La Presse Pontissalienne 117 - Juillet 2009
La Presse Pontissalienne n° 117 - Juillet 2009
DOSSIER
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MÉTABIEF Face à la concurrence alpine V.T.T. : le double virage
Greg Noce, le technicien V.T.T. pour la station, estime qu’il faut maintenant privilégier des compétitions accessibles à tous.
de l’enduro et du free-style Pionnière dans l’aménagement des pistes de descente au début des années quatre- vingt-dix, Métabief est aujourd’hui devancée par les grandes stations alpines. D’où la nécessité de s’orienter vers des disciplines plus en phase avec la moyenne montagne.
R evivra-t-on l’effervescence qui accompagnait l’organisation des premiers championnats du monde de V.T.T. à Métabief ? On peut rêver mais Greg Noce en doute fortement. Ce pilote profes- sionnel défend les couleurs de Méta- bief. Il occupe également le poste de conseiller technique V.T.T. au sein de la station. “Au départ, ces compéti- tions étaient ouvertes à tous. La Fédé- ration a ensuite imposé beaucoup de réglementation en descente comme en cross-country. Les pratiquants amateurs se sont détournés de ces disciplines. Il faut aussi prendre en compte l’évolution du matériel qui fait que les pistes de Métabief ne sont plus aussi “difficiles” qu’avant.Aujour- d’hui, la noire qui a servi lors des mondiaux en 1994 ne pourrait même plus accueillir le championnat de France.” Cette désaffection ne traduit-elle pas une chute de fréquentation ? Loin s’en faut. Le nombre de passages sur le grand télésiège a pratiquement doublé en 6 ans. “Entre 2002 à 2008, il a évolué de 29 000 à 59 000”, note Jean-Louis Rapy, le directeur d’Orex, Il faut diviser par 10 pour avoir une
idée du nombre de vététistes. Si les descendeurs chevronnés privilégient les Alpes, les adeptes de l’enduro, mélange de descente et de cross-coun- try, sont de plus en plus nombreux à dévaler les pentes de Métabief. “Nos pistes s’y prêtent bien et sont assez réputées.” Pour preuve, les derniers Endurs Séries disputées le 26 mai dernier ont réuni 400 participants avec la venue de spécialistes cana- diens et américains. Métabief vire donc dans l’enduro et poursuit sa politique de développe- ment vers le tourisme familial. Elle dispose d’une gamme étendue de pistes du niveau débutant au pilote confir- mé. C’est la seule station du Jura dédiée au V.T.T. Son positionnement géographique lui permet de capter la clientèle parisienne. Merci le T.G.V. Le réseau de pistes se densifie régu- lièrement. Greg Noce estime nécessaire de répondre aux attentes des plus jeunes. Une première ébauche de bike-park a été réalisée l’an dernier. Il compor- te des modules destinés à une pra- tique plus fun et moins physique. La nouvelle génération a plus envie de s’amuser que de transpirer. Face à
avancent doucement car tout est lié à la neige de culture dont l’installation conditionnera le plan de développe- ment de la station.” L’évolution de la fréquentation démontre selon lui que Métabief est toujours dans le coup. Avec les inves- tissements réalisés par le syndicat mixte, la saison d’hiver représente toujours 90 % du chiffre d’affaires. Mais l’ambition est d’arrivée à un rapport 60-40 % d’ici 10 ans sans dégrader l’alpin. Ce qui suppose de diversifier les infrastructures et de développer les activités marchandes dont le V.T.T. ne sera qu’une des com- posantes. Au même titre que la luge d’été. Avec une moyenne de 50 000 passages par an, ce loisir génère quand même près de 130 000 euros de chiffre sur deux mois. “On parle de nouvelles activités certes il ne s’agit pas de transformer Métabief enMickeyland” dit Jean-Louis Rapy. F.C.
ses rivales alpines, Métabief a des avantages non négligeables. Le manque d’enneigement se transfor- me en atout quand il s’agit de lancer la saison d’été à partir du 1er mai. De ce côté-là, la concurrence vien- drait plutôt des stations vosgiennes. L’offre d’activités touristiques de la montagne jurassienne et la proximi- té de la Suisse jouent en faveur du site du Mont d’Or. “Le public familial se lasse vite des grandes stations.” Les compétitions de haut niveau n’attirent plus trop les foules. “Je serais partisan de poursuivre sur des événements conviviaux, accessibles à tous. Organiser une Coupe de Fran- ce, ça coûte cher, sans garantie de retombées tangibles.” Jean-Louis Rapy est sur la même longueur d’onde. Il confirme le positionnement sur les nouvelles disciplines. “On va faire évoluer les pistes, on en profitera pour développer la zone d’apprentissage. On est d’accord pour le bike-parkmais avec la réversibilité hiver. Les choses
Les Enduro Séries organisées fin mai ont attiré 400 coureurs. L’avenir du V.T.T. à Métabief est dans l’enduro (crédit photo Sam Péridy).
