent mais pré- fèrent rester anonymes : “Le samedi comme le dimanche, je pourrais fermer mon magasin. Je vends une bouteille d’eau et quelques cartes postales et mon parking est rempli dès le matin. Cela me coûte d’ouvrir mais il ne faut pas non plus dénigrer la Transju. Les retombées, on les voit plutôt après… car on parle de Mouthe.” Dans le même registre, la Trans- roller (septembre) ne comble pas le déficit ou le mécontentement : “J’ai fait zéro repas dit le patron du pub, alors que j’avais bloqué trois serveuses. La faute à des routes bloquées et une maré- chaussée peu conciliante !” S’ils ont des états d’âme, les com- merçantsmeuthiards n’attendent qu’une chose : le début de la sai- son hivernale… et la prochaine Transjurassienne. Finalement, ils ne sont pas si rancuniers que cela. E.Ch.

Zoom. Centre d’accueil neuf…et W.C. propres R énovation. Opération lifting réus- sie. La maison dʼaccueil de Méta- bief située au pied des pistes - qui Rapy. Vous lavez le matin…Quelques heures plus tard, tout est sale. Nous réfléchissons pour embaucher une personne à plein temps.” Sécurité. Fin octobre, la commission de sécurité a passé au crible durant une semai- ne les remontées mécaniques, des télé- sièges aux téléskis en passant par les câbles et autres poulies. Les appareils sont prêts à fonctionner. héberge lʼécole du ski français (E.S.F.) ainsi que la maison du tourisme - a fait peau neuve durant lʼautonome grâce à lʼintervention du syndicat mixte à hau- teur de 120 000 euros. Toilettes. Souvent jugées insalubres par les skieurs, les toilettes publiques ont été “reloo- kées”. Ne reste plus quʼà bien les gérer. “C’est un problème, reconnaît Jean-Louis Ouverture. Si lʼenneigement le permet, Méta- bief ouvrira ses pistes le dimanche 20 décembre.

Un atout touristique

avant d’être écono- mique.

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