Conifer : dégager la voie des problèmes sécuritaires LE POINT SUR LES DOSSIERS
Neige de culture : agir dans les règles P romouvoir Métabief en tant que cœur de station de montagne res- te toujours la priorité. Le Département s’est engagé dans la restruc- turation du domaine skiable en intégrant les remontées mécaniques, le front de neige et l’enneigement artificiel. “La neige de culture couvrira globalement 40 hectares répartis sur les secteurs de Métabief, Super- Longevilles et Piquemiette” , rappelle Christian Bouday, le président du Syndicat Mixte du Mont d’Or. Le projet sera finalisé après les forages liés à la ressource en eau sur ce massif. Il devra également prendre en comp- te les préconisations qui découlent du Grenelle de l’environnement. “Dès qu’on aura les éléments, on organisera une table ronde entre toutes les parties prenantes, à savoir l’État, la Région, les communes et le Conseil général en vue de prendre une décision lucide et respectueuse” , confir- me Claude Jeannerot. D’autres chantiers sont en cours de réalisation. Ils concernent la réhabilitation du centre d’accueil au pied des pistes à Méta- bief et l’installation d’une billetterie “mains libres”. Des travaux dont le montant global s’élèvent à 300 000 euros. Stade de biathlon : qui va payer ?
L’ objectif de prolonger ce train touristique jusqu’au pied du château de Joux est toujours bloqué. La commune de Mont- perreux, propriétaire du terrain, refu- se d’accorder son droit de passage avant que ne soient résolues les questions de sécurité. “Il s’agit d’un projet à carac- tère extrêmement populaire. Il faut régler cette histoire de la traversée de Mont- perreux. Je vais mettre l’Agence fon- cière sur l’affaire pour trouver les élé- ments de blocage et dégager la voie pour faire passer ce train” , a annoncé le 8 juin aux Longevilles-Mont d’Or Clau- de Jeannerot, le président du Conseil général appelé à la rescousse sur ce problème qui s’éternise. Réponse du berger à la bergère, Jean- Paul Bonnet, le maire de Montperreux, a indiqué le même jour : “Montperreux n’est pas la seule commune concernée. Des risques d‘éboulement rocheux sont possibles sur le tracé de cette ancien- ne voie ferrée. Dans ces circonstances, je n’engagerai pas ma responsabilité de maire d’autant plus que cet inves- tissement ne me semble guère profi- table aux autochtones.” Le syndicat mixte du Mont d’Or pré- sidé par Christian Bouday a déjà pris la maîtrise d’ouvrage de la réactuali- sation de l’étude de faisabilité tech- nique, réglementaire et financière. “On veut remettre en chantier le projet de la ligne Vallorbe-Pontarlier via le châ- teau de Joux avec une liaison entre les
La solution au blocage du Conifer à Montperreux passe peut-être par le rachat des terrains concernés par le Conseil général.
C e dossier relève de la maîtri- se d’ouvrage de la commu- nauté de communes du Mont d’Or et des Deux lacs qui s’est déjà positionné sur le site de la Seigne aux Hôpitaux-Vieux. “La question est de savoir aujourd’hui quelle sera la participation financière du Dépar- tement” , interroge Michel Morel, le
président de la communauté de com- munes. Question pour l’instant sans réponse. “Le paysage s’est trans- formé depuis la création du stade d’Arçon et les aménagements pré- vus à Prémanon. Il est nécessaire d’ajuster le projet de la Seigne par rapport à l’existant” , souligne Clau- de Jeannerot.
Hôpitaux-Neufs et Métabief” , explique Christian Bouday. Le coût de l’étude s’élève à 20 000 euros avec 61 % de subventions apportées par le Com- missariat du massif. Même dans sa configuration actuelle, la fréquentation du Conifer est en constante progression. Elle a dépassé les 30 000 visiteurs en 2008. “Si on
arrive à impliquer les Suisses, on pour- ra mobiliser des fonds Interreg.” Le Conseil général n’a pas l’intention de s’occuper de l’exploitation de ce che- min de fer touristique. Il se pose seu- lement en médiateur et partenaire financier. “La Région devra aussi prendre sa part” , souligne Claude Jean- nerot.
